* "Point de place, aujourd'hui, pour la dispersion et l'isolement dans un monde où ne cesse de croître le rôle des blocs continentaux et des ensembles régionaux" * "Harmoniser les efforts pour la dynamisation du Fonds Mondial de Solidarité" ILE DE MARGARITA (VENEZUELA), 27 sept 2009 (TAP) - Le Président Zine El Abidine Ben Ali s'est adressé au 2e Sommet Afrique-Amérique du Sud, réuni, les 26 et 27 septembre, à l'Ile de Margarita (Venezuela) par une allocution, prononcée en son nom par M. Abdelwaheb Abdallah, ministre des Affaires étrangères. Voici le texte intégral de l'allocution : « Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, Excellence, Monsieur le Président Hugo Chavez, Excellences, Mesdames, Messieurs, Il me plaît d'adresser, à votre Excellence, mes meilleurs remerciements pour avoir bien voulu accueillir les assises de ce deuxième Sommet des Etats d'Afrique et d'Amérique du Sud, tout autant que pour les efforts louables que la République du Venezuela a déployés pour assurer les meilleures conditions de réussite à nos travaux. Je voudrais exprimer ma considération au Gouvernement et au peuple vénézuéliens amis pour l'accueil chaleureux et la généreuse hospitalité qui nous ont été réservés. Je saisis, également, cette occasion pour exprimer ma considération à la République Fédérale du Nigeria pour avoir présidé notre premier Sommet, qui avait marqué un nouveau point de départ sur la voie du renforcement des canaux de dialogue, de coopération et de solidarité entre les pays africains et les pays sud-américains. Excellences, Mesdames, Messieurs, Nous nous réunissons, aujourd'hui, pour dresser le bilan des réalisations que nous avons accomplies depuis la tenue de notre premier Sommet, en 2006. Autant nous sommes satisfaits des étapes parcourues en vue de la réalisation des objectifs énoncés dans la « déclaration d'Abuja », autant nous mettons l'accent sur la grande importance que nous attachons à la garantie de la régularité des réunions communes entre nos Etats au sujet de différents domaines, afin de consolider nos liens de communication et de coopération, tout particulièrement en cette conjoncture internationale difficile, marquée par des mutations profondes et des défis majeurs, notamment depuis le déclenchement de la crise financière et économique mondiale et l'aggravation croissante du déséquilibre économique, scientifique et technologique entre pays développés et pays en développement. L'expérience nous a démontré qu'il n'a point de place, aujourd'hui, pour la dispersion et l'isolement dans un monde où ne cesse de croître le rôle des blocs continentaux et des ensembles régionaux. Nous autres, pays africains et sud-américains, n'avons pas d'autre choix pour garantir les intérêts de nos peuples et assurer notre présence agissante en cette époque, que celui d'unifier nos efforts, de promouvoir les relations de coopération entre nos pays, d'instaurer une coordination et une concertation judicieuse entre nous, et d'œuvrer à exploiter au mieux nos ressources et nos énergies, en vue de nous doter d'un surcroît de puissance et d'invulnérabilité, tant il est vrai que de par notre degré de conscience, l'esprit de coopération, la détermination et l'entente qui nous animent, nous sommes en mesure d'exercer le rôle dont nous sommes dignes dans ce nouvel ordre mondial. Les relations profondément ancrées entre nos deux espaces et les dénominateurs communs si proches et si cohérents qui les unissent constituent un motif important en faveur de l'instauration d'un partenariat authentique. C'est ce qui doit nous inciter à intensifier le dialogue et la concertation sur les divers problèmes qui focalisent l'attention de nos deux communautés, et à mettre en place une coopération pluridimensionnelle reflétant notre ferme volonté politique de relever les défis auxquels nous sommes confrontés et de nous intégrer de manière rationnelle, dans le système économique mondial. Ferme est notre espoir de voir la consolidation des relations et du dialogue entre nos deux ensembles, conduire à la consécration du modèle de coopération Sud- Sud que la Tunisie a constamment prôné en vue de promouvoir les relations entre les pays du Sud et de renforcer leurs aptitudes à faire face aux fluctuations de la conjoncture mondiale et à se prémunir contre leurs retombées Excellences, Mesdames, Messieurs, La crise financière et économique que connaît, aujourd'hui, notre monde, focalise l'attention de la communauté internationale, eu égard à la gravité de ses retombées sur la croissance économique mondiale et sur la stabilité sociale de la plupart des pays. C'est ce qui doit inciter toutes les parties à prendre les mesures de nature à réduire les répercussions de cette crise, outre la nécessité de mettre en place les meilleures formules pour améliorer les performances de nos économies, consolider l'invulnérabilité de nos pays et les prémunir contre toutes secousses ou convulsions. Dans ce contexte, nous attirons l'attention sur l'importance qu'il y a à œuvrer à dynamiser les flux des investissements dans les deux sens entre nos pays, tout particulièrement dans les secteurs innovants, outre l'intensification des échanges d'expertises dans les divers domaines, en vue de tirer profit des opportunités, des potentialités et des compétences disponibles, dont disposent nos pays. Il est également impératif d'élargir les domaines de coopération entre les deux communautés, d'harmoniser davantage leurs prises de position, et de préparer le terrain pour une nouvelle étape de concertation continue, aux plans tant bilatéral que régional et international, en vue de favoriser l'émergence d'un ordre financier et économique mondial qui soit équitable et équilibré, servant les intérêts de développement de tous les peuples. Nous sommes persuadés que la conjoncture économique mondiale actuelle, marquée par la hausse des taux de chômage, l'extension de l'aire de la pauvreté, et l'aggravation des phénomènes de marginalisation et d'exclusion, doit nous inciter à ancrer les valeurs de tolérance, de solidarité et de coopération entre tous les Etats et peuples, et à harmoniser les efforts pour la dynamisation du Fonds Mondial de Solidarité dont nous avions proposé la création à cette fin et que l'Assemblée Générale des Nations Unies a entériné en décembre 2002, en tant que mécanisme destiné à remédier aux phénomènes de la pauvreté et du dénuement dans le monde. Excellences, Mesdames, Messieurs, La réalisation de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde, est une condition essentielle pour l'impulsion du processus de progrès et de développement dans tous les pays. C'est bien pourquoi la Tunisie a tenu à réaffirmer sa position de principe en faveur de la recherche d'une solution pacifique et juste aux conflits existants, dans le cadre d'une vision réaliste qui considère que la persistance de ces problèmes, sans que des solutions leur soient trouvées est de nature à approfondir chez les peuples concernés, le sentiment de désespoir et de découragement et à exacerber, parmi eux, les tendances extrémistes et terroristes. Dès l'année 1993, la Tunisie avait mis en garde contre la gravité de ces tendances, et préconisé l'élimination sans retard de leurs causes et la nécessité d'en réduire la propagation, au moyen d'une conférence internationale qui serait organisée à ce sujet, sous les auspices des Nations Unies, et appelée à élaborer un code de conduite engageant toutes la parties. Notre pays a également pris maintes initiatives en vue d'instaurer un dialogue authentique entre les civilisations et les cultures, pour consacrer les valeurs universelles communes auxquelles souscrivent toutes les nations. D'un autre côté, la Tunisie attache une grande importance aux préoccupations et aspirations de la jeunesse qu'elle s'emploie à encadrer, à protéger contre toutes les formes d'exclusion et de marginalisation et à prémunir contre les dangers du repli sur soi et du fanatisme, de manière à conforter chez les jeunes, la culture de l'ouverture, du dialogue et de la tolérance, d'autant qu'ils représentent une proportion élevée dans la structure démographique de nos pays. C'est dans le but d'associer la communauté internationale à la consolidation et à l'enrichissement de cette orientation, que notre pays a appelé à placer l'année 2010 sous le signe de : « l'Année internationale de la jeunesse » et d'organiser, au cours de ladite année, un congrès international de la jeunesse, qui doit être couronné par la promulgation d'un Pacte destiné à préparer le terrain pour un avenir meilleur pour les jeunes et pour le monde. Tout en exprimant nos remerciements à tous les ensembles régionaux et sous-régionaux qui ont apporté leur soutien à cette initiative, nous souhaiterions voir notre présent Sommet apporter son appui à cette proposition et contribuer à sa concrétisation, de manière à conforter les relations de communication, de dialogue et de compréhension entre tous les peuples. Excellences, Mesdames, Messieurs, Nous sommes confiants que notre présent Sommet contribuera au renforcement des relations entre pays africains et pays sud-américains, en vue de servir les intérêts des deux communautés. Tout en réaffirmant notre considération à tous les efforts déployés pour contribuer à la tenue de notre Sommet et assurer les conditions propices au bon déroulement de ses travaux, nous formons nos vœux de pleine réussite à cette rencontre»