Selon notre confrère du magazine Tunisiens du monde, l'information circule en catimini depuis plusieurs jours et agite le petit microcosme des diplomates tunisiens. Le poste d'ambassadeur de Tunisie en France, vacant depuis plus d'un an, l'un des plus stratégiques et plus prestigieux dans le corps diplomatique tunisien, serait promis à Ameur Larayedh (le frère de l'actuel Ministre de l'Intérieur), novice en diplomatie internationale. Exit la candidature très en vue de Khemais Jenaoui (et autres), diplomate expérimenté, ex secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement de Béji Caïd Essebsi. Ameur Larayedh est l'élu d'Ennahda sur la circonscription France 1, pays où il s'est réfugié depuis le début des années 90 pour échapper aux persécutions des islamistes par Ben Ali. Il est par ailleurs membre du bureau politique d'Ennahda dont il a été le Président du bureau parisien depuis 1995. Le choix de Ameur Larayedh s'il se confirme serait la première application implicite de la résolution surprenante de Mr Rafik Abdessalem, Ministre des affaires étrangères, qui vient de manifester publiquement sa volonté d'accorder aux Tunisiens de l'étranger un droit de regard sur la nomination des ambassadeurs tunisiens. Au vu de cette première décision, on peut se demander si ce principe de légitimation ne masque pas en réalité une logique tristement partisane ! Les conditions de cette nomination ne vont pas manquer de troubler davantage le climat déjà tendu au sein du Ministère des Affaires étrangères.