Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens, a dénoncé, l'interrogatoire du Responsable et un journaliste de Business News, hier mardi. Le syndicat a rappelé qu'ils ont été interpellés sur fond de plainte déposée par la ministre de la Justice, Laila Jaffel, au sens de l'article 24 du décret-loi 54, pour « diffamation,» de la Cheffe du gouvernement et « publication de fausses informations et déstabilisation de la sûreté de l'Etat ». Estimant que cela représente « une escalade dangereuse et sans précédent ciblant le travail journalistique, et vise à limiter le droit des citoyens à obtenir des informations exactes et à tenter d'orienter les médias pour qu'ils servent les agendas de l'autorité politique au pouvoir ». L'article 24 de ce décret, relatif aux rumeurs et fausses nouvelles, dispose : «Est puni de cinq ans d'emprisonnement et d'une amende de cinquante mille dinars quiconque utilise sciemment des systèmes et réseaux d'information et de communication en vue de produire, répandre, diffuser, ou envoyer, ou rédiger de fausses nouvelles, de fausses données, des rumeurs, des documents faux ou falsifiés ou faussement attribués à autrui dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou porter préjudice à la sûreté publique ou à la défense nationale ou de semer la terreur parmi la population. Est passible des mêmes peines encourues au premier alinéa toute personne qui procède à l'utilisation de systèmes d'information en vue de publier ou de diffuser des nouvelles ou des documents faux ou falsifiés ou des informations contenant des données à caractère personnel, ou attribution de données infondées visant à diffamer les autres, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement, d'inciter à des agressions contre eux ou d'inciter au discours de haine. Les peines prévues sont portées au double si la personne visée est un agent public ou assimilé ». Selon la même source, le syndicat a appelé la ministre de la Justice "à retirer immédiatement la plainte, car c'est une honte pour le gouvernement tunisien dans sa gestion du dossier du secteur des médias", selon le texte du communiqué.