Le président de la République, Kais Saied, a reçu ce vendredi 4 août 2023, en début d'après-midi au palais de Carthage, Son Excellence Cheikh Shakhbout bin Nahyan Al Nahyan, ministre d'Etat des Emirats arabes unis. La réception du président tunisien Kais Saied par l'envoyé des Emirats et ministre d'Etat, Cheikh Shakhbout bin Nahyan Al Nahyan, revêt de nombreuses significations. Cette réception témoigne d'une réponse rapide des Emirats, quelques jours seulement après la visite du ministre des Affaires étrangères tunisien, Nabil Ammar, à Abu Dhabi, et la réception du président des Emirats, Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan. Ces événements sont des indicateurs plus que positifs. Cheikh Shakhbout bin Nahyan était impliqué dans plusieurs dossiers régionaux sensibles. Avant d'occuper le poste de ministre d'Etat, il était ambassadeur des Emirats à Riyad, une période caractérisée par des tensions régionales et une rupture dans le Golfe. De l'ambassade au ministère, et vers des dossiers plus vastes, notamment en Afrique et sur le plan stratégique, grâce à ses antécédents académiques en technologie, en administration et en sciences militaires de Sandhurst. C'est une mission spéciale pour un jeune diplomate à son apogée. Le vétéran de la diplomatie, Nabil Ammar, trouvera de nombreuses opportunités de coopération avec Cheikh Shakhbout. Cet aspect positif a ses raisons. La Tunisie n'est plus ce qu'elle était. Mettant de côté la situation économique difficile qu'elle traverse, sur le plan politique, elle avance pour combler les lacunes laissées par la transition démocratique de 2011. Aujourd'hui, à Carthage, le président planifie, exécute et ne recule pas. Que vous soyez d'accord ou non avec ses décisions, c'est un autre sujet. Ce qui est certain, c'est qu'il ne reviendra pas sur une décision une fois qu'elle est prise, que ce soit en raison de flexibilité politique interne ou régionale. La rupture survenue après les élections de 2014 entre les Emirats et la Tunisie était fondée sur le fait que feu le président Béji Caïd Essebsi avait reconsidéré ses positions après avoir assuré la majorité parlementaire et la présidence. C'est quelque chose que je lui ai personnellement demandé à deux reprises lors de rencontres officielles, à un intervalle de deux ans ou un peu plus. Dans la première rencontre, il a défendu sa décision, tandis que dans la seconde, il était repentant, allant jusqu'à accuser les Frères musulmans de tromperie."