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Chronique, le mot pour le dire : Pour quand la peste ?!
Publié dans Tunivisions le 24 - 03 - 2014

« La démocratie est-elle une sorte d'orgasme pour tous, à l'inverse de la dictature, harem où le mâle dominant concentre tous les pouvoirs » ? Chawki Amari, Point zéro
Les historiens seraient peut-être contraints de distinguer, le jour où ils se pencheraient sur le cas problématique de ce que les médias ont convenu d'appeler la « révolution du jasmin », entre le grand soubresaut du 14 janvier 2011 et le putsch perpétré par les gagnants des élections du 23 octobre 2011. C'est l'équipe gouvernementale, issue de ces élections, qui a définitivement perverti le cours du soulèvement qui a contraint le dictateur à la fuite. Très tôt, le peuple tunisien s'est rendu compte que s'il s'est dégagé, à grand effort, de la prison du RCD, c'est pour se retrouver dans le camp de concentration troïkien, dirigé et contrôlé par des tortionnaires, déguisés en « élus » du peuple. Ce dernier, qui a délégué ces messieurs-dames pour la période d'une année, est contraint de les avoir, plus de deux ans après, sur le dos et de les récompenser pour avoir si outrageusement abusé de sa confiance !
Il semble que ce soit là le prix nécessaire de la démocratie que l'indélogeable occupant provisoire du palais de Carthage a tant vanté les mérites dans le chef-d'œuvre qu'un nègre lui aurait concocté dernièrement. Rien que pour ce morceau de bravoure, le successeur de Ben Ali mérite les trente mille dinars de salaire que lui concède mensuellement le contribuable tunisien, sans compter les frais occasionnés par son naturel de globe-trotter invétéré. Le droit-de-l'hommiste, converti en président, abhorre la dictature et ses immondes représentants locaux (Bourguiba que les bénéficiaires du soulèvement du 14 janvier exècrent au plus haut point et, bien entendu, son successeur accidentel, l'abominable Ben Ali), mais raffolent de ses privilèges et de ses abus.
Mais il ne s'agit pas là en fait du seul tort du locataire provisoire de Carthage. Les députés autoproclamés sont, ex aussi, très sensibles à cet aspect de leur « devoir » et estiment que les serviteurs de la révolution doivent être mieux rémunérés que les sataniques suppôts de la dictature d'antan. Ils souffriraient à la limite d'être alignés sur eux, mais n'accepteraient jamais, au grand jamais, que leurs émoluments soient revus à la baisse. Il en est de même des ministres, des secrétaires et des commis de l'Etat. Tous continuent de jouir des prébendes dont le dictateur déchu, corruption oblige, gratifiait ses agents ! En dépit du fait que la corruption ait été, grâce à la probité révolutionnaire des nouveaux dirigeants, définitivement éradiquée, il a été décidé de maintenir quand même les vestiges pécuniaires de l'ancien régime non par cupidité, comme on pourrait être tenté de le penser, mais pour apporter la preuve que l'honnêteté est payante. Et de quelle manière !
La dictature n'est plus. C'est, en tout cas, ce que les gouvernants de la Tunisie postrévolutionnaire cherchent à nous faire croire en nous miroitant le mirage d'une démocratie qui s'installe, nous assure-t-on, lentement, mais sûrement. Le problème, c'est qu'il s'agit d'un mirage, et rien de plus. Le fameux lapsus linguae du premier ministre Hammadi Jebali était on ne peut plus éloquent. Selon lui, à la dictature déchue s'est substituée une « dictature naissante ». L'honnête nahdhaoui ne croyait pas si bien dire, lui qui a été contraint, quelque temps, avant ou après peu importe, d'user de la chevrotine pour calmer l'ardeur révolutionnaire du bon peuple !
Pour se démarquer du détestable Ben Ali, il a été décidé de souffrir tout ce que la dictature prohibait. C'est ainsi qu'il a été convenu de donner la parole aux pires ennemis de la démocratie, ceux qui crient sur les toits, mais surtout dans les plateaux des télés, qu'ils n'ont qu'un objectif et un seul : instaurer une dictature théocratique. C'est là tout le programme d'un certain Ridha Bel haj, porte-parole d'un parti que la Nahdha a légalisé. C'est le cas également de toute la nébuleuse salafiste, longtemps ménagée par Rached Gannouchi et son mouvement. Ansar Shari'a, reconnue officiellement comme organisation terroriste, continue de sévir, librement et allègrement, dans les jardins d'enfants, les écoles primaires, les lycées secondaires, et partout ailleurs.
L'ultradémocratie tunisienne, d'obédience islamique pur jus selon les justes vues de R. Gannouchi, est l'exception qui confirme la règle stipulant que, sous nos cieux et seulement chez nous, il n'y a plus de prohibition qui tienne. La liberté devrait s'exercer sans retenue, au préjudice de la liberté elle-même. Les ennemis de la liberté, comme ceux de la démocratie, devraient avoir leur mot à dire dans cette Tunisie que l'islamisme ganouchien est en train de monter de toutes pièces. C'est ainsi que, sur les plateaux de nos télés, sous les yeux de nos enfants, des terroristes sanguinaires ont pris la parole pour faire l'éloge de leur métier de charcutier, spécialisé dans le traitement du bétail humain, impie de préférence. Egorger, disséquer, désosser, décapiter, dépiécer deviennent, dans ce contexte, des simples opérations démonstratives, à travers lesquelles se révèle la grandeur d'âme de leurs auteurs. Dans le cas de l'excision, le spécialiste mondial Habib Ellouze, parle, en toute connaissance de cause, d'une banale opération de chirurgie esthétique !
Dans tous ces cas de figure, il n'y a qu'une règle à respecter, et elle consiste à commettre, publiquement de préférence, ce que le satanique Ben Ali se plaisait à défendre au bon peuple tunisien. Tiens, le niqab par exemple, que le tyran a interdit par décret, s'est avéré être l'instrument par excellence d'une liberté dont la femme tunisienne aurait été longtemps frustrée. Les nouveaux dirigeants, R. Gannouchi et son bras droit Moncef Ben Salem, naguère ministre de l'enseignement supérieur, n'arrêtent pas de répéter, à qui voudrait bien les entendre, que la démocratie leur interdit de s'immiscer dans les habitudes vestimentaires des citoyens, même quand celles-ci font partie des déguisements avérés dont se servent les terroristes et les malfrats !
La dictature a condamné la Zitouna au silence par haine de l'Islam et de ses lumières. C'est pourquoi, sans concerter personne, sans même demander son avis au pseudo-parlement installé au Bardo, sans se soucier de l'opinion du droit-de-l'hommiste qui occupe Carthage, R. Gannouchi en personne (qui n'occupe pas de poste officiel en dehors de celui, officieux bien entendu, de Messie, s'est permis de gommer l'injustice perpétrée par l'exécrable Habib Bourguiba et de rouvrir, toutes grandes, les portes de l'illustre université théologique pour que les tunisiens, longtemps frustrés de ses services, y puisent les Lumières nécessaires à leur salut ! Pour donner du relief à cette mesure révolutionnaire sans précédent, R. Gannouchi, déterminé plus que jamais à donner toute sa chance à sa « démocratie islamique », a fait appel à des bataillons de prédicateurs saoudiens, égyptiens et koweïtiens, ceux-là mêmes auxquels le détestable Ben Ali a fermé la porte de la Tunisie au nez !
Si le despote s'était amusé, par je ne sais quel caprice, de bannir la mort ou de limiter ses activités dans son fief, les autorités ultrarévolutionnaires de la nouvelle Tunisie se serait entendues pour faire exactement le contraire. Bien mieux, elles ont fait exactement ce qu'il faut pour que la mort redevienne libre comme au bon vieux temps d'avant l'indépendance frelatée, tant chantée par son prétendu artisan, le dénommé H. Bourguiba. Les fléaux, dont les tunisiens ignorent jusqu'aux noms, sont donc revenus au galop pour donner à la révolution du jasmin sa teneur inqualifiable. C'est ainsi que les tunisiens n'arrêtent plus de se demander, en regardant s'amonceler des montagnes de détritus dans leurs villes : pour quand la peste ?!
Il est vrai que, du temps de l'immonde Ben Ali, la peste était interdite de cité !


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