La justice sociale, érigée aujourd'hui au rang de principe constitutionnel, est au cœur de l'action syndicale considérée comme un élément indispensable de la démocratie moderne. Une dimension politique marque alors toute action syndicale. Certes, l'objet légal des syndicats est dominé par le principe de spécialité ; leur fonction étant exclusivement de défendre les intérêts professionnels des personnes visées par leurs statuts. Il en découle alors une séparation entre action syndicale et action politique. Mais, une certaine interférence a toujours existé entre le domaine de l'action syndicale et celui de l'action politique. Elle se prolonge parfois dans des rapports qui se nouent entre syndicats et acteurs de la vie politique. D'ailleurs, la frontière entre le politique et le professionnel est aujourd'hui considérée par une grande partie de la doctrine comme étant artificielle, voire métaphysique. Le syndicat étant à la fois une force d'opposition et un collaborateur de l'Etat dans la régulation des rapports de travail, son action est nécessairement colorée d'une teinte politique. Du reste, étant en corrélation étroite avec les libertés publiques, le principe de la liberté syndicale ne peut être assuré efficacement que dans un climat politique où ces libertés sont pleinement respectées. En réalisant une interpénétration des droits civils et politiques et des droits dits économiques et sociaux, la liberté syndicale s'affirme alors en tant que pilier essentiel de la démocratie. En Tunisie, le mouvement syndical a une longue tradition d'engagement politique qui trouve ses origines dans la lutte pour l'indépendance. Aujourd'hui, dans le contexte actuel de la Tunisie, post-révolution où les syndicats sont appelés à jouer un rôle déterminant dans le processus de transition démocratique, l'interférence entre action syndicale, action politique et justice sociale est plus que jamais évidente. Une réflexion sur ce sujet nous semble alors utile et nécessaire. Elle fera l'objet d'un colloque qui sera organisé à Tunis par l'Ecole doctorale de la Faculté de droit de Sfax, les 26 et 27 janvier 2015, et qui réunira des universitaires, magistrats et responsables syndicaux, afin d'exprimer leurs témoignages et leurs opinions sur les différentes dimensions liées à ce sujet. PROGRAMME 1ère Journée : le Lundi 26 Janvier 2015 Matin : 8h30 : Accueil des participants. De 8h45 à 10h : Allocution d'ouverture, par : - M. Noomen REKIK, Doyen de la Faculté de Droit de Sfax. - M. Néji BACCOUCHE, Directeur de l'Ecole Doctorale de la Faculté de Droit de Sfax. - M. Houcine ABBASSI, Secrétaire Général de l'UGTT. -Mme Wided BOUCHAMAOUI, Présidente de l'UTICA. 10h00 : Rapport introductif : M. Nouri MZID, Professeur à la Faculté de Droit de Sfax. 10h30 : Pause. 11h00 : Syndicats et politique à la lumière des normes de l'OIT : M. M Expert auprès du BIT Bureau du Caire. 11h30: Liberté syndicale et démocratie : M. Antoine JEAMMAUD, Professeur émérite à l'Université Lumière Lyon 2, Président honoraire de l'association française du droit du travail et de la sécurité sociale. 12h00: Débats. Après-midi : 15h : Le rôle des syndicats dans la révolution en Egypte, M.Mustapha BASSYOUNI, Chercheur et Membre du Syndicat des Journalistes Egyptiens. 15h30 : Luttes politiques et luttes syndicales en Tunisie : Mme Hela YOUSFI, Maître de Conférences à l'Université Paris Dauphine. 16h00 : Pause. 16h30 : Syndicats et pouvoirs publics en Algérie, M. Saïd BOUANAKA, Président du Conseil Scientifique à la Faculté de Droit -Constantine, Algérie. 17h20 : Débats. 2 ème Journée : le Mardi 27 Janvier 2015 Matin : 9h : Syndicats et services publics constituant le noyau dur de l'Etat, M. Khalil FENDRI, Maître de Conférences à la Faculté de Droit de Sfax. 9h 30 : La liberté syndicale à travers la jurisprudence administrative : M. Issam BEN HASSEN, Maître-Assistant à la Faculté de Droit de Sfax et M. Amine Essid, Juge Administratif 10h : Pause. 10h20 : Syndicats et partis politiques : M. Mootez GARGOURI, Maître de Conférences à la Faculté de Droit de Sfax. 10h50 : Syndicats et politique de développement : Abdeljalil BEDOUI, Professeur, Membre du Bureau Exécutif du Forum Economique et Social. 11h20 : Débats. Après-midi : 15h00 : Témoignages : - Représentant de l'UGTT - Représentant de l'UTICA - Représentant de l'UMA - Représentant du Syndicat des magistrats - Représentant du Syndicat des forces de sécurité - Représentant du Syndicat des journalistes 16h 20 : Pause. 16h 40 : Débats. 17h00 : Rapport de synthèse : M. Walid GADHOUM, Maître-Assistant à la Faculté de Droit de Sfax.