Au cœur des montagnes bavaroises au sud-ouest profond de l'Allemagne, un dispositif draconien de sécurité est mobilisé à l'occasion du sommet du G7, qui se tient les 7 et 8 juin, au prestigieux château d'Elmau et dont le président tunisien, Béji Caid Essebsi est l'invité d'honneur. Selon des journaux allemands (Der Spiegel- HandsBlatt),environ 22.000 policiers sont déployés autour du Château,près de la ville alpine de Garmisch-Partenkirchen, en plus de 2100 policiers autrichiens venus en renfort, d'après le ministre de l'Intérieur de l'Etat de Bavière, cité par les mêmes journaux. Initialement, les organisateurs tablaient sur un contingent de 15.000 membres des forces de l'ordre. Autour du centre de presse, monté dans une patinoire située à la station Garmisch-Partenkirchen, à environ 18 kilomètres du château où se déroule, ce lundi, la deuxième journée du sommet G7, les policiers sont très nombreux et les check-points se multiplient sur la route qui mène au château. Les organisateurs ont évoqué le nombre de 3000 journalistes accrédités pour couvrir les travaux de ce sommet. L'Allemagne qui reçoit, pour la 6ème fois le sommet des dirigeants des premières puissances mondiales ainsi que dehauts responsables d'institutions financières internationales et de délégations ministérielles, a mis tout sur pied pour éviter des débordements potentiels. Elle a déployé un dispositif de sécurité spectaculaire pour assurer le bon déroulement de ce conclave des dirigeants des premières puissances mondiales. Le château d'Elmau, réputé pour sa tranquillité est devenu, deux jours durant un havre de paix entouré de barrières pour assurer la sécurité des hôtes d'Angela Merkel. Rien n'a été laissé au hasard. Andreas Reinicke, ambassadeur d'Allemagne, à Tunis, avait déclaré, dans une interview accordée à l'agence TAP, que les manifestations contre le G7 sont attendues et qu'il y a eu toujours pareils mouvements. « C'est légitime, mais elles (les manifestations) seront pacifiques. Tout a été mis en place pour que tout se passe bien», a-t-il rassuré. En Haute Bavière, le Château d'Elmau, d'habitude éloigné de la métropole et connu pour sa tranquillité et son paysage naturel paradisiaque, est entouré d'un grillage de 7 kilomètres de long. Assez long pour ne pas laisser entrer dans le périmètre les milliers d'altermondialistes venus protester contre l'événement. Pourquoi des coins retranchés pour le sommet G7? Depuis le sommet de Gênes en Italie (2001), qui a été marqué par des heurts entre la police et les manifestants altermondialistes causant la mort à un jeune manifestant, les pays organisateurs du G7,(devenu G8 en 1998 en intégrant la Russie, exclue depuis 2014, pour son rôle dans la crise ukrainienne) ont repensé leurs dispositifs de sécurité déployés pendant cet évènement qui réunit, chaque année, les chefs d'Etats des pays les plus industrialisés du monde. Ainsi, à partir de 2001, les sommets du G8 ne se déroulent plus dans les métropoles, mais dans des espaces difficilement accessibles et facilement contrôlables. Des ONG écologistes et un collectif «Stop G7» contre le sommet Des ONG écologistes avaient déjà manifesté lors des pourparlers de deux jours des ministres de l'énergie du G7 et un collectif baptisé « Stop G7 Elmau 2015 », très actif sur le réseaux sociaux, ont organisé une manifestation le 6 juin, dans la ville olympique de Garmisch-Partenkirchen. Au cours des années précédentes, il n'y a eu pratiquement pas un seul sommet qui se soit déroulé sans heurts ni manifestations contre ce rendez-vous, accusé d'être loin des préoccupations des peuples et de servir les riches au détriment des pauvres de la planète. Sur les réseaux sociaux et d'information, la communication sur le G7 livrait des informations délicates pour la police, d'où un déploiement draconien de forces de sécurité autour des lieux où sont présents plus d'un millier de journalistes du monde entier, des chefs d'Etats et des délégations ministérielles. Selon le Tageszeitung (Le Quotiien), un journal allemand édité à Berlin et abrégé «Taz », les autorités allemandes craignent des heurts en marge du G7. Le journal allemand évoque un déploiement sécuritaire en amont de la rencontre, de 20 000 policiers mobilisés, et de 16 km de barbelés installés autour du château Elmau. Il cite également, des mesures d'interdiction de campements de certains protestataires altermondialistes, pour éviter les heurts entre les contestataires et la police. Les protestataires anticapitalistes avaient déjà commencé leurs manifestations à Munich. Ils reprochent au G7 d'être loin des préoccupations et des véritables maux des peuples et de ne pas prendre suffisamment de mesures pour lutter contre la faim et la pauvreté. D'après une journaliste belge qui était sur place, la veille du sommet, les policiers ne se sont pas laissés vexés par les manifestants et ont gardé leur sang froid face à leurs provocations». « Ils touchaient les visages des policiers,mais ceux-ci n'ont pas réagi… c'est une leçon de civisme », a raconté, impressionnée, la journaliste d'origine algérienne à l'agence TAP. Il s'agit de la plus grosse mobilisation policière dans l'histoire de la Bavière, d'après des médias locaux. Un camp de tentes, prêt à abriter 1800 personnes, dans le champ d'un agriculteur non loin d'Elmau a été toléré après avoir été interdit, au début. Le renfort de sécurité a été décidé suite à des manifestations du mouvement Blockupy (revendiquant la démocratie sans capitalisme), qui ont eu lieu à Frankfurt, lors de l'inauguration du nouveau bâtiment de la Banque Centrale Européenne (BCE), en mars dernier. La manifestation, censée être pacifique, avait donné lieu à de violents affrontements avec les forces de l'ordre. Depuis, la police allemande est sur le qui-vive. Les journaux allemands parlent aussi d'une militante qui a assailli Mario Draghi, le président de la BCE, en lui lançant des confettis lors d'une conférence de presse. De l'envoyée de TAP : Meriem Khadraoui