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Le Tunisien et le risque nucléaire au Japon
Publié dans WMC actualités le 17 - 03 - 2011

Le café du coin, une foule indescriptible et la conversation est quasi générale sur un sujet qui ferait certainement plaisir à Gaddafi, car on n'y parle pas, comme ce fut le cas pour ces dernières semaines, de la Libye et de ce qu'il fait endurer à sa population en soulèvement. On n'y parle plus, ou si peu, de Ras Nalout, Briga, Mousrata... mais plutôt de ''Tsunami'', de ''Fukushima'', d'angoisse nucléaire, de fusion, de césium...
Les Tunisiens sont intéressés-inquiets par ce qui se passe au Japon, ils boivent leur café et fument leurs cigarettes en discutant et en se posant des questions, alors que, le mercredi 16 mars 2011, les autorités japonaises ont ordonné l'évacuation temporaire du personnel de la centrale de Fukushima-Daiichi (une équipe de 70 personnes) en raison de la hausse dangereuse du niveau de radioactivité sur le site avec la conséquence d'une interruption momentanée des efforts pour refroidir le cœur des réacteurs en fusion.
Pollution ou explosion?
Quelles sont ces questions des Tunisiens alors que, en désespoir de cause, les autorités japonaises ont décidé d'essayer de déverser de l'eau par voie aérienne (hélicoptères bombardiers d'eau) sur les réacteurs les plus menaçants?
Voici, pratiquement mot pour mot, ces interrogations recueillies au café du coin: Sommes-nous à la veille d'une catastrophe nucléaire planétaire? La réaction en chaîne, normalement ralentie sur site, va-t-elle s'accélérer? Et conduire à une explosion comme le ferait une Bombe A? Ou bien ''seulement'' à une pollution nucléaire majeure? Que sont les accidents de Three Mile Island et Tchernobyl auxquels tout le monde fait référence? Où se situe Fukushima-Daiichi par rapport à eux?
Le 9 mars, un puissant séisme de magnitude de 8,9 degrés sur l'échelle de Richter a secoué l'est du Japon, précisément sur la côte de la région de Sanriku, déclenchant l'émission d'une alerte locale aux tsunamis pour cette zone. Un bulletin des autorités de la Japan Meteorological Agency a alors informé qu'un tsunami a été généré et pourrait être destructeur pour les côtes voisines de l'épicentre.
Plusieurs répliques de magnitude comprise entre 5 et 6,6 ont suivi le premier séisme. La centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi 1 a alors subi son plus grave accident nucléaire. Les réacteurs 1, 2 et 3 ont été automatiquement arrêtés, mais les systèmes de refroidissement ainsi que les systèmes de secours, censés prendre le relais dans ce cas, ont été endommagés. De ce fait, l'énergie résiduelle du combustible n'était plus évacuée et la température au sein du cœur n'a cessé d'augmenter, ce qui a conduit à une diminution du niveau d'eau, au découvert d'une partie du combustible et enfin abouti à une fusion partielle. Dans les réacteurs 1, 2 et 3, des rejets de vapeur ont été effectués pour diminuer la pression à l'intérieur des réacteurs.
La température monte, même dans les réacteurs 5 et 6
Le 11 mars, la structure externe du réacteur 1 explose à cause d'une accumulation trop importante d'hydrogène, entraînant l'effondrement du toit. L'enceinte de confinement est toutefois intacte. Puis, le 15 mars à 6h40 heure locale, le réacteur 2 est victime d'une énorme explosion due à l'hydrogène accumulé. D'après l'Autorité de sûreté nucléaire, l'enceinte de confinement n'est plus étanche au moment où elle est nécessaire pour isoler le cœur de son environnement et éviter toute contamination avec l'extérieur. À 8h, le réacteur 4 est victime de deux grosses explosions qui causent deux brèches d'environ 8 mètres de large sur l'enceinte extérieure du bâtiment abritant le réacteur. Ces explosions étant a priori dues à un incendie qui s'est déclenché au niveau de la piscine de refroidissement du combustible usé.
Les réacteurs 5 et 6 étaient à l'arrêt pour maintenance lors du séisme et ne sont donc pas touchés par des problèmes de sûreté. On relève toutefois une légère augmentation de la température à l'intérieur des réacteurs.
Il faut rappeler que la centrale comprend 6 réacteurs à eau bouillante construits par trois constructeurs différents entre 1970 et 1979: Fukushima-Daiichi 1, le plus ancien et le moins puissant des 6 réacteurs et dont l'exploitation était initialement estimée à 40 ans au plus mais a été prolongée de dix ans en février 2011; Fukushima-Daiichi 2 mis en service en 1973, Fukushima-Daiichi 3 en 1974, Fukushima-Daiichi 4 en 1978, Fukushima-Daiichi 5 en 1977 et Fukushima-Daiichi 6 en 1979.
Ce n'est pas fini!
Récemment, le président de l'ASN, André-Claude Lacoste, a déclaré que ces accidents seront classés à 6 sur l'échelle internationale des événements nucléaires. Un mot de cette échelle: elle sert à mesurer la gravité d'un incident nucléaire et compte huit niveaux de gravité notés de 0 à 7. Elaborée en 1990 et mise en application au plan international en 1991, elle est appliquée par une cinquantaine de pays.
Pour comparaison, l'accident nucléaire de Three Mile Island a été classé au niveau 5 de cette échelle. Il s'est produit le 28 mars 1979 dans la centrale nucléaire de l'île de Three Mile Island située sur la rivière Susquehanna, près de Harrisburg, Pennsylvanie aux USA, où, à la suite d'une chaîne d'évènements accidentels, le cœur du réacteur à eau pressurisé, appelé TMI-2, a en partie fondu.
Plus haut sur l'échelle, la catastrophe de Tchernobyl est le seul accident classé au niveau 7 sur cette échelle, ce qui en fait le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu'à présent. Il s'est produit le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire Lénine en Ukraine et a conduit à la fusion du cœur d'un réacteur, au relâchement de radioactivité dans l'environnement et à de nombreux décès, survenus directement ou du fait de l'exposition aux radiations.
Revenons au Japon, il existe un précédent à ce qui se passe à Fukushima-Daiichi et dont personne n'en a entendu parler: la compagnie d'électricité japonaise TEPCO a indiqué qu'il était possible qu'en 1978, l'une des barres de combustible nucléaire soit tombée dans le cœur d'un réacteur de l'unité 3 de la centrale, ce qui pourrait avoir provoqué une réaction de fission nucléaire spontanée ayant atteint un stade critique.
Tout cela pour dire que les Tunisiens (et le monde) n'ont pas fini de parler de Japon car la crise se poursuit alors qu'il ne faut pas oublier que le pays compte 55 réacteurs nucléaires de production répartis sur 17 centrales, ce qui le place au 3ème rang des pays producteurs d'électricité nucléaire.
Une dernière info: le Japon prévoit (ou prévoyait) la construction de 11 réacteurs supplémentaires d'ici 2018!.
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