Sur le Grand Tunis et ailleurs, les prix du poulet vif a connu une augmentation difficile à digérer par la ménagère, habituée depuis l'année dernière, plutôt à une baisse assez continu des cours. Ça c'est le côté apparent de l'iceberg. Derrière, se cachent des difficultés et des problèmes que seuls nos aviculteurs, accouveurs et éleveurs connaissent bien. Selon un opérateur bien trempé dans cette activité à forte connotation sociale et au rôle économique certain, "la situation actuelle qui ne peut durer longtemps est le résultat immédiat de la crise de surproduction de poulet de chair de 2004".
Monsieur Sadok BACCAR, assure que "l'année dernière l'importation d'oeufs à couver chair (OAC) avait provoqué une ponction de la même quantité produite chez nous et ce, dans l'intention de stabiliser le marché". Et les "accouveurs" qui vivaient de grandes difficultés se sont mis à reformer des lots entiers de production, 30 à 60 jours avant l'échéance normale.
Un vide a été ainsi crée. Dans le même temps on a assisté à une mévente historique et à une baisse de la production de poussins, surtout durant les trois derniers mois de l'année écoulée. Comme, au bonheur de la ménagère et au malheur des éleveurs, les prix étaient devenus si bas qu'ils ne couvraient plus les frais et les diverses charges supportées par les éleveurs. Face à cette situation, ces derniers se sont rétractés, ont refusé d'acheter le poussin et ne procéderont pas au renouvellement du stock de poulet de chair.
Toutefois et à leur étonnement, ces éleveurs ont vu par la suite, les prix reprendre le chemin de la hausse. Ils se remettront à la tâche, avec retard, pour se rattraper. Comme le disait Lavoisier, "rien ne se perd, ne se crée, tout se transforme", le marché va se trouver pris dans une spirale de décalage, car la loi de l'offre et de la demande est imparable.
Or, l'appareil de production, après les fameuses réformes opérées l'année dernière, ne dispose plus d'assez de production de poussins. Attendre que les nouveaux lots soient mis en place et produisent les célébrissimes OAC, a aussi son inconvénient. Il faut patienter jusqu'à fin mars et début d'avril 2005, pour que tout rentre dans l'ordre.
Et les prix connaîtront un début de baisse à partir de vendredi prochain, 1er avril, pour que la sagesse retrouvera sa place. Enfin, le stock de sécurité de poulets congelés s'élevant à 2200 tonnes, avec une quantité disponible au GIPA de 1790 tonnes, le choc est bien amorti et la baisse normale de vendredi prochain, aura de bonnes raisons pour s'accélérer.
Nous n'importerons, probablement pas d'OAC, contrairement à l'année 2004, pour ne pas perturber le marché et ne pas revivre l'année prochaine le scénario subi cette année...