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Tunisie : "Après le 14 janvier, la Tunisie a-t-elle engendré le syndrome anti-communauté d'affaires ?"
Publié dans WMC actualités le 22 - 09 - 2011

Le monde des affaires n'est pas exempt des pratiques malhonnêtes, encore plus dans un pays où et depuis 23 ans, la corruption, les passes droit et la mauvaise gouvernance ont été érigée en système, balayant par là même toutes formes de transparence et de bonnes pratiques.
« Au delà du 14 janvier, il faut reconnaître que le monde des affaires tunisien a souffert de grands maux à l'époque Ben Ali : certains hommes et femmes d'affaires ont été des lèches bottes, ont été corrompus et se sont enrichis de manière démesurée. Personne ne nie que les abus étaient monnaie courante, que des hommes ou femmes d'affaires et autres ont magouillé et volé l'argent public, mais combien sont-ils ? Qui sont-ils ? », estime Abdelaziz Dargouth, président du Centre des Jeunes entrepreneurs à l'IACE. Il déplore d'ailleurs le sentiment de déshonneur qui hante les opérateurs économiques. « J'ai bien peur que le tsunami social ait fait d'eux et d'elles les cibles de la haine sans aucune protection et des proies trop faciles. Il y a des personnes qui peuvent émettre des jugements en toute bonne foi mais aussi, des charognards et voyous de tout genre pas totalement désintéressés. Nous voyons même des opérateurs privés lésés par l'ancien régime et contents de s'en débarrasser agressés et malmenés par cette grogne sociale »
Que faire pour lutter contre ce syndrome anti-communauté d'affaires ?
Le plus urgent pour le pays est le rétablissement des rapports de confiance et la séparation des pouvoirs politiques du terrain économique : « L'organisation des élections ne doit plus tarder ainsi que le passage à la légitimité, la légalité et surtout à la stabilité politique, conditions sine qua none pour la bonne reprise de l'activité économique. Ce qui aurait été urgent de faire (et qui ne l'a pas été vraiment..), c'était une intervention et un encadrement probants du gouvernement transitoire afin de rassurer les opérateurs, leur porter certaines garanties et les accompagner dans la relance à l'échelle nationale et la promotion à l'international. En aucun cas, l'Etat ne doit se substituer lui-même aux opérateurs privés ou jouer leurs rôles, ça sera contreproductif » indique pour sa part Moez El Joudi, enseignant et chercheur à l'Université Paris-Sorbonne
Il faut d'ailleurs reconnaitre que « le vide institutionnel conjugué à l'instabilité politique et sécuritaire, ont impacté négativement le climat des affaires. L'instabilité et le manque de visibilité ont induit une baisse de la confiance et une méfiance quant à l'évolution du climat politique et sécuritaire du pays. Ces éléments, à eux seuls, sont capables de « scléroser » les opérateurs privés ».
Les médias, bourreaux ou voix de la vérité ?
La vérité ne sort pas toujours de la bouche des médias et c'est pour cette raison que le secteur des médias doit s'outiller au plus tôt d'un code éthique. Car autant certains journalistes sont honnêtes, professionnels et intègres, autant d'autres sont des manipulateurs, amateurs du sensationnalisme primaire et de l'intox. D'autres sont à la solde de personnes qui s'en servent pour régler des comptes. Sans oublier ceux dont la crédulité et les sentiments révolutionnaires passionnés et passionnels empêchent non seulement d'avoir une juste appréciation des choses mais incitent à de mauvais jugements qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sur le pays et son économie. « Je suis étonné, écœuré même à force d'entendre les représentants des médias m'interroger comme s'ils étaient eux-mêmes des juges d'instruction sur les pourquoi et comment je n'ai pas arrêté X ou pourquoi je n'ai pas ordonné le gel des avoirs de Y. La justice se fait dans la sérénité pas sous la pression. Qu'est ce qui est le plus important pour ces journalistes ? Le fait de rendre justice ou de satisfaire les besoins de vindicte et de revanche pour le plaisir ? » a déclaré récemment un magistrat reconnu pour son intégrité à propos du harcèlement de certains journalistes. Serait-ce de leur fait ou plutôt sur recommandations des « nouveaux riches de guerres tunisiens » ?
Que faire ?
« Aujourd'hui, le monde des affaires doit se structurer, améliorer sa gouvernance et ériger des instances suffisamment solides et autonomes pour encadrer ses actions et les consolider à l'échelle nationale et internationale. Il est inacceptable qu'une instance ou deux aient le monopole et que par-dessus le marché, elles soient « noyautées » ou « politisée » répond Moez El Joudi.
Ce qu'il faut est donc rétablir des codes de transparence et de bonne gouvernance auxquels doivent être soumis les opérateurs privés qui doivent au-delà de leurs propres intérêts, chercher l'intérêt national. « Ce qu'il faut, c'est une bonne gouvernance et une meilleure éthique dans les affaires, un retour de la confiance, un encadrement plus approprié, des relations plus concertées et mieux structurées avec l'Etat, une meilleure ouverture sur l'international avec une communication plus rôdé et un travail de « Lobbying » et de « Networking » mieux évolué. Le secteur privé a certes besoin de l'appui et des assurances de l'Etat pour ce qui est de la portée et de la viabilité de son action, mais il doit lui-même mieux s'outiller pour se conformer aux nouvelles tendances et évoluer avec les meilleures pratiques à l'international ».
Abdelaziz Dargouth pense pour sa part que le rétablissement de l'équilibre n'est pas une mince affaire. « De quel équilibre parlons-nous ? De celui du pouvoir avec le peuple ? Celui entre couches sociales ? Celui entre entreprises et ressources ou celui entre le fort et le faible ? ».
La démocratie relève du respect d'autrui, d'une justice indépendante et équitable, de la capacité d'être tolérants et respectueux des institutions et des droits des autres à exister dans leurs différences. Nous sommes encore loin de cet état de choses…
Pour rassurer, il faut de la confiance, beaucoup pour repartir sur de nouvelles bases. Tout d'abord « Le milieu des affaires doit se régénérer. Une classe plus jeune et plus entreprenante doit se préparer à prendre le relais et propager les bonnes pratiques dans le milieu tout en y insufflant une dynamique plus pérenne, plus créative et enrichissante » réponds M.El Joudi.
Pour le président du Centre des Jeunes entrepreneurs à l'IACE, ça serait « Un double défi pour une économie tunisienne jeune et dynamique. Il suffit que l'état veille sur un environnement sain et efficace pour que l'investisseur soit au rendez vous et l'entreprise tunisienne décolle. Les questions qui se posent seraient : Qu'attend-t-on pour proposer un plan de restructuration de l'administration ? Pour faire de la transparence l'outil de dissuasion, par excellence ? Pour frapper un grand coup contre la corruption ? Pour ouvrir un débat social national ? Pour travailler sur l'économie du bonheur ? ».
La réponse est seule et unique : un gouvernement légal et légitime, issu des urnes et exprimant la volonté du peuple. Y réussira-t-on ? C'est la question.


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