Trois ans et demi après sa création, Tunis Information Technology Fund (TITF), Sicar spécialisée dans les nouvelles technologies, n'a pas encore pu consommer son premier capital en raison de la faiblesse du nombre de projets. Aussi, la direction du fonds pense-t-elle en élargir le champ d'intervention aux projets délocalisés. Surfant sur la vague des nouvelles technologies, l'International Maghreb Merchant Bank (IMBank) a pris l'initiative, en avril 2002, de créer une Sicar dédiée à ce secteur d'activité et baptisée Tunis Information Technology Fund (T.I.T.F.). Lancée avec l'appui du ministère des Technologies de la Communication et le concours de plusieurs opérateurs publics et privés (Tunisie Télécom, la Banque de l'Habitat, la Banque Tuniso-koweitienne de Développement, des Assurances Maghrébia, de Standard Sharing Software et de Sud Sicar), cette Sicar devait contribuer au développement des N.T.I.C. en Tunisie. Qu'en est-il plus de trois ans après ? Le bilan est-il satisfaisant ? «Non. Ce fonds, dont la création avec l'aide de l'Etat traduit la volonté de la Tunisie de développer le secteur des nouvelles technologies, ne trouve pas suffisamment de projets à financer. Leur nombre reste faible», observe M.Férid Ben Bouzid, directeur du fonds et, par ailleurs, patron de Best-re, une société du groupe Dallah Al Barak, de l'homme d'affaires saoudien Cheikh Salah Kamel. De plus, même les projets financés ne sont pas au cur des nouvelles technologies. A défaut, le TITF en a financé quelques uns «à la périphérie» comme des centres d'appel ou des structures de formation dans les NTIC. T.I.T.F. finance des personnes et des sociétés déjà opérationnelles et «ayant un programme de croissance » ou de jeunes promoteurs porteurs de «projets pertinents » dans les NTIC. Ceux-ci sont sélectionnés sur la base de six critères (compétence technique et managérial du promoteur, pertinence technique et économique du projet, situation économique et financière de l'entreprise, potentialités des marchés national et international, positionnement stratégique et concurrentiel et qualité de l'étude du projet). Le financement se fait par le biais d'une souscription au capital de la société à créér, en s'appuyant sur ses fonds propres et sur ceux de l'Etat ou de tiers qu'elle gère pour eux. TITF intervient de concert avec le Fonds de Promotion et de Décentralisation Industrielle (FOPRODI) et le Fonds d'Incitation à l'Innovation dans les Technologies de l'Information (FITI). Le nombre de projets financés par TITF s'élève à « sept ou huit», indique M.Ben Bouzid. Qui espère «en trouver quelques autres de façon à absorber le premier capital». Mais le patron de T.I.T.F. a déjà une idée sur la manière dont le fonds pourra fonctionner à une cadence plus soutenue. «Nous réfléchissons actuellement sur l'extension du domaine d'intervention du fonds aux délocalisations. Cela permettra au TITF d'avoir deux volets : extérieur, pour les investisseurs étrangers «qui viennent abriter en Tunisie des activités à valeur ajoutée»; et locales pour les promoteurs nationaux. Pour l'instant, donc, le TITF «est un fonds domestique » qui « ne s'intéresse pas, de ce fait, ni aux délocalisations, ni aux activités off-shore -pour le moment ». Ce qui en limite «considérablement » la portée. Le directeur du fonds pense qu'élargir ainsi le domaine d'intervention de cette Sicar donnera un coup de fouet au secteur des NTIC, à l'image de ce que la loi d'avril 72 a fait pour le textile.