Elle remontera la pente, mais l'endettement persistera Management & Nouvelles Technologies - Magazine On-Line : 27-06-2003 à 08:00
"2002, Dieu fasse qu'elle ne se répète pas, c'est une année à oublier, très vite, surtout au niveau des résultats". C'est par ces mots que le Pdg de la Stip, Mohamed Besbès a commencé la réunion qu'il a tenue le lundi 17 juin 2003, au siège de l'AIB, avec les intermédiaires en bourse. 2002, c'est en effet l'année où la Stip, à peine entrée en bourse, y connaît la déconfiture et des mains d'un de ses actionnaires publics de référence. C'est aussi l'année où ses états financiers connaissent des baisses de tous les côtés. Un résultat net qui se réduit de plus de 7 MDT (1,866 MDT contre 8,903 MDT en 2001), un chiffre d'affaire en baisse de 5,5 %, un volume de ventes en perte de vitesse de 17,3 % et un résultat d'exploitation en baisse de 62,5 %. L'explication, M. Besbès la situe en partie dans la baisse de 17 % des ventes sur le marché local. Il est vrai que même si elles ont progressé de 18 %, les exportations restent incapables d'équilibrer la balance, tant elles se font dans des conditions de concurrence qui oblige à en baisser les prix. Au niveau local, les ventes de pneus ont battu de l'aile dans les niches de l'agriculture (18,9 milliers de pneus contre 32,7 en 2001) et du tourisme (107300 l'année dernière, contre 133600 une année auparavant). Deux secteurs, il est vrai, touchés par la mauvaise conjoncture. Mais les ventes ont aussi été mauvaises pour les poids lourds et les camionnettes. "A cela s'ajoutent les effets négatifs du marché parallèle et plus précisément les retours de pneus de Libye" explique M. Besbès dans sa présentation. Ce marché parallèle, dont l'influence serait de 15 à 17 % sur les ventes locales, le Pdg de la Stip y consacrera une grande partie de sa plaidoirie en faveur du maintien de la confiance en faveur de son entreprise. Il martèlera que cette pratique illégale "risque de casser, aussi bien l'entreprise que le système fiscal et les réseaux de distribution". Investissement et endettement à la hausse Résultat, beaucoup de choses se dérèglent et des chiffres s'envolent alors que d'autres piquent du nez. Comme ceux des actifs non courants qui montent, aux actifs courants dont les stocks grimpent de 32 % à 35,6 % du chiffre d'affaire et ils ne devraient pas descendre sous les 29 % cette année. En face, c'est des rubriques comme "Fournisseurs et comptes rattachés" et "Clients et comptes rattachés" qui augmentent de 2 MDT chacun alors que la liquidité baisse de plus de 5,7 MDT et les concours bancaires qui augmentent de plus de 22,3 MDT. (Voir le Rapport d'activité 2002 - en téléchargement - Format PDF : 376 K°). Il faut dire que l'année 2002, pour la Stip, c'est l'année des gros investissements dans la nouvelle technologie. Pour elle, c'est le All Steel (ou le pneu tout en tissus métalliques) acquise auprès de l'italien Pirelli en 2001. Un investissement de 75 MDT dans la nouvelle unité de Msaken (Cote Est de la Tunisie) et dont la production devrait démarrer en août de cette année. Un investissement dont 56 MDT ont été financés en crédits moyens et longs termes. La dette financière représentait ainsi, en 2002, plus de 27,6 % des capitaux propres de l'entreprise et "il va continuer à être lourd en 2003, tout comme les charges financières et les immobilisations" précisera M. Mohamed Besbès. Les documents distribués au cours de cette réunion, montrent que malgré ces importants investissements et cet endettement, on constate une baisse du fonds de roulement (- 72 %) associée à une hausse, de plus de 8 MDT, du besoins en fonds de roulement qui a généré une nette dégradation de la trésorerie qui passe d'un solde négatif de 0,208 MDT à un solde toujours négatif de 28,233 MDT. La direction de la STIP reste malgré cela optimiste et précise que "la solvabilité de la société est préservée grâce à un ratio capitaux propres/capitaux permanents de 68 %". On espère que cela continue cette année. S'internationaliser pour mieux vendre Le seul baume dans tout cela, c'est les perspectives dessinées par le Pdg. La première nouvelle, c'est que 2003 devrait être l'année où l'entreprise commencerait à sortir de l'ornière. Le résultat net ne devrait pas retrouver les cimes de 2001, mais il devrait quand même renouer avec les hausses et atteindre (selon le plan de gestion pour l'année en cours) les 3,4 MDT. Profitant de la fermeture au Maroc du second opérateur local dans les pneus, la Stip recours au partenariat, constitue une entreprise tuniso-marocaine où elle détient 65 % du capital, rachète les 15 points de vente de l'opérateur marocain et contrôle ainsi le marché. Elle compte rééditer la même opération sur les marchés algérien, libyen et peut-être même égyptien. Il reste, en dernier lieu, à parler du comportement de l'action STIP depuis son introduction en bourse. Un comportement, dont le moins qu'on puisse dire, est qu'il est à la baisse.
Introduite à 16,2 DT, elle connaîtra vite le calvaire de la descente et perdra jusqu'à près de 6 DT de son prix d'introduction, s'échangeant à 6,7 DT, puis remontant difficilement la pente vers les 8DT qu'elle perdra vite pour retomber encore une fois vers le palier des 7 DT. La direction a certes essayé d'endiguer cette chute vertigineuse et mis au point un contrat de liquidité d'un montant de 700 mille dinars qu'elle a confiée à son intermédiaire « Cofib Capital Finances ». Un peu moins de la moitié du montant de ce contrat a été consommé; mais devant l'abondance des offres de vente et l'inexistence de perspectives d'arrêt ou même de freinage de ce courant, la STIP aurait finalement pris la décision de temporiser l'action de soutien du cours de son action.