L'Université Virtuelle de Tunis (UVT) a organisé une rencontre-débat sur une étude faite par la Banque mondiale à la demande du gouvernement tunisien, intitulée :''Examen des politiques agricoles''. La présentation de cette étude a été effectuée par Dr Alex KREMER, économiste sectoriel senior - Moyen-Orient & et Afrique du Nord/Développement rural à la Banque mondiale. L'étude a porté sur la période allant de 1986 à 2006. Les conclusions de ce rapport constituent un véritable canevas pour les pouvoirs publics en termes des mesures à prendre pour l'avenir du secteur agricole tunisien. Ainsi, les experts de la Banque ont passé au peigne fin l'agriculture tunisienne, des performances passées aux options pour l'avenir du secteur en passant par les défis et opportunités. Au prime abord, les experts de la BM devaient répondre à une question fondamentale posée le gouvernement tunisien et qui a servi de fil conducteur leur diagnostic : 'l'agriculture apporte-t-elle tout le potentiel de sa contribution à la nation ?''. Tout en reconnaissant le rôle joué par le secteur agricole dans l'économie tunisienne, Dr KREMER a souligné que 'les conclusions de notre diagnostic montrent que, au fond, l'agriculture n'apporte pas pleinement sa contribution potentielle à l'économie''. Les raisons en sont multiples, mais le conférencier a beaucoup focalisé sur les subventions à la production et autres compensations qui, selon lui, n'ont pas permis à l'agriculture tunisienne d'être compétitive comme elle devait l'être. Les débats ont essentiellement porté sur le financement et les investissements du secteur agricole tunisien, les subventions, les marchés d'exportation des produits agricoles, les distorsions, les ruptures ou autres stocks de sécurité ou régulateurs, etc. N'ayons pas peur des mots : la Tunisie a intérêt à envisager des réformes profondes de sa politique agricole, notamment les subventions à l'agriculture qui semblent profiter beaucoup plus aux grands qu'aux petits exploitants agricoles. Toutefois, le représentant de la Banque mondiale pour la région MENA a clairement reconnaît que certaines mesures préconisées par les experts de la BM sont difficilement applicables dans le contexte actuel, d'autant plus que la Tunisie ne se trouve pas dans une situation de crise où elle est obligée d'accepter ces propositions, mais ajoute que les conclusions vont dans le sens de l'évolution du secteur. Entendre par-là que si elles ne sont pas mises en uvre ou moins certaines d'entre elles, cela risque d'avoir des répercussions néfastes sur l'avenir du secteur. T.B.