L'institut 3C Etudes a surpris en publiant les données brutes d'une enquête d'opinion, sur les intentions de vote des Français -données qui se sont avérées éloignées des résultats. Son fondateur et patron est Hichem Guerfali, un ingénieur au parcours riche. Créé en 2002, l'institut tunisien 3C Etudes s'est spécialisé dans les études marketing et d'opinion. Mais qu'il avait l'habitude d'opérer pour le compte d'entreprises du pays, cet institut a choisi de surfer sur la vague des élections présidentielles françaises, et d'une manière très originale. En effet, Hichem Guerfali, un Tunisien bien de chez nous, a choisi de prendre le contre-pied de ses confrères en publiant les résultats bruts d'une enquête d'opinion sur les intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle française. Deux jours avant le premier tour, 3C Etudes a crédité Ségolène Royal de 32% d'intentions de vote "en première intention", Nicolas Sarkozy de 29%, François Bayrou de 19% et Jean-Marie Le Pen de 5%, etc. Pour le second tour, 3C Etudes a réalisé, les 1er et 2 mai 2007, un sondage auprès d'un échantillon de 1000 personnes âgées de 18 ans et plus, qui accorde un léger avantage à Nicolas Sarkosy (50,3%) face à son challenger, Ségolène Royal (49,7%). Mais Hichem Guerfali a pris la précaution de souligner qu'en raison de la marge d'erreur «rien n'est encore joué». Si Hichem Guerfali a choisi de publier en temps réel et en ligne- les résultats de ses enquêtes, c'est, explique-t-il, parce que cela lui «paraissait tout à fait naturel au vu des enjeux et de la difficulté de prévoir les bons résultats, plusieurs fois prouvée aux précédentes éditions, par les grands instituts autorisés à le faire. Non seulement les scores annoncés ont toujours été éloignés de ceux réalisés, mais de plus, personne en 2002, et beaucoup en 1995, n'avait annoncé le nom exact des deux finalistes !». Bien sûr, les urnes ont démenti les prévisions de 3C Etudes. Mais l'Institut et son patron sont probablement entrés dans l'histoire. L'opération «élections françaises» va certainement «doper» la notoriété d'un personnage, Hichem Guerfali, qui s'était déjà fait un nom sur la scène tunisienne, avant de créer 3C Etudes. Cet ingénieur, diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Paris également détenteur de trois DESS d'EEAP (Electricité, Electronique et Physique Appliquée), de téléinformatique et de marketing et commerce international, et d'un DEA d'analyse mathématique-, a débuté son expérience professionnelle à Air France, où, dans le cadre de son projet de fin d'études, il a réalisé la maquette d'un système de Maintenance Assistée par Ordinateur, adopté par cette compagnie aérienne, souligne l'intéressé. En 1990, le jeune ingénieur passe chez l'américain Schlumberger, dont il intègre le centre de recherches parisien. Hichem Guerfali y est successivement ingénieur études, chef de projet, chargé de la réalisation de robots de mesure sous-terrains, puis «area manager» de l'Afrique Centrale et de l'Ouest, en charge de l'élaboration et de la supervision de la mise en place des stratégies marketing et de communication en milieu professionnel pétrolier. En 1997, Hichem Guerfali rentre en Tunisie et intègre Poulina, en tant que responsable commercial et marketing du groupe, puis directeur général de ses filiales Medina et CarthageLand. Après un bref intermède en tant que directeur général d'une société de télécom (Maghreb Télécom), il est recruté en 2002 par Orascom Telecom Tunisie «Tunisiana», comme directeur commercial et marketing. L'année d'après, il se met à son propre compte en mettant sur pied 3C Etudes. La longue marche de Hichem Guerfali continue depuis, avec la création en 2006 d'une filiale baptisée 3C Etudes Tunisie.