Moins de chaleur, plus de vent : météo contrastée ce 17 septembre    Tunisie : le retour de la confiance ?    Crise des prix mondiaux : l'huile d'olive tunisienne cherche son second souffle    The 2025 Media Cooperation Forum on Belt and Road à Kunming : Quand les médias deviennent des ponts entre les civilisations    Tunisie : La famille Mzali fait don d'une bibliothèque personnelle à la Bibliothèque nationale    Météo : ciel dégagé et légère baisse des températures    La Flottille de la Liberté mondiale en route vers Gaza : plus de 50 navires en mission humanitaire    Ordre des avocats, conseil ministériel, flottille Al Soumoud…Les 5 infos de la journée    Conseil ministériel : vers une accélération de la transformation digitale de l'administration    Charlie Kirk : son meurtrier présumé dit avoir agi par « haine »    La mission de la Tunisie à Genève condamne l'agression de l'entité sioniste contre le Qatar    Foot – Ligue 1 (6e journée) : Les résultats des matchs    La légende hollywoodienne Robert Redford décède à 89 ans    Voici la Liste des Membres du Nouveau Conseil de l'Ordre des Avocats    Tunisie : 150 migrants guinéens bénéficient d'un retour volontaire de l'OIM    Décès de Robert Redford légende du cinéma américain    INS : baisse historique des mariages et des naissances en Tunisie    Le SNJT exige la fin des poursuites sous décret 54 contre journalistes et blogueurs    Fraude à la farine : 4,7 tonnes saisies et boulangerie de la Mnihla fermée    Le Village d'enfants SOS autorisé à collecter des fonds pour les enfants palestiniens    Opportunité pour les filles tunisiennes de devenir ambassadrice d'une journée    Les virements bancaires, pilier du système financier tunisien en pleine expansion    Pourquoi l'Etat met-il fin à la prolongation des contrats CIVP dès octobre 2025 ?    Chine : lancement réussi d'un satellite d'essai    Trump attaque le New York Times pour 15 milliards de dollars !    Nafti renforce la coopération Arabo-Africaine à Doha    Ligue 1 – championnat national (6e journée) – JSK : Prudence...    Maher Kanzari face à la commission    Fadhel Jaziri (1948-2025): La pensée et le spectacle    Ooredoo Tunisie apporte espoir et sourires à 400 enfants de Kafel Elyatim pour la rentrée scolaire    Décès de Radhouane Ben Salah, figure marquante de l'hôtellerie tunisienne    Olivier Faure (PS) appelle à faire flotter le drapeau palestinien sur les mairies le 22 septembre    Le message de Nafaâ Laribi au nouveau conseil de l'Ordre des avocats    Mondial Volley 2025 : La Tunisie s'incline face à l'Iran avant d'affronter l'Egypte    Pourquoi les islamistes et les kaïssistes redoutent le nouveau conseil de l'Ordre des avocats    Entre position et positionnement : la géographie ne suffit pas à comprendre la politique internationale    1,5 million de dollars pour faire de la culture un moteur de développement en Tunisie    Rentrée scolaire: le Président de la République Kaïs Saïed réaffirme son engagement pour l'égalité des chances pour tous    Enthalpie et âme: une poétique de l'énergie vitale    Lutter contre le harcèlement sexuel des enfants et adolescents : Le FTDES publie deux guides numériques    Ons Jabeur en passe d'ouvrir une nouvelle académie pour jeunes talents à Dubaï    Dar El Kamila à La Marsa ouverte au public pour les Journées européennes du patrimoine 2025    Hannibal Mejbri offre un immeuble estimé à un million de dinars à SOS villages d'enfants    L'artiste Wadi Mhiri décédé à l'âge de 60 ans    Le gouvernement prépare l'inscription de Sidi Bou Saïd au patrimoine mondial de l'Unesco    Les trois savants auxquels Abdelmajid Charfi témoigne de sa profonde reconnaissance    Le futur champion tunisien Rami Rahmouni sur le point d'être naturalisé en Arabie Saoudite    La FIFA donne raison à la Fédération tunisienne : les joueurs avertis !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Gouvernance : Quand la centrale syndicale bouleverse les rapports de force en Tunisie
Publié dans WMC actualités le 27 - 11 - 2018

Deux jours après le succès de la grève générale dans la fonction publique, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) convoque une réunion de sa commission administrative pour évaluer cette forte mobilisation et se prononcer sur les actions ultérieures. Ainsi, samedi 24 novembre, cette dernière a décidé de faire monter les enchères et de programmer, pour le 17 janvier prochain, une nouvelle grève générale dans la fonction publique (administration) et le secteur public (entreprises publiques).
Cette grave décision, si elle est maintenue, annonce un hiver social très chaud. Elle semble avoir donné, du moins au regard de son hypermédiatisation, des cauchemars à la nouvelle coalition gouvernementale Ennahdha–Youssef Chahed issue du dernier remaniement ministériel. Cette même coalition qui a refusé d'augmenter les salaires dans la fonction publique alors qu'elle l'avait acceptée dans les secteurs public et privé.
Cette grève est d'autant plus préoccupante qu'elle bénéficie, même par défaut, de l'appui d'importantes franges de la société, et surtout de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) et de l'Union nationale de la femme de Tunisie (UNFT), voire de la centrale patronale (UTICA).
C'est que la situation socio-économique dans le pays est devenue intolérable par l'effet conjugué de la cherté de la vie, de la modicité des salaires et de l'incompétence des gouvernants. La forte campagne de communication qu'a faite la centrale sur la réalité des salaires a touché l'ensemble des Tunisiens. Quand Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'UGTT, révèle, en public et dans les médias, que les travailleurs tunisiens travaillent 4 semaines pour n'être rémunérés que l'équivalent d'une semaine, un tel constat ne peut que faire mouche.
L'UGTT courtisée par ses pires ennemis
Ebranlés par cette démonstration de force de l'UGTT qui devrait changer les rapports de force en place, Youssef Chahed a été amené, lors de la présentation, le même jour de la réunion de la Commission administrative de la centrale syndicale, de la déclaration du gouvernement, à l'occasion du démarrage du débat budgétaire sur le projet de loi de finances 2019, à tenir un discours conciliant envers l'UGTT et à la féliciter même pour l'excellent organisation de la grève générale de la fonction publique.
Son ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a été plus direct. Il a déclaré à l'Agence TAP que le gouvernement «examine actuellement un accord avec l'UGTT pour assurer une augmentation de salaires dans la fonction publique et éviter la prochaine grève générale».
Mieux, les députés du parti Ennahdha, dont le président, Rached Ghannouchi, assumerait une grande responsabilité dans le rejet de l'augmentation des salaires dans la fonction publique, ont changé de ton, appelant le gouvernement à reprendre le dialogue avec l'UGTT.
Les députés nahdhaouis, Mohamed Ben Salem et Leila Oueslati, ont insisté sur l'urgence d'accorder aux agents de la fonction publique leur droit à l'augmentation salariale et de prendre au sérieux le préavis de grève générale pour le mois de janvier prochain.
Les nahdhaouis, pires ennemis de l'UGTT dans la mesure où ils ont toujours cherché à la marginaliser, particulièrement au temps de la Troïka, cherchent apparemment à limiter les dégâts, à gagner du temps et à barrer, momentanément, la route devant ceux qui tentent de tirer profit des mouvements de grève déclenchés par la centrale syndicale.
Quant à la deuxième tête de l'exécutif, la présidence de la République, le président Béji Caïd Essebsi donne l'impression qu'il se délecte de la détérioration de la situation dans le pays, lui qui, en principe, devait être le premier à se soucier de la stabilité générale dans le pays. C'est, dit-on, l'exception tunisienne en ce sens où tout est à l'envers ne serait-ce qu'à ce titre : le parti vainqueur aux dernières élections législatives de 2014 et dont est issu l'actuel chef de l'Etat ne gouverne pas.
Que mijote l'UGTT après sa démonstration de force ?
Abstraction faite des réactions des uns et des autres, la question est de se demander sur la nature de la stratégie que l'UGTT compte adopter pour valoriser cette démonstration de puissance qui l'érige de fait au stade de première force régulatrice du pays.
Du côté des dirigeants de la centrale syndicale, la tendance est de ne plus connaître des situations difficiles pareilles. Ils veulent en finir avec des gouvernants apatrides, incompétents et irresponsables. Lors des meetings qu'il préside, Noureddine Taboubi appelle constamment ses troupes à «se tenir prêts pour les prochaines échéances électorales».
Faut-il entendre par là que l'UGTT projette de se convertir en parti politique, projet qui avait donné des soucis à Bourguiba, premier président de la République tunisienne ? Ou va-t-elle soutenir un des partis ou un pool de partis capables de défendre les intérêts de ses adhérents au Parlement?
Même s'il est vieux en raison du rôle historique qu'avait joué et joue encore la centrale syndicale dans l'Histoire contemporaine de la Tunisie, le débat vient d'être relancé plus sérieusement cette fois-ci.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.