Toute guillerette de partir en vacances elle m'appela en me disant qu'elle voulait aller dans l'une des 10 plus belles destinations touristiques au monde et comme elle connaissait les neuf autres elle voulut savoir où se trouvait Djerba ou jerba selon les orthographes ; étant bien informée sur ses connaissances en géographie je lui expliquai qu'elle pouvait y aller sans visa et en voiture si elle voulait. Evidement il fallait qu'on lui trouve une chambre dans un des 40 000 lits de l'île dans un hôtel 5 ETOILES avec vue sur mer... et après plusieurs téléphones ou l'on m'annonça que tout était complet par curiosité je testai les réservations par Internet, et google aidant une pluie de sites de réservations s'abattit sur moi et en quelques clics je trouvai mon bonheur avec des promotions par-dessus le marché et on me précisait qu'une fois réservé on pouvait payer directement l'hôtel.
Poussant ma curiosité plus loin je rappelai l'un des hôtels qui m'avait rabroué en lui envoyant copie de la réservation ; je n'obtins aucune explication plausible mais je lui conseilla cet hôtel. Et voila Marie chantal débarquant dans un hôtel de luxe sans utiliser son visa ! et le lendemain de son arrivée elle me fit part de ses premières impressions : - D'abord la qualité du service l'hôtel est impeccable le personnel est aimable et les chambres sublimes la mer belle et l'air pur - Ensuite un petit couac : elle constata qu'il y avait plusieurs couches sociales parmi la clientèle : * Des cadres supérieurs indigènes qui dépensent sans compter * Des gens des pays voisins qui dépensent leur argent dans des extras aux prix inabordables * Et le reste du menu fretin venu d'Europe qui vont acheter leur bouteille d'eau et leurs fruits à l'extérieur, des gens en LPD qui font des sandwichs au cours du petit déjeuner pour prévoir le repas de midi et qui ne dépensent rien même en pourboire .. et ce sont généralement les premiers à rouspeter - Enfin elle me fit cette réflexion profonde sur ce mélange des genres : le drame du tourisme tunisien c'est que les prix sont trop élevés pour les autochtones, les hôtels trop beaux pour les smigards européens qui vivent le reste du temps dans un F2 au 4ème étage, et bien que beaux ne sont pas assez chers et ennuyeux pour la clientèle aisée occidentale qui pour se dépayser va ailleurs .. ;