Selon une source digne de foi, l'avionneur franco-allemand Airbus pourrait retenir l'idée de Latécoère pour s'implanter en Tunisie. C'est le patron d'EADS lui-même qui vient de l'annoncer en ces termes : "Airbus va reprendre le projet de Latécoère d'implantation en Tunisie pour fabriquer des pièces classiques et investir en France dans les productions les plus sophistiquées, notamment les composites. Nous ferons de même en Allemagne et en Espagne". Nous avons cherché en vain d'obtenir une source tunisienne pour en savoir plus sur ce nouveau rebondissement dans ce qui est convenu désormais d'appeler 'affaire Latécoère/Airbus'', qui continue de faire couler beaucoup d'encre.
En effet, Louis Gallois le président a fait cette déclaration alors que se réunit aujourd'hui, 9 septembre, un comité d'entreprise d'Airbus pour prendre connaissance du nouveau programme 'Power8 Plus'' ; il s'agit n fait d'une extension du plan d'économies en vigueur chez l'avionneur, à savoir le 'Power8''. La direction du groupe souligne que 'cette nouvelle déclinaison est destinée à contrer la faiblesse persistante du dollar par rapport à l'euro Il doit contribuer à générer 1 milliard d'euros d'économies supplémentaires à partir de 2010, somme répartie entre l'avionneur pour 650 millions d'euros, le siège et les autres activités d'EADS (Eurocopter, défense-sécurité, avions militaires, espace) pour 350 millions d'euros''.
Mais alors pourquoi les syndicats s'agitent-ils ? Ah, on avait oublié que, pour survivre, les syndicats doivent toujours provoquer des grèves. Mais non, sérieusement, aujourd'hui les commandes d'EADS sont telles qu'une externalisation d'une partie de la production vers des pays de la zone dollar ou à faible coût de main-d'uvre s'impose. En plus le patron d'EADS est on ne peu plus rassurant lorsqu'il dit : "La croissance du marché est telle que nous pouvons le faire sans remettre en cause nos implantations actuelles que nous continuons de moderniser Chez Airbus, la production va croître de plus de 50 % entre 2007 et 2011".
Maintenant, certes plusieurs atouts militent en notre faveur pour une éventuelle implantation 'd'Airbus'' en Tunisie, mais il est impératif de bien se préparer techniquement, spatialement pour que rien ne vienne empêcher cette délocalisation chez nous. Car, selon la carte esquissée par Louis Gallois, le Maghreb fait bel et bien partie des zones prioritaires d'EADS, aux côtés de la Chine, de l'Inde et du Mexique (pour l'Amérique centrale et du Sud), mais également de la Russie : "Pour des raisons de proximité de marché, la Chine s'impose (Airbus y achève de construire une usine d'assemblage de l'A320). Nous devons renforcer notre présence en Inde, en raison du nombre et de la qualité des ingénieurs. Le Maghreb nous intéresse pour les productions classiques en raison des coûts".
Comme on l'aura constaté dans les propos de Gallois, le Maghreb n'attire le groupe franco-allemand que pour des 'raisons de coûts''. Ce n'est pas grave, demain, quand on aura acquis et assimilé plus de technicité et de savoir-faire, ce sera autre pair de manches. Ce qui signifie que nous devons encore travailler davantage pour que les grandes multinationales viennent en Tunisie en raison de la qualité de nos ingénieurs et de nos infrastructures.