Les trois banques françaises implantées en Tunisie, en l'occurrence BNP Paribas, partenaire de l'Union bancaire pour le commerce et l'industrie (UBCI), la Société Générale, partenaire de l'Union Internationale de Banques (UIB) et le Groupe Caisse d'Epargne (CGE), partenaire de la Banque tuniso-koweitienne (BTK) ont subi et réagi différemment à la crise financière internationale qui secoue actuellement le monde. Globalement, BNP Paribas a bien profité de la crise et s'en est sortie plus puissante tandis que les deux autres, c'est mi-figue mi-raisin ! En toute logique économique, BNP Paribas a bien tiré son épingle du jeu. Elle a même fait de belles affaires. Cette institution vient de réussir un coup de maître en rachetant les activités belges, luxembourgeoises et internationales de la banque belge Fortis pour 14,7 milliards d'euros. Elle met ainsi la main sur 1.100 agences et 3 millions de clients. Cette belle opération vient, de toute évidence, rassurer les épargnants et actionnaires de ses filiales en France et à l'internationnal. La Caisse d'Epargne a, par contre, subi de plein fouet les effets de la crise. Le groupe a annoncé, au mois d'octobre 2008, une perte par un trader de la Caisse de quelque 600 millions d'euros, une perte attribuée à un important incident de marché. L'importance de cette perte a été fatale à Charles Milhaud, président de la Caisse. Dimanche 20 octobre au soir, après un conseil extraordinaire de plusieurs heures, M. Charles Milhaud a fini par donner sa démission. Le conseil d'administration de la filiale de la Caisse d'Epargne, la banque tunisienne BTK, réuni le 26 octobre 2008, à Paris, l'a par contre maintenu à la tête de son conseil d'administration. Au moment de l'acquisition de cette ex-banque de développement M. Milhaud avait déclaré, à Tunis, que la nouvelle BTK sera «présente sur l'ensemble des secteurs» et «va proposer tous les produits qui n'existent pas actuellement sur le marché tunisien». En plus clair le groupe apportera tout son savoir-faire pour aider au développement de l'activité de la banque. La Société Générale a subi à son tour les effets de la crise. Ses cours ont chuté de 14% en Bourse. Pis, elle a été victime, à la mi-octobre 2008, de rumeurs selon lesquelles sa division de produits structurés auraient subi des pertes significatives, nécessitant une recapitalisation de la banque. La Société Générale a démenti "formellement ces rumeurs malveillantes» et a demandé à l'Autorité des marchés financiers "d'enquêter sur ces rumeurs et leurs conséquences sur le cours de son titre".