Les entrepreneurs ne naissent pas par génération spontanée. Et contrairement à une autre idée très largement répandue, l'éducation entrepreneuriale n'est pas une affaire de scores de tests et de quotient intellectuel, estiment les auteurs du rapport du Forum Economique Mondial intitulé «éduquer la nouvelle vague d'entrepreneurs». D'après ce document, cette éducation «célèbre tout l'éventail de talents et d'aspirations de chaque enfant» et doit de ce fait être axée sur une dizaine de concepts fondamentaux, parmi lesquels l'importance du mental et de la santé physique, la joie de faire des affaires, la reconnaissance d'opportunités, les lois de l'offre et de la demande, la création d'un avantage comparatif et de la richesse, le leadership, etc. Qui devrait enseigner ? Une première condition de la réussite de l'éducation entrepreneuriale consiste à en confier la conduite à ce que le rapport appelle des «enseignants entrepreneuriaux», c'est-à-dire des enseignants capables «d'engager les jeunes apprenants dans les activités expérimentales nécessaires». Mais il ne suffit pas de sélectionner des enseignants. Il faut également en certifier les compétences afin «d'assurer le respect des standards». D'autant qu'on compte très peu d'enseignants ayant des entrepreneurs, et, à l'inverse, d'entrepreneurs qui sont de bons enseignants. Malheureusement, la recherche afférente à ce champ n'a pas encore produit une définition claire de ce qu'est le profil idéal d'un enseignant en matière d'éducation entrepreneuriale. Même si, observent les auteurs du rapport, ce qui semble marcher le mieux dans ce domaine «c'est une combinaison entre un bon instructeur» et «une série d'interactions avec les entrepreneurs actuels». Autre condition de la réussite de cette opération, l'éducation des jeunes entrepreneurs ne doit pas être du seul ressort de l'institution qui la dispense. D'après le rapport du Forum économique mondial, les parents et la famille, d'une façon générale, «peuvent jouer un rôle important» dans ce processus. Mais comment enseigner cette discipline ? A ce sujet, le rapport appelle à mettre en place une série d'activités puisées dans les meilleurs programmes d'éducation entrepreneuriale destinée aux jeunes, comme les jeux, le travail interactif de groupe, la recherche focalisée sur le marché pour permettre aux étudiants de s'exercer à identifier les opportunités en observant et interviewant les consommateurs potentiels, la simulation de relations commerciales (achat et vente avec de l'argent vrai prêté par l'école), la visite d'entreprises, l'élaboration de business plan, et les discussions avec des entrepreneurs «guest-speakers » dans les classes. Car les auteurs du rapport sont convaincus de l'importance de la pédagogie de l'exemple dans l'éducation entrepreneuriale. C'est pour cette raison qu'ils proposent d'encourage les étudiants dans cette discipline «à lire et écrire au sujet de grands entrepreneurs du passé et du présent» dans le cadre de leur apprentissage, et d'enrôler les entrepreneurs et autres professionnels du monde des affaires comme «conseillers volontaires, mentors et coachs pour les étudiants».