Le transporteur public aérien Tunisair et le département du tourisme font flèche de tous bois pour tirer le meilleur profit de l'Open Sky (ciel ouvert), et attirer vers la destination Tunisie de nouveaux flux de touristes. Il est vrai que les hôteliers tunisiens ont toujours déploré l'incapacité des transporteurs aériens publics et privés locaux d'acheminer vers le pays une clientèle potentielle intéressante mais essaimée à travers le monde et frustrée par l'inexistence de dessertes régulières ou non vers les stations touristiques du pays. Le ministère du Tourisme étudie, actuellement, la faisabilité technico-économique de liaisons aériennes directes entre les stations touristiques locales et les marchés émetteurs de pays européens et asiatiques. Il concentre ses efforts notamment sur l'établissement de lignes directes entre l'Europe et les stations touristiques de Tabarka et du Sahara. Ce dernier produit, en particulier, souffre de l'absence de liaisons aériennes directes entre les pays émetteurs et les stations spécialisées dans ce type de tourisme. Maintenant, avec la décision présidentielle d'opter pour l'Open Sky (ciel ouvert) pour l'aéroport de Tozeur, ces problèmes vont être progressivement résolus, estiment les responsables du tourisme tunisien. Le Premier ministre M. Mohamed Ghannouchi a annoncé, fin juin 2006, aux professionnels du tourisme, une nouvelle stratégie consistant à faciliter les liaisons aériennes entre la destination Tunisie et les pays émetteurs, particulièrement européens. Les compagnies charter opérant à partir de ces marchés sont autorisées, dorénavant, à desservir la destination Tunisie sans que la réciprocité prévue par les réglementations aérienne soit nécessairement respectée. Les marchés arabes et asiatiques qui recèlent un important potentiel de touristes ne seront pas en reste. Ainsi, les compagnies arabes seront autorisées progressivement à desservir la Tunisie. Après l'autorisation accordée, récemment, à la compagnie qatarie, la compagnie émiratie bénéficiera, incessamment, du même avantage. Une telle stratégie a un impact positif sur la promotion du tourisme tunisien dans la mesure où les compagnies bénéficiaires de cet avantage desservent d'autres destinations qui représentent un intérêt certain pour le tourisme tunisien. Parmi celles-ci figurent la Chine, la Russie et l'Inde. La compagnie nationale est ainsi particulièrement déterminée à grignoter une partie du marché du Moyen-Orient et à le partager avec les compagnies égyptiennes et libanaises. Par ailleurs, Tunisair multiplie les initiatives en vue de renforcer, directement ou par ricochet, sa présence dans le ciel du Moyen-Orient et d'extrême Orient. Premier geste : Tunisair vient d'adhérer à l'Alliance arabe pour la commercialisation "Alliance Arabesk". Cette alliance, comprend déjà les lignes aériennes saoudiennes, marocaines, omanaises, yéménites, jordaniennes et Gulf Air. Pour mener à bien ce déploiement régional, Tunisair a passé une commande d'un Airbus A319 à rayon d'action étendu. Cet avion sera exploité sur ses vols réguliers internationaux sans escale à destination du Moyen-Orient et de l'Afrique. Tunisair est ainsi le premier utilisateur en Afrique de ce type d'appareil disposant d'une capacité carburant accrue et d'un plus long rayon d'action, outre un confort et un coût d'exploitation, que ne disposent pas les autres appareils de cette catégorie. Sur sa lancée, Tunisair effectuera le rétro fit (modernisation) de trois de ses A319 actuellement en exploitation en version à rayon d'action étendu. Tunisair, qui est l'une des premières compagnies à mettre en service des appareils Airbus, exploite aujourd'hui douze A320 et trois A300-600. Les A319 à rayon d'action étendu (3.700 km, correspondant à 8,5 heures de vol) de Tunisair, pourront recevoir 16 passagers en classe affaires et 90 en classe économique.