Imaginez, pour un moment, que la Régie nationale des tabacs et allumettes (RNTA) est une entreprise privée détenue par des actionnaires privés et demandez-vous quelles seraient les implications des pénuries successives de ses produits ! Car voici encore une pénurie de tabac qui fait rage. Après les cigarettes blondes très populaires 'Mars Inter'' et les cigares bruns 'Layâli Tounès'' dont l'approvisionnement commence à peine à reprendre, c'est maintenant au tour du tabac à pipe 'Yasmine'' de disparaître de l'offre de la RNTA. En termes génériques, le problème est le suivant : Nous avons une entreprise dont les produits sont fortement demandés mais qui s'offre le luxe de ne pas remuer ciel et terre afin de les rendre disponibles. Et, dans la logique du marché, cela équivaut carrément à un 'crime de gestion''. Vous pouvez dire tout ce qui vous plaira, comme quoi il pourrait y avoir une rupture dans la chaîne des commandes, des problèmes d'importation de certains composants mais cela ne changera absolument rien au fait que les gestionnaires ont permis une telle rupture. Si la RNTA était une entreprise privée, il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'une Assemblée extraordinaire des actionnaires aurait été convoquée d'urgence et que les gestionnaires auraient été remerciés. L'essence d'une entreprise est de gagner de l'argent et quand ceux qui la gèrent en perdent (ou manquent d'en gagner), les propriétaires de ladite entreprise cherchent quelqu'un d'autre. C'est la logique du marché.