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l'ANPRI pour évaluer les performances technologiques des entreprises
Publié dans WMC actualités le 10 - 06 - 2009

«Nous avons devant nous deux communautés, la communauté scientifique et la communauté entrepreneuriale ; entre les deux, il n'existe pas de jonction ; notre rôle à nous est de réussir à mettre en relation ces deux acteurs importants de la vie économique», assure Bahri Rezig, directeur général de l'ANPRI qui ajoute : «Je suis très optimiste, l'agence compte travailler sur du concret. User du savoir pour développer des affaires commerciales reste un tabou chez nous, c'est pour cela qu'il faut travailler également sur les mentalités. L'université s'est toujours tenue à l'écart de la communauté entrepreneuriale et des problèmes de l'employabilité. Nous faisons de la recherche théorique appréciée et estimée à l'échelle internationale mais dont les retombées sur le milieu entrepreneurial et industriel du pays restent minimes. Il est grand temps de changer tout cela».
Jusqu'aux années 90, il existait une uniformité au niveau des universités et de l'entrepreneuriat, les mêmes cursus universitaires, mêmes programmes pour les mêmes disciplines, le besoin d'un leadership ou d'une élite ne se faisait pas réellement sentir. Nous étions dans la démocratie universitaire et entrepreneuriale, mais tout pays a besoin d'une élite sans laquelle il ne peut avancer.
De l'eau a donc coulé sous les ponts depuis, et vu le développement du pays, on s'est rendu compte qu'il fallait mettre en place les bases adéquates pour la création d'un leadership universitaire et entrepreneurial. On devait œuvrer à créer des universités qui se distinguent par la qualité de leurs recherches, leurs capacités anticipatrices quant aux progrès et innovations technologiques de par le monde et des entreprises industrielles qui adoptent les mêmes principes.
Des réglementations qui ne suivent pas...
Comme pour apporter la preuve de la pertinence de la création de l'ANPRI, les capitaines de l'industrie en Tunisie n'ont pas tardé à s'y intéresser. Dernière sollicitation en date, celle d'un grand couturier de la place qui, après avoir formulé sa demande à l'agence, a vu débarquer une équipe d'experts ingénieurs à son bureau. Objet de la réunion ? Développer une technologie tridimensionnelle pour les besoins de l'industrie de l'habillement et du prêt-à-porter.
Acte est pris de mettre en place un plan de recherche adéquat, mais l'on ne s'arrêtera pas à ce stade, le principe du scanner 3D peut servir dans l'industrie, la santé et autres secteurs d'activités économiques et sociales.
L'agence et ses experts auront du pain sur la planche, il faudrait qu'ils aient les moyens de leurs recherches. «En tant qu'agence chargée du développement et du transfert technologique, nous avons réfléchi à une stratégie destinée à dessiner les contours d'un programme concret et réalisable pour instaurer la culture de l'innovation dans la société tunisienne et au sein des entreprises. En Corée du Sud, on met en scène des pièces théâtrales pour des enfants de 7 ans dont les thématiques se rapportent à la propriété intellectuelle et aux conséquences négatives de la contrefaçon sur une économie», souligne Bahri Rezig.
C'est ainsi que l'on développe le respect pour la recherche et que l'on instaure une culture entrepreneuriale propre à l'innovation et la quête des hautes technologies.
L'agence met actuellement en place une grille pour l'évaluation des potentialités d'innovation d'une entreprise tunisienne. Les experts qui procèderont à cette évaluation sont en train de recevoir les formations adéquates tout comme d'autres qui se spécialiseront dans la propriété intellectuelle.
Une réforme serait providentielle pour développer la recherche en Tunisie et descendre l'Université de sa tour d'ivoire. Le système doit être plus souple et les chercheurs estimés comme il se doit. Car il est des exemples qui risqueraient de briser d'un seul coup ce lien fragile qu'on voudrait créer entre chercheurs universitaires et acteurs économiques réels.
Tel cet universitaire sollicité par le ministère de l'Agriculture lors des inondations dramatiques d'Oued Medjerda. Il avait pour mission d'identifier les causes qui ont été à l'origine de ce drame et les moyens d'y faire face. Pour la même mission, un expert européen avait exigé 1.500 euros/jour. L'universitaire en question s'était contenté de près de 6 mille dinars pour toute la durée de la mission. Au terme de sa recherche, le montant de ses honoraires a été transféré à son organisme de tutelle.
Mais alors qu'il s'attendait à être payé comme prévu, il bute sur le refus de l'Administration. «Monsieur, oui vos honoraires ont été déposés chez nous mais la loi nous interdit de vous payer dans le cadre de cette opération qui n'entre pas encore dans un cadre légal».
Cet exemple à lui seul a cassé la machine. Pourquoi ? Parce que les lois de la fonction publique ne se sont pas adaptées au développement du contexte économico-social. Et donc avec pareille situation, peut-on reprocher aux universitaires chercheurs de travailler en solo en présentant leurs notes d'honoraires à titre individuel et dans beaucoup de cas dans la discrétion la plus totale? Peut-on leur reprocher de bouder la recherche expérimentale et de se contenter de se lancer dans des recherches théoriques, reconnues, elles, et financées par l'Etat ?
On oublie trop souvent que pour promouvoir une collectivité, il faut que toute recherche porte en elle un projet et que, in fine, l'innovation part du marché et revient vers le marché.
L'agence, pour sa part, est décidée à lancer des services d'expertise qu'elle comptabilisera au secteur privé. Elle compte manager les intelligences existantes pour le service de l'entrepreneuriat et de l'innovation technologique. Le chercheur tunisien accorde de l'importance aux conditions de travail, à son statut dans la société et à la reconnaissance de son travail.
Convertir la recherche sur sujet en une recherche sur projet.
Pour convaincre les universitaires de s'intéresser à la recherche projet, il faudrait évidemment travailler sur les mentalités mais aussi changer les lois. La recherche tunisienne s'est cloîtrée dans le travail théorique qui ne répond pas à une demande, le temps presse et la conjoncture est aux performances et à la créativité.
L'ANPRI se trouve aujourd'hui au centre de problématiques structurelles et fondamentales, les unes reliées au système de la formation et de la recherche en Tunisie. Un système qui, bien qu'ayant subi des réformes drastiques se rapportant au statut de l'enseignant chercheur et à celui de l'ingénieur chercheur, reste insuffisant.
Aujourd'hui la première mission de l'agence est de convertir la recherche sur sujet en une recherche sur projet. Pour cela, elle compte mettre en place deux leviers et deux techniques :
- installer des outils de management de projets dans les laboratoires spécialisés et professionnaliser la gestion de management des projets de recherche économique par des procédures de qualité qui imposent l'existence d'un partenaire : l'entreprise ;
- implanter au sein des universités, des bureaux de transfert de technologie (BUTT) en tant qu'interface de proximité. L'agence assurera le transfert des informations dans les deux sens, de l'université aux entreprises et vice versa. Les BUTT sont autonomes et sont autorisés à lancer des projets de recherches en partenariat avec les entreprises sous le label de l'agence qui les accompagne et les soutient.
D'autre part, un programme d'audit national sur l'innovation technologique sera proposé aux entreprises afin de les aider à mesurer leurs potentialités d'innovation technologique. L'agence compte également soumettre aux entreprises un plan d'innovation pour combler leurs points faibles sur les plans organisationnel, technologique et stratégique. Elle propose des profils d'experts, des agents de valorisation et d'évaluation et même des offres de formation dédiées à des spécialistes dans différents domaines d'innovation technologique.
L'Etat tunisien prend sur lui toute la charge de l'éducation et de la formation. Il consacre 1,25% de son PIB à une recherche exclusivement publique. «En Corée du Sud, la recherche est prise en charge à 75% par les privés, les 25% restants sont assurés par l'Etat ; si nous arrivions à partager à égalité les financements destinés à la recherche, nous aurions accompli un grand pas en avant. D'autant plus que nous avons devant nous des capitaines d'industrie qui font honneur au pays et qui seront prêts à soutenir la recherche développement», assure Bahri Rezig.
L'agence ambitionne de mettre en place un système de gestion vigoureux et viable qui réponde aux sollicitations entrepreneuriales du court terme et à la vision du pays à long terme. Elle compte être le chef d'orchestre qui mènera la danse entre universités et entreprises. Mais avant tout, il faudrait qu'elle puisse choisir les axes technologiques prioritaires et identifier les nouveaux moteurs de croissance et d'emploi du pays.
L'ANPRI se positionne dans un contexte dynamique, elle est décentrée vers l'entreprise. C'est aujourd'hui à l'entreprise de s'orienter dans la bonne direction, celle de l'agence.


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