L'institution qualifie cette situation de «paradoxale» en raison de la multiplicité des outils de financement disponibles (financement bancaire, factoring, leasing, marché boursier, capital risque...). La BM, qui évoque cette problématique dans son rapport sur le «Cadre de partenariat stratégique» Tunisie-Banque mondiale pour la période 2010-2013, explique la situation par les exigences bancaires très contraignantes. Selon des études sectorielles citées par la Banque, «les entreprises tunisiennes considèrent que l'accès au crédit bancaire, tout autant que son coût constituent les deux principaux obstacles qui entravent leur croissance. Il ressort des enquêtes menées à ce sujet que «29,7% des entreprises, tous secteurs confondus, considèrent que l'accès au financement bancaire est une entrave de taille à leur développement tandis que 49,9% d'entre elles pensent de même pour son coût. Cette perception est plus négative chez les petites entreprises». Toujours d'après ces enquêtes, la contribution des banques au financement du secteur productif demeure très limitée. En fonction du secteur, le crédit bancaire participe à hauteur de 11 à 24% au financement des PME. Le financement par le biais des sociétés d'investissement à capital-risque (SICAR) et autres institutions financières non bancaires joue un rôle mineur, et ce, tous secteurs confondus. En matière de financement, les PME tunisiennes considèrent que les garanties contraignantes exigées par les banques constituent le principal obstacle devant l'accès au crédit bancaire. En moyenne, la banque tunisienne exige une garantie allant jusqu'à 167% du prêt accordé. Elles citent, dans une moindre mesure, la lenteur administrative, la lourdeur et la complexité des procédures. Quant aux autres mécanismes de financement, les PME tunisiennes estiment que la faible part que détiennent les SICAR et compagnies de leasing s'explique par la non-compréhension du bien-fondé de ces outils. Et pour ne rien oublier, le faible recours au marché financier est essentiellement dû à la méconnaissance de la Bourse par les entreprises et à la tendance erronée à considérer que ce marché est réservé aux grandes entreprises. Par delà cet état des lieux et constats, la Banque mondiale ne propose pas d'issue à la situation, elle se contente de recommander vaguement que «la disponibilité de services financiers à un coût raisonnable ne dépend pas de facteurs microéconomiques et macroéconomiques mais aussi des initiatives gouvernementales». A débattre.