Les domaines d'intervention du Tunisian Development Fund (TDF) sont les PME, principalement dans les régions dites prioritaires. Il contribue au développement économique de ces zones et offre de nouvelles alternatives pour le financement des nouveaux projets, et uvre à la promotion de la technologie. Il soutient également des entreprises en difficulté, des opérations de mise à niveau ou de transmission d'entreprises. «Nous participons à toutes les activités où il y a une création de valeur ajoutée, qu'il s'agisse du secteur industriel, les nouvelles technologies, agricole. Nous sommes preneurs de tout projet qui engendre une création d'emplois, de richesses ou de valeurs», précise Wahid Ben Tanfous, Responsable de TDF. Le TDF est régie par un règlement intérieur de libération progressive des parts avec un dégrèvement fiscal à 100% sans minimum d'impôt. Les dividendes et plus-values sont exonérées d'impôt. «L'idée aujourd'hui est d'encourager l'implantation des PME dans les zones de développement prioritaires ; malgré la réticence de certains promoteurs qui préfèrent s'installer tout prés de chez eux, il y a des success story dans les régions. A tire d'exemple, nous allons soutenir une start-up pharmaceutique qui démarre au mois de juin et qui opère dans des spécialités de médicaments génériques qui n'existent ni en Tunisie, ni en Afrique, ni dans les pays arabes», précise M. Ben Tanfous Le Tunisian Development Fund s'est donné pour mission d'investir dans les zones de développement régional. Il projette de réaliser des rendements élevés à moyen et long terme et d'aider les sociétés cibles à sortir sur le marché. Le Fonds dispose d'un «pipeline» de projets très intéressants, il possède une grande capacité à aider les entreprises à mieux se structurer et trouver le financement adéquat. Il a un réseau étendu de partenaires». Mais le problème, c'est qu'il doit gagner à être reconnu, car comme l'explique Wahid Ben Tanfous, l'industrie du Private Equity est toujours une activité peu connue dans notre pays et il existe un manque d'initiative évident de la part des jeunes promoteurs pour la découvrir et l'adopter. Ce fonds a l'avantage de bénéficier d'un dégrèvement fiscal à 100% sans minimum d'impôt et d'avoir un retour sur investissement assez important, d'assurer la sortie via le Marché alternatif. Cependant, certaines entreprises sont encore réticentes à ouvrir leur capital et les acteurs financiers sont, eux aussi, réticents à soutenir les projets qu'ils jugeraient risqués. Dans la pratique, la performance, l'avantage fiscal, les projets avec une forte valeur ajoutée dans des zones de développement régional sont jugés porteurs et ont un bon profil de risque et un retour sur investissement très compétitif de 20% par an. «Ce que nous avons voulu faire à travers le TDF qui démarre avec 15 MDT, c'est de pallier aux problèmes de manque d'investissement, principalement dans les zones de développement régional ; nous proposons aux promoteurs de nouveaux procédés de financer leurs projets. Il est évident que nous comptons rentabiliser notre projet sur le moyen et le long terme mais il est également important pour nous de promouvoir le Marché alternatif, dans notre pays. Nous espérons être très actifs pour assister les sociétés cibles à améliorer leurs valeurs ajoutées et à mettre en place des projets de développement», explique Wahid Ben Tanfous. Pourquoi pas l'accord de financement directement de l'AFD ? L'AFD, qui a également présenté sa stratégie lors du déjeuner débat CJD, a été la cible des interrogations des JD qui ont estimé que la ligne de financement AFD pour la restructuration financière qui s'élève à 125 millions d'euros par an est très peu par rapport aux besoins du secteur privé tunisien, sans oublier le fait que pour bénéficier des financements, il faut passer par les banques, ce qui exige énormément de temps. Pourquoi ne pas avoir l'accord de financement directement à l'AFD et l'approbation dans les banques avec le déblocage pour gagner du temps, s'interrogent-ils? Selon le représentant de l'AFD, les lignes de financement sont accordées dans le cadre d'accords d'Etat à Etat. «Notre seul interlocuteur est l'Etat et lorsque les banques ont instruit un dossier, nous posons notre accord avant la finalisation de la décision. D'autre part, notre objectif en tant qu'AFD ce n'est pas de se substituer au système bancaire tunisien, c'est d'être en accord avec ce système qui peut assurer la mission de la restructuration financière et a peut-être besoin des ressources d'une agence telle que l'AFD, notre métier est d'être des facilitateurs». Reste que le problème de l'investissement domestique persiste, espérons que, grâce aux nouvelles lignes de financements apportées par le FCPR et le TDF, les promoteurs seront plus encouragés à investir ou réinvestir.