Le Fond monétaire international (FMI) se soucierait-il des problèmes du chômage dans la région du Moyen-Orient? Et si tel est le cas, en a-t-il une solution ou des solutions? Pour l'instant on n'a pas de réponse à ces questions. Mais celles-ci pourraient se trouver dans la rencontre que va avoir le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, le 4 courant, avec une cinquantaine d'étudiants du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord dans la capitale jordanienne, Amman. D'ailleurs, le FMI travaille avec les pays de la région à la recherche de solutions novatrices, propres à chaque pays, pour rehausser les perspectives de croissance. Selon un document qui nous est parvenu, cette réunion-débat sera retransmise en direct à la télévision, à la radio et sur Internet par BBC Arabic. Maintenant, la question qui se pose est de savoir s'ils vont oser poser les toutes les questions, surtout celles qui fâchent. En tout cas, ils en auront la latitude de poser à M. Strauss-Kahn toutes les questions ayant trait au même sujet. Cette rencontre montre, si besoin est, que l'institution financière, à défaut de pouvoir mettre une stratégie de lutte avec les pouvoirs en place, se tourne maintenant vers la prochaine génération de dirigeants sur les enjeux économiques de la région. Peu importe, soulignons simplement que cette émission «constitue le deuxième stade du Dialogue FMI-Jeunes au Moyen-Orient, qui vise à associer les jeunes de la région à la recherche de solutions pratiques pour l'avenir. Le premier et le plus pressant des enjeux est la réduction du chômage des jeunes, qui exige à la fois une croissance durable et des réformes du marché du travail dans l'ensemble de la région». Il faut dire que la situation est urgente, car M. Strauss-Kahn, statistiques à l'appui, affirme que «le taux de chômage des jeunes du Moyen-Orient est parmi les plus élevés au monde, ce qui en fait le terrain idéal pour lancer cette nouvelle initiative». Plus loin, le patron du FMI estime, compte tenu de la rapidité de la croissance démographique, «indispensable de créer des emplois productifs et durables pour répondre aux aspirations de la population active de demain». On suivra, vous vous en doutez bien, les résultats de ces rencontres. Pour le moment peut-on juste rappeler que lors du premier stade du dialogue, des tables rondes ont été organisées dans des universités de la région (Arabie saoudite, Egypte, Emirats arabes unis, Jordanie, Liban, Maroc, Pakistan et Tunisie) ayant «permis à des étudiants en économie de s'entretenir avec des représentants des services du FMI. À l'issue de ces réunions, 24 étudiants ont été sélectionnés pour aller participer à l'émission à Amman, souligne le document. Etudiants de leur état, leur sujet d'inquiétude c'est de trouver du travail une fois diplômés de l'université. C'est donc à raison qu'ils ont placé, lors des tables rondes, «la réduction du chômage et de la pauvreté et l'amélioration du système éducatif tout en haut de la liste des priorités de la politique économique de leurs pays», a expliqué M. Masood Ahmed, Directeur du Département Asie centrale et Moyen-Orient du FMI. Toujours dans son analyse, M. Ahmed estime qu'une saine gestion macroéconomique et financière constitue le socle de la croissance soutenue à même d'aider à répondre à ces préoccupations. Dans le même ordre d'idées, certaines projections indiquent que la population active de la région atteindrait 185 millions en 2020, ce qui correspond à une augmentation de 80% par rapport à l'an 2000. Ce qui est inquiétant d'autant plus que la progression de l'emploi n'a pas suivi Ainsi, «d'après la mise à jour des Perspectives de l'économie mondiale de janvier 2010, le taux de croissance de la région a chuté à 2,2% l'an dernier, contre 5,3% en 2008, et n'atteindra que 4,5% cette année. La réduction du chômage des jeunes est donc devenue plus problématique. Le même document indique que les tables rondes et la réunion-débat constituent quelques étapes d'un processus engagé déjà par le FMI dans l'espoir de sensibiliser les jeunes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, et que l'autre foyer d'interaction est constitué «d'un forum de discussion en ligne (www.imfyouthdialog.org), qui permet à un plus vaste auditoire de jeunes de communiquer entre eux et avec le FMI pour exprimer leur vision de leur avenir économique». En outre, le site -en anglais, arabe et français- propose des forums de discussion, des vidéos, des comptes-rendus des tables rondes organisées dans les différentes universités et bien d'autres outils dont les jeunes de la région font maintenant usage.