Les pouvoirs publics en Tunisie ont établi, d'ici 2016, une stratégie industrielle, fondée sur le programme des pôles de compétitivité, qui a démarré officiellement en 2006, en partenariat avec des sociétés privées. Il s'agit de la création d'entreprises innovantes, à forte valeur ajoutée, du lancement d'une plate-forme attractive, susceptible d'appréhender des projets collaboratifs et du développement d'une gouvernance interministérielle, souple et flexible, au service d'une politique de croissance, de réseautage et d'intégration industrielle. La reconnaissance de la spécificité des pôles, à travers la définition d'un cadre réglementaire avant-gardiste, est la condition sine qua non de l'émergence d'une multitude de processus transversaux, d'un climat d'investissement durable et d'une panoplie de prestations technologiques adaptées aux besoins du tissu industriel régional. Au fait, l'excellence ne se décrète pas. Elle se constate a posteriori. Elle se mesure par le nombre de partenariats établis, la revitalisation de nouveaux territoires, la création d'espaces de ressources partagées et la compétitivité internationale des entreprises attirées. L'attractivité des technopôles et des pôles industriels dynamiques et compétitifs est donc à construire. Toutes les grandes métropoles mondiales sont dans cette compétition. La Tunisie, pour faire face à cette atmosphère ultra-concurrentielle, qui sévit un peu partout dans le monde et plus précisément au sud du Bassin méditerranéen, doit identifier les grandes multinationales intéressées par des investissements immatériels, liés à l'économie du savoir, renforcer la coopération avec les institutions de formation ou de recherche des pays du nord et mettre en uvre une animation des réseaux à travers un programme de mise en relation conviviales et professionnelles dans chaque pôle de compétitivité. Les ambitions de la Tunisie L'ouverture des frontières, les différents accords d'association avec l'Union européenne et l'intégration de plus en plus poussée de l'économie nationale dans le circuit international des échanges présentent de nombreuses opportunités pour le pays mais également le met face aux défis d'un espace euro-méditerranéen, marqué par la concurrence frontale, la course effrénée aux IDE et la volonté de coller aux impératifs de la certification, de la qualité, de l'excellence et de l'innovation. La labellisation Tunisia IQ (Innovation Quotient), la promotion des technopôles (à Sidi Thabet, Sfax, Borj Cedria, El Ghazala) et le développement des pôles de compétitivité (à Monastir, Bizerte, Sousse, Gafsa), centrés sur le textile-habillement , l'agroalimentaire, la mécanique et l'électronique et finalement le multisectoriel, marquent le virage de la Tunisie vers les créneaux à forte intensité de savoir. La concentration et la proximité des entreprises, des laboratoires, des universités, des écoles et des centres de formation dans des espaces restreints visent la synergie avec les institutions académiques, le soutien logistique aux PME et la dynamisation des processus de collaboration et de partenariat. Pour les pôles, dont l'objectif de l'emploi des cadres est de 20%, soit 5.800 sur 29.000 recrutements prévus, l'innovation constitue la composante majeure, sur la base de laquelle ils pourront être orientés, évalués et jugés, sur le moyen et long terme. Celui de Gafsa, par exemple, a été conçu afin de désenclaver la région, de renforcer les équipements socio-collectifs modernes, de fixer sur place les ressources humaines compétentes et de coller aux orientations du XIème plan pour la décennie 2007-2016 qui réservent au développement régional un rôle très important dans la consolidation de la compétitivité. De ce fait, ces complexes avant-gardistes, grâce à des modalités de gouvernance spécifiques, sont appelés à promouvoir le concept de l'intégration maximale au sein d'une même structure, à homogénéiser les interventions des uns et des autres et à simplifier l'identification des besoins des entreprises à travers une base de principes partagés par tous. En Tunisie, compte tenu du contexte des activités d'innovation au sein des PME et des objectifs stratégiques fixés dans les pôles de compétitivité, les start-ups, les pépinières d'entreprises, l'échange marchand, la labellisation des projets collaboratifs, les travaux de recherche et le professionnalisme dans l'exécution des prestations réalisées sont au cur d'un plan national visant la fertilisation croisée, le réseautage informel et le sens du partage de la chaîne des valeurs.