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Tunisie-agriculture: «Il est urgent de rajeunir les oliveraies de Sfax et du Sahel», déclare Samir Lahouimel
Publié dans WMC actualités le 02 - 09 - 2010

A l'heure où de nombreux efforts commencent à se tourner vers la conquête du marché local par l'huile d'olive conditionnée, Hikma Foods Compagny, qui est justement leader sur ce segment en y écoulant entre 400 et 600 tonnes par an, vient de s'associer aux huileries Ben Yedder, Slama Huile et Ruspina pour créer «Carthage Olive Oil» -une marque pour laquelle on nourrit de grandes ambitions. Indépendamment de cela, Hikma produit entre 1.000 et 1.500 tonnes d'huile d'olive et exporte aux environs de 3.000 tonnes annuellement dont une partie en conditionné (année 2009 aux environs de 1000 tonnes) essentiellement vers la Jordanie, Arabie Saoudite, EAU, France, Canada et Russie.
L'entretien qui suit avec Samir Lahouimel permet d'aller au cœur des enjeux et assimiler les obstacles et les défis du secteur oléicole tunisien.
Webmanagercenter : «Carthage Olive Oil» est la toute nouvelle marque de quatre des plus gros opérateurs de l'industrie oléicole tunisienne. Comment est née l'idée du consortium ? Pourquoi s'est-elle aussi vite transformée en une société ?
Samir Lahouimel : Les marques tunisiennes d'huile d'olive sont peu connues à l'international. Depuis près d'une dizaine d'années, nous en sommes encore à des opérations «spot» dont tout le monde connaît les limites. Notre compétitivité est faible. Nous n'avons pas encore les certifications nécessaires pour décrocher de gros contrats avec la grande distribution européenne. Ce ne sont sûrement pas nos petites entreprises familiales qui vont pouvoir faire face à de gros mastodontes qui sont largement et parfaitement installés sur les plus gros marchés.
Partant de ces constats, nous nous sommes dit que l'union fait la force. Il est devenu vital de créer une marque. C'est ainsi qu'est né «Carthage Olive Oil» en mars 2010.
Quels sont les moyens mis au service de cette nouvelle marque ?
Une assise de production logistique et financière importante est mise à son service. Nos objectifs sont clairs, et nous nous sommes donné les moyens de les atteindre : nous tablons sur de nouveaux marchés mais restons conscients que ce sont les marchés classiques qui sont le nerf de la guerre.
Pourtant, certains croient que le salut de l'huile d'olive tunisienne ne peut venir que des nouveaux marchés. D'autres, comme vous, pensent que cela coûtera trop cher de s'y investir.
Le marché de l'huile d'olive vit des perturbations énormes. L'Algérie vient de créer une taxe à la production, la Jordanie a stoppé l'importation d'huile d'olive jusqu'à nouvel ordre. Les nouveaux marchés pourquoi pas ? J'y crois mais il faut investir et s'y investir.
Quels sont les obstacles devant un réel envol à l'export de l'huile d'olive conditionnée tunisienne ?
D'abord, les coûts de production qui sont trop élevés. Au-delà de 4,150 dinars la bouteille extra vierge vendue en France, nous sommes exclus de la grande distribution et restons sur les marchés de niche. Nous devons être plus agressifs. Il est, pour cela, urgent d'améliorer le Fonds de promotion de l'huile d'olive conditionnée qui s'avère vraiment insignifiant par rapport aux défis que se doit de relever l'huile conditionnée tunisienne.
Je propose de taxer davantage l'huile en vrac pour passer de 05% à 1%. Il reste aussi encore beaucoup à faire dans l'emballage bien qu'il se soit beaucoup développé et amélioré.
Certains estiment que c'est le financement de l'exportation qui reste assez difficile…
Nous avons besoin que les banques s'assouplissent un peu et nous soutiennent davantage. Estimées à 600 millions de dinars, les pertes de 2005-2006 ont eu un impact considérable sur le secteur oléicole. Depuis, les banques considèrent le secteur comme un secteur à risque et de spéculation. Un secteur sinistré. Une nouvelle loi de finances 2010 a été promulguée. Tous les producteurs exportateurs d'huile d'olive qui ont subit des pertes importantes lors de la saison oléicole 2005 sont soumis à des avantages tels qu'énumérés dans la circulaire de la Banque centrale de Tunisie du 17 janvier 2010 N°01. Les banques rechignent à l'appliquer. Il est urgent d'intervenir pour son application.
Au niveau de la qualité, comment se comporte l'huile d'olive tunisienne face à ses concurrentes, notamment l'italienne et l'espagnole ?
L'huile d'olive tunisienne peut tenir la dragée haute face à ses concurrentes. En fait, notre huile d'olive en arrive à souffrir par excès de qualité. Elle souffre vraiment de concurrence déloyale sur les marchés internationaux. Nos concurrents vendent aux grandes surfaces des huiles Extra Vierges, alors que ce ne sont que des huiles Vierges courantes.
Les contrôles nationaux sont draconiens à l'export. Jouent-ils alors contre l'huile d'olive tunisienne ?
Oui et non. Le ministère du Commerce, à travers l'OFITEC, contrôle au préalable les huiles tunisiennes à l'export. Cet organisme est très exigeant. Il est et reste le garant de la qualité de nos huiles. Cette forte exigence qualitative a un impact direct sur les prix. Elle réduit notre compétitivité. De là à jouer contre l'huile d'olive tunisienne, c'est non assurément! Il est cependant urgent de réfléchir à éponger ce déséquilibre. Il pénalise fortement l'huile d'olive tunisienne.
Que représente le conditionné pour le marché local ?
A mon avis, il ne doit pas excéder les 2.000 ou 2.500 tonnes. Sachez que la consommation nationale d'huile d'olive est de 30 mille tonnes. C'est donc un vrai marché qui est à développer. Pour pouvoir faire cette révolution au niveau des mentalités, il faut de la promotion, beaucoup de promotion. Il faut aussi réfléchir à une restructuration de fond au niveau de la distribution. Les modalités de paiements de la grande distribution se négocient entre 90 et 120 jours, alors que dans l'huile d'olive tout se traite en «cash».
De nombreux dispositifs sont mis en place pour encourager le secteur. On enregistre d'ailleurs une hausse importante au niveau des opérateurs dans le conditionné.
Le mieux est souvent l'ennemi du bien. Il faut stopper l'hémorragie. Pour vous expliquer ceci, je cite deux chiffres et à vous de conclure. L'Espagne compte 1.700 huileries pour 1.200 mille tonnes d'huile. En Tunisie, on compte 1.600 huileries pour 150 mille tonnes. Les calculs sont vite faits.
Ne vaut-il pas mieux encourager la plantation d'oliviers ?
Il est impératif de mettre cet objectif au cœur de toutes nos actions. La Tunisie est une force de négociation ; elle représente un poids sur le marché mondial. Maintenant à elle d'optimiser cette position.
Par ailleurs sur le terrain, je pense qu'il est urgent de rajeunir les oliveraies du Sahel et de Sfax. Il faut allouer des budgets conséquents pour cela.
Que peut apporter la création d'une Bourse tunisienne de l'huile d'olive ?
A l'instar de Khayem en Espagne ou de Bari en Italie, la Tunisie doit avoir sa Bourse. Cela sert à donner une plus grande transparence à la réalité de l'huile d'olive en Tunisie. C'est davantage de crédibilité sur la scène internationale. Il est pour cela important que le groupement de l'huile soit constitué des agriculteurs, des huiliers, des exportateurs et des conditionneurs. C'est à lui de gérer son propre secteur et de prendre en main son destin.


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