«Les pays du Nord ne devraient pas être accusés de piller les meilleurs compétences des pays du Sud», a indiqué Eric Besson, ministre français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, le 15 octobre 2010, en marge de l'inauguration de l'école des métiers de la mode au Centre technique du textile (CETTEX) à Bir Kassâa. Selon lui, les pays du Sud sont en besoin de compétences qualifiées pour poursuivre leur développement et leur croissance économique. «C'est dans cet esprit qu'a été créée la "Carte compétences et talents". Il s'agit de permettre aux jeunes tunisiens de travailler en France avec le but de retourner dans leur pays d'origine et de créer leurs propres projets et d'apporter leurs expertises aux entreprises existantes. C'est ce que j'appelle la migration de circulation, une façon intelligente de créer une synergie positive entre les pays du sud et les pays du nord», explique-t-il. Dans le cadre de sa visite en Tunisie, M. Besson a rencontré, le 14 octobre 2010, Kamel Morjene, le ministre des Affaires étrangères, Hédi Djilani, président de l'UTICA, et les conseillers du commerce extérieur français en Tunisie. L'objet étant de promouvoir le projet de l'Office méditerranéen de la jeunesse, lancé en décembre 2009 par la France et qui sera opérationnel dès janvier 2011. Le ministre français a expliqué que ce projet a pour but de créer une sorte d'Erasmus en Méditerranée. «Ceci permettra la libre circulation des étudiants et favorisera la formation diplômante au profit des pays du sud de la Méditerranée. On prévoit aussi des bourses pour les étudiants, de telle façon que ce ne sont pas seulement les plus aisés qui en profiteront», souligne-t-il. Une sélection des universités et des grandes écoles adhérentes à cet office est en cours. Un groupement d'affaires devrait être constitué prochainement pour boucler tous les aspects financiers du projet. Les premiers étudiants pourront entamer leur formation dès l'année universitaire 2011-2012. Déjà, 16 pays du pourtour méditerranéen, dont la Tunisie, se sont déclarés prêts à adhérer au projet.