Pourquoi une session de formation très spéciale à l'ANSI est-elle passée inaperçue alors que, pour la première fois, un nombre si important de nationalités était en formation en Tunisie dans un domaine aussi fort en valeur ajoutée qu'est la sécurité informatique? Du 22 au 26 novembre 2010, Tunis est devenue capitale africaine (pour la troisième fois d'ailleurs) de la sécurité informatique alors que l'Agence nationale de la sécurité informatique (ANSI) a organisé une session de formation sur la cybersécurité en coopérations avec la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Capitale africaine car les ''élèves'' sont issus du Maroc, Sénégal, Mauritanie, Niger, Nigeria, Cameroun, Soudan, Rwanda, Ghana, Tanzanie et Ethiopie. Ce n'est pas de la rigolade car les experts de l'ANSI ont dispensé des cours théoriques et pratiques de haut niveau en matière de sécurité des réseaux, de sécurité des applications (y compris les applications web), du traitement des incidents, de l'audit de sécurité, d'évaluation de la vulnérabilité, de mise en place de projet cybersécurité, de développement d'activités CERT, de cybercriminalité, de réglementations, questions éthiques... Des chapitres qui sont au cur des préoccupations des gouvernements, des institutions, des entreprises, des individus... parce que tous savent que la sécurité informatique est désormais un savoir complexe à maîtriser pour faire face à la fragilisation constante du cyberespace international. En choisissant la Tunisie (par le biais de l'ANSI), ces onze pays africains savent qu'ils vont disposer de ce savoir complexe, qui plus est, assorti d'un savoir-faire à même de leur permettre de gérer les plateformes nationales dont ils relèvent. Une reconnaissance qui a permis à l'agence d'être membre du Réseau mondial des centres d'excellence. Et c'est tout dire, n'est-ce pas. Compétences, savoir complexe, savoir-faire... Une force, malheureusement assortie d'une faiblesse. Car tout cela devrait être dirigé beaucoup plus radicalement vers le marché; c'est la logique économique de la gestion des institutions opérationnelles capables de proposer des ''produits'' à la mesure de la demande et cela s'appelle de l'exportation de services à haute valeur ajoutée.