L'Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) a démenti, ce jeudi 27 août 2020, les informations avancées par un responsable des services du ministre d'Etat auprès du chef du gouvernement en charge de la Fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption la veille et selon lesquelles la mission de contrôle opérée dernièrement par le Cour des comptes auprès de l'Inlucc est en rapport uniquement avec la stratégie nationale de lutte contre la corruption et n'a aucune relation de près ou de loin avec la gestion administrative et financière de l'instance. En réponse, l'instance a publié les documents prouvant ce qu'elle avance et qui attestent que la cour a opéré deux missions entre janvier 2019 à juillet 2020 : la première le 25 juillet 2019 sur le programme de services universitaire au sein du ministère de l'Enseignement universitaire (doc 1) et la deuxième le 27 janvier 2020 concernant le cadre institutionnel de la lutte contre la corruption (doc 2, 3 et 4).
A ces occasions, l'instance a donné accès à l'équipe de la Cour des comptes à un ensemble de pièces justificatives et de documents qui concernent la gestion financière ainsi que des rapports de contrôle de gestion, dont notamment les états financiers et les rapports des commissaires aux comptes, une liste exhaustive des financements, une liste des agents, attachés et contractuels, les budgets détaillés, etc., soit un ensemble de documents en étroite relation avec la gestion administrative. Il s'agit des mêmes documents réclamés par la mission de contrôle ordonnée le 22 août dernier par les services du ministre d'Etat auprès du chef du gouvernement en charge de la Fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption (doc 5).
A rappeler, le chef du gouvernement sortant, Elyes Fakhfakh, a décidé de limoger Chawki Tabib, président de l'Inlucc et de diligenter une mission d'inspection. Une décision vivement critiquée par la société civile qui s'est indigné contre le limogeage de M. Tabib considérant que c'est de la vengeance et de l'abus de pouvoir pour des règlements de comptes personnels. Une vision partagée par la ligue des instances nationales. La veille, le conseil de l'Inlucc s'est réuni à la demande de son président pour examiner les derniers développements concernant la décision de limogeage de Chawki Tabib, la désignation de son successeur et la mise en place d'une mission d'inspection relevant de la présidence du Gouvernement. Il a exprimé son refus de cette décision inconstitutionnelle et appeler le président de la République à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ces violations de la Constitution, dans la mesure où il en est le garant.