Kais Saïed : des solutions urgentes pour la crise environnementale à Gabès    Tunisie : vers une route à double sens moderne entre Djerba et Zarzis    Tunisie : Soupçons de pratiques anticoncurrentielles dans le secteur oléicole    S&P abaisse la note souveraine de la France à A+/A-1    L'USM piégée devant la JSKabylie 3-0 : Dépassés !    Tunisie : Des pluies parfois torrentielles attendues sur plusieurs régions    Djerba : bientôt un nouveau bac et un système de billetterie modernisé    Plus petit que le diamètre d'un cheveu humain : des chinois conçoivent un microrobot pour le traitement médical    BH Leasing au Salon du Développement Durable : un soutien concret pour les entrepreneurs tunisiens    Le Président de la République prend en charge le traitement d'un jeune blessé lors des événements à Gabès    Kais Saied : le projet de loi de finances 2026 au service de la justice sociale et du citoyen    TTI ELECSA TN : Retour sur une participation réussie au Salon ELEK ENER 2025    BTE au Salon de l'Economie Verte : Feriel Chabrak souligne le rôle des banques dans la transition écologique    Tunisie face au vieillissement de sa population : une question nationale urgente    Ridha Bergaoui: Le dromadaire, un précieux allié contre le réchauffement climatique    Formation professionnelle: la coopération tuniso-égyptienne au coeur d'une réunion entre le ministre de l'Emploi et son homologue égyptien    Plus de 20 000 Tunisiens ont obtenu un visa pour l'Italie cette année    Huawei et ses partenaires au service de l'énergie solaire en Tunisie    Devant l'Assemblée générale de l'ONU, la Tunisie réitère son attachement aux droits de l'homme    Programme alimentaire mondial : 560 tonnes d'aide entrent quotidiennement à Gaza    L'église Saint Croix à la Médina de Tunis abrite l'exposition "Nouveaux langages dans les arts entre les deux rives"    Tunis fait vibrer le monde au rythme du rock et du métal    Alerte météo : fortes pluies et rafales de vent attendues sur plusieurs régions    Coupe du Monde 2026 : plus d'un million de billets déjà écoulés    Pérou : vastes manifestations dans les rues et état d'urgence décrété    Le Festival National du Théâtre Tunisien 'Les Saisons de la Création' se déroule dans son édition 2025 à Tozeur et Tunis    Festival international de théâtre de Bagdad : Hamouda Ben Hassine remporte le prix du meilleur acteur    Pr Riadh Gouider élu Premier Vice-Président de la Fédération Mondiale de Neurologie : une première en Afrique et dans le monde arabe    Ligue des champions – 2e tour préliminaire aller – Cet après-midi à Sfax – USM-JS Kabylie (15h00) : Prendre option    Tout ce qu'il faut savoir sur les inscriptions au Bac 2026    Riadh Zghal: L'appropriation de la technologie et la demande sociale pour la science    Tunisie : « The Voice of Hind Rajab » dans la shortlist des European Film Awards 2026    Rebirth : l'exposition 100 % féminine qui célèbre la renaissance    Décès de l'acteur tunisien Ali Farsi, une grande perte pour le milieu artistique    La Tunisie entre dans l'histoire : qualification mondiale sans encaisser un seul but !    L'or explose et dépasse les 4 200 dollars l'once, un sommet historique    Tunisie vs Brésil : Le choc amical à ne pas manquer !    Habib Touhami: La confrérie doublement "maudite" des orphelins    Météo en Tunisie : chutes de pluies éparses et temporairement orageuses attendues    Hassna Jiballah veut faire des sociétés communautaires la nouvelle locomotive sociale    Nouveau classement des passeports les plus puissants au monde... Singapour en tête    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    L'« Engagement patriote » face au silence du régime et à la moquerie    Etats-Unis : la Cour suprême pourrait restreindre les protections électorales des minorités    Le SNJT rend hommage aux journalistes tunisiens de la flottille Al Soumoud    Cristiano Ronaldo devient le roi des qualifications pour la Coupe du Monde    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La misère du Parlement, saison 2 !
Publié dans Business News le 11 - 10 - 2020

Alors que le coronavirus continue de sillonner nos rues, que la crise économique frappe de plein fouet les entreprises et les ménages, que le taux de croissance ne cesser de diminuer et les taux de chômage et de pauvreté continuent à augmenter, les élus du peuple se contentent de légiférer des lois contre les libertés garanties par la Constitution et contre les intérêts du peuple. Ce même peuple qui leur a donné accès au Parlement...
La rentrée parlementaire 2019-2020 a démarré sous haute tension. Au menu, des projets de loi liberticides et ouvrant la porte au retour de la répression dans le pays. Ajouter à cela, les tensions entre députés qui n'ont pas tardé à éclater, notament entre les emmis de toujours, la présidente du parti destourien libre Abir Moussi et le chef de la coalition Al Karama Seif Eddine Makhlouf. Et cerise sur le gâteau, les députés n'ont pas pu parvenir à accord sur la répartition des tâches au sein du bureau de l'ARP et des bureaux des commissions législatives et spéciales.

Revenus de leurs vacances, les députés entament les travaux avec l'examen du projet de loi relatif à la protection de forces armées. Fort contesté, le projet de loi proposé par le ministère de l'Intérieur en 2015, a été fortement critiqué par la société civile et les organisations de défense des droits de l'homme, à cause, notamment, de son aspect liberticide.

Le projet de loi protégeant les forces armées est présenté comme étant un texte qui s'inscrit dans le cadre de la réhabilitation des sécuritaires, en première ligne contre la menace terroriste. Il vise à créer un cadre législatif organisant les interventions des sécuritaires en vue de les protéger. C'est ce qu'avance le syndicat des fonctionnaires de l'administration générale de la sécurité publique, Lotfi Bouazizi. Mais, cela n'est pas de l'avis de la société civile, des ONG, et des manifestants qui se sont indignés contre un projet de loi jugé « dangereux ». Ce projet comporte, selon eux, des articles qui offrent aux sécuritaires une impunité dans l'exercice de leurs fonctions. D'autres s'interrogent sur la pertinence de mettre en place une loi sur mesure pour protéger les forces de l'ordre alors qu'elles sont déjà protégées conformément aux dispositions du Code pénal en tant que fonctionnaires du public. Quid de l'intronisation de l'inégalité entre les citoyens et de la légitimation de l'impunité alors que, selon l'article 21 de la Constitution, les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et en devoirs, devant la loi, sans discrimination ?
Au sein de l'Assemblée, les députés sont divisés sur l'adoption de cette loi. Les élus d'Ennahdha, Al Karama, Qalb Tounes et le PDL ont soutenu la mise en examen de ce projet sous l'hémicycle.

Autre projet ayant également suscité la polémique, l'amendement du décret 116 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle et portant création de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), considéré comme un pas dangereux pour l'organisation du secteur médiatique en Tunisie. Plusieurs observateurs de la scène nationale et des professionnels du secteur se sont indignés contre l'adoption en commission de ce projet de loi. C'est le bloc parlementaire Al Karama qui a déposé cette initiative visant à amender le décret 116 de 2011 qui régule la liberté de la communication audiovisuelle et à renouveler, en particulier, la composition de l'instance à travers l'élection de ses neuf membres par le Parlement à la majorité des voix. L'initiative d'Al Karama prévoit également de supprimer les licences pour la création des chaînes TV et radios et les remplacer par une simple déclaration. En effet, le syndicat des journalistes, la Haica, Al Bawsala, certains médias et journalistes ont tous rejeté en bloc le projet.
Ces parties invoquent comme motif la violation de la Constitution et pointent du doigt un texte contraire au projet de la loi organique relative à la liberté de la communication audiovisuelle adopté par le conseil des ministres, allant jusqu'à dire qu'il s'agit d' « une véritable mascarade politique » menaçant l'indépendance des médias, en tant que quatrième pouvoir.
De leur côté, les députés, notamment Seif Eddine Makhlouf et Abdellatif Aloui, ne cessent de proférer des injures et des accusations à l'encontre des journalistes qui se sont opposés à ladite initiative. Ces agissements ont alimenté le courroux du syndicat des journalistes jusqu'à appeler les médias à boycotter la coalition Al Karama et à ne pas contribuer à la publication des discours de haine et d'incitation à la violence qui menacent la paix sociale.

Par ailleurs, le projet de loi organique amendant et complétant la loi organique n°2015-50 relative à la Cour Constitutionnelle- qui traîne d'ailleurs depuis des années en toute violation de la Constitution- a été mis en avance sur le calendrier. Les députés devraient voter finalement pour l'élection de chaque membre, et c'est le président de la République, Kaïs Saïed, qui prendra la main pour nommer quatre membres. Les élus seront alors sollicités -à nouveau - pour mettre leurs querelles de côté et ne pas entraver le parachèvement de la mise en place de l'instance constitutionnelle.

La misère du Parlement, c'est que les élus du peuple ne prennent pas encore conscience de la crise que vit la Tunisie. La première réunion de cette nouvelle session parlementaire a commencé de la même manière que s'est achevée la précédente. Les élus du peuple continuent de se chamailler, d'échanger des accusations, d'entraver l'instauration des instances constitutionnelles et de proposer des initiatives qui ne servent que leurs propres intérêts. Des initiatives qui se posent contre les libertés générales qui construisent même l'essence de la Constitution et de la démocratie en Tunisie. A qui est la faute? Comme le dit George Orwell : « Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres, n'est pas victime ! Il est complice ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.