Hichem Snoussi, membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) est revenu, dans l'émission Midi Show du vendredi 23 novembre 2020 sur les ondes de Mosaïque FM, sur le rapport de la Cour des comptes concernant les élections présidentielle et législatives de 2019. Il a pointé du doigt le rôle qu'a joué l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) dans les dépassements relevés par la Cour des comptes en ce qui concerne la publicité politique, prétextant une divergence dans la compréhension des termes juridiques. « Après avoir signé une décision commune entre la Haica et l'Isie sur l'interdiction de la publicité politique sur les chaînes illégales – notamment Nessma Tv, Zitouna Tv et radio Quraan – un membre de l'Isie a annoncé publiquement que cette décision n'avait aucune valeur juridique encourageant ainsi les candidats à faire des apparitions télévisées en particulier sur Nessma », a-t-il expliqué. « La question que nous devons nous poser aujourd'hui est sommes-nous prêts à appliquer la loi ou allons-nous simplement laisser passer ces dépassements sous silence ? », a-t-il ajouté avant de rappeler que même le président de l'Isie, Nabil Baffoun, s'était permis une apparition médiatique sur Nessma Tv.
Hichem Snoussi a, également, tiré à boulets rouges sur les partis qui ont été les premiers à ne pas respecter les lois en vigueur qualifiant de « catastrophiques » les dépassements signalés dans le rapport de la Cour des comptes. « Ces jeux politiques ne servent pas l'image de la Tunisie, ni celle du gouvernement qui se prétend indépendant. D'ailleurs, ce gouvernent est le plus partisan qu'ait jamais connu la Tunisie depuis la révolution », a-t-il soutenu rappelant que Hichem Mechichi avait retiré le projet de loi sur l'audiovisuel laissant ainsi la porte grand ouverte à l'initiative d'Al Karama et qu'un simple point de presse de la présidence du gouvernement avait été supervisé par Ghazi Karoui, député de Qalb Tounes.
Il a fait savoir, également, que pendant les élections précédentes, des partis totalement interdits de publicité politique avaient quand même fait campagne dans l'impunité la plus totale. Il a évoqué, dans ce sens, un appel téléphonique entre Nabil Baffoun et Saïd Jaziri fondateur du parti Erahma et propriétaire de la chaîne radio Quraan, et durant lequel M.Baffoun avait expliqué que le problème du candidat était plutôt avec la Haica et non avec l'Isie. L'enregistrement de cette conversation a, selon Hichem Snoussi, été déposé comme pièce à conviction au Tribunal administratif, mais a été contesté par l'Isie.
Il a assuré, par ailleurs, que les élections n'étaient pas crédibles soulignant que cela était, en partie, de la responsabilité des instances constitutionnelles notamment la Haica et l'Isie, qu'il a accusée de parti pris politique.