Le dirigeant d'Ennahdha et ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, était l'invité, jeudi 24 septembre 2020, de l'émission Yaoum Saïd sur les ondes de la Radio nationale. Abedellatif Mekki a, au début, critiqué les déclarations du chef du bloc parlementaire d'Ennahdha, Noureddine Bhiri en ce qui concerne la relation de causalité entre les problèmes survenus au sein du partis et la course à la présidence, ajoutant que "si M. Ghannouchi persiste à présider le mouvement, les tiraillements deviendront plus dangereux".
Sans nier le rôle de Rached Ghannouchi dans la construction du mouvement, M. Mekki a souligné que le mouvement était le fruit des efforts déployés par ses enfants et dirigeants. « Nous poussons vers l'institutionnalisation et la démocratisation », a-t-il dans ce sens soutenu.
« Demander à Rached Ghannouchi de ne pas présenter sa candidature, ce n'est pas seulement pour des raisons juridiques mais aussi le résultat d'une évaluation du bilan de son mandat. Ce mandat a été marqué par des alliances suspectes et le non-respect de la loi. Ainsi, notre but c'est faire émerger un nouveau style permettant de réaliser le développement et ancrer la culture nationale (…) Il y a une différence entre le producteur qui possède un esprit national et le perdant qui n'a pas des repères », a-t-il alors martelé.
« Les valeurs démocratiques et la loi doivent être respectées », c'est l'argument que M. Mekki a présenté en appelant Rached Ghannouchi à le respecter.
Il a ajouté que le congrès du parti aura lieu fin 2020 précisant que la date exacte sera fixée dès la réception d'une réponse positive de la part de Rached Ghannouchi. Il a aussi indiqué que le mouvement comprenait un nombre important de compétences, parmi lesquelles se trouvait le prochain président.
Cent dirigeants nahdhaouis dont Abdellatif Mekki fait partie, ont, rappelons-le, adressé la semaine dernière une pétition au président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi lui demandant d'annoncer son intention de ne pas briguer un troisième mandat à la tête du parti. Ils ont, entre autres, demandé à M. Ghannouchi de respecter les dispositions de l'article 31 du règlement intérieur limitant à deux le nombre de mandats pour tous les responsables sans exception.