Le secrétaire général du parti Al Jomhouri, Issam Chebbi s'est exprimé, mercredi 2 décembre 2020, sur les ondes de Shems FM, sur la politique du gouvernement face aux protestations sociales déclenchées ces derniers jours. Issam Chebbi a écarté la relation de causalité entre le scénario de la crise d'El Kamour et les mouvements de protestation survenus dans plusieurs régions. Il estime que le manque de vision et de programme politique était la raison principale suite à laquelle le gouvernement n'a pas pu maîtriser la situation. Il a même qualifié le gouvernement de « navire sans capitaine ». M. Chebbi va jusqu'à dire que le gouvernement a été sanctionné parce qu'il avait trouvé une solution à la crise d'El Kamour. A lire également Accord El Kamour : détails des termes et des mécanismes d'exécution
« Ceux qui estiment que Tataouine ne doit pas être un modèle à suivre veulent sanctionner le gouvernement parce que cette région n'est pas dans leur champs d'action. Ils ont utilisé le scénario d'EL Kamour pour inciter les autres régions à faire pression sur le gouvernement », a-t-il lancé. Soutenant que les revendications sont légitimes, Issam Chebbi a exprimé sa crainte que les mouvements ouvrent la voie vers « le chaos total dans le pays ». A lire également Hichem Mechichi ordonne une action immédiate pour rouvrir les sites de production « Le problème réside dans les mouvements anarchiques qui visent à affaiblir l'Etat et déstabiliser la transition démocratique ». Et de conclure « La solution à la crise économique ne peut être trouvée que dans un cadre démocratique ». Dans ce sens, Issam Chebbi a indiqué que le président de la République, Kaïs Saïed devrait agir, dans le cadre de ses prérogatives, pour unir les Tunisiens et calmer les tensions, en coordination avec les organisations et les différentes parties prenantes. « Le président ne doit pas tirer profit des lacunes des autres pour enregistrer des points politiques positifs ! », a-t-il souligné. Il a ajouté que les partis devraient jouer leur rôle fondamental, sur le terrain, et encadrer les mouvements de protestation. A lire également En détail, l'initiative de l'UGTT pour sortir de la crise Par ailleurs, le secrétaire général du parti Al Jomhouri a soutenu que le gouvernement actuel était le plus faible de l'histoire de la Tunisie, estimant que son changement n'était pas « la solution adéquate ». « Il faudra changer les politiques actuelles. Le pays a besoin d'un réel dialogue national et que nous nous mettions d'accord sur les sources de financement du budget, les dépenses et les priorités. Le gouvernement œuvre sous le contrôle du Parlement, de la présidence de la République, des partis et des organisations mais aussi dans le cadre de l'union nationale », a-t-il préconisé. A lire également Kaïs Saïed veut rompre avec le passé avec un dialogue national innovant Toutefois, M. Chebbi estime que le dialogue national risque de devenir « un point de conflit » entre les acteurs politiques. « C'est pour cela que les parties qui croient en l'idée selon laquelle le dialogue national représente une issue à la crise, doivent échanger leurs perceptions entre eux et éviter les tiraillements. Le président de la République doit aussi écouter toutes les parties et toutes les propositions avant de lancer le dialogue national », a-t-il conclu.