La plénière du vote de confiance aux membres du gouvernement désignés dans le cadre du remaniement ministériel opéré le 16 janvier par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a démarré mardi 26 janvier 2021.
23h30 : Les députés ont accordé ce soir, vers 23h30, leur confiance à chacun des onze ministres proposés par Hichem Mechichi. 183 députés étaient présents pour l'opération de vote.
23h : Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a indiqué à l'issue de la plénière consacrée au vote de confiance des nouveaux ministres de son gouvernement que la réalité du pays appelle à des solutions réfléchies et concrètes. Il a souligné, à l'adresse des députés présents, que si le diagnostic fait l'unanimité, des divergences peuvent exister pour ce qui est des solutions mais qu'elles doivent être dépassées dans l'intérêt du pays. 21h :
Samia Abbou (Bloc démocrate ) : Elle a rappelé à Hichem Mechichi « le mérite de Kaïs Saïed dans sa nomination" et que le fait que " le président de la République lui avait offert une opportunité dont il ne pouvait même pas rêver ». Samia Abbou a indiqué que le remaniement ministériel est défaillant sur le plan éthique, mais aussi sur la forme et le fond. « Sur le plan éthique, vous auriez dû consulter le président de la République qui vous a désigné. Sur la forme, vous n'avez pas respecté l'article 92, et les délibérations en conseil des ministres auraient dû avoir lieu avant même de vous adresser au Parlement ». 19h : Mabrouk Korchid (Bloc national) : Il a épinglé le conflit qui s'est éternisé entre la présidence de la République et celle du gouvernement, estimant que cela impacte négativement l'action du pouvoir exécutif. Ainsi, il a jugé utile la tenue d'un dialogue national afin de débattre du régime politique. Il a ajouté que le pays est pris entre le populisme appelant à la destruction de l'Etat et l'islamisme lié aux financements étrangers. 18h : Hatem Mliki (indépendant) : Il a indiqué que le remaniement est une affaire propre au gouvernement, estimant que le plus important étant l'engagement de ce gouvernement envers le peuple. Dans ce sens, il s'est interrogé sur la démarche adoptée par ce gouvernement pour résoudre les différents dossiers. Ainsi, il a considéré que le gouvernement ne comprend pas son rôle et s'est trouvé impliqué dans la vie politique. Il a, également, contesté l'absence de la femme de la composition gouvernementale. Samir Dilou : Il a assuré que le pays ne peut encaisser une nouvelle crise, surtout s'il s'agit d'une crise constitutionnelle. Il a ajouté qu'aujourd'hui, l'enjeu concerne l'intérêt suprême de l'Etat qui requiert la collaboration de tous les pouvoirs en place. Par ailleurs, il jugé inadmissible l'absence des femmes de la composition présentée par Mechichi.
Sahbi Atig (Ennahdha) : Il a estimé que les institutions de l'Etat doivent interagir avec harmonie et coopération ; précisant que le gouvernement Mechichi se doit d'effectuer les réformes nécessaires, notamment, sur le plan économique et social. Toutefois, il a souligné que Hichem Mechichi doit assumer la responsabilité des ministres qu'il a proposés ajoutant que son mouvement n'assume pas la responsabilité des ministres sur lesquels pèsent des suspicions de corruption.
17h : Faycel Tebbini (La voix des Agriculteurs) : Il a appelé Hichem Mechichi à revenir vers le président de la République pour se concerter davantage avec lui. Dans ce contexte, il l'a mis en garde contre une éventuelle crise politique à la suite de la position de Kaïs Saïed exprimée lors du conseil de la sécurité nationale et l'éventualité de ne pas accepter la prestation de serment de son équipe. 16h : A la suite de la reprise de la plénière, dans l'après-midi, les députés ont demandé une série de points d'ordre pour revenir sur la manifestation devant l'assemblée et l'important dispositif sécuritaire. Dans ce contexte, les députés de l'opposition ont fermement dénoncé la répression des protestations et la présence sécuritaire rappelant les anciennes pratiques observées sous le régime de Ben Ali. D'un autre côté, les députés soutenant le gouvernement, notamment, ceux d'Ennahdha, Al Karama et Qalb Tounes ont estimé que les forces de l'ordre sont présentes pour protéger l'institution parlementaire. Certains ont évoqué des informations de renseignement selon lesquelles il y aurait un plan d'invasion du Parlement, comme ce fut le cas aux USA le 6 janvier.
14h: Seif Eddine Makhlouf (Al Karama) : Le député a appelé le chef du gouvernement à ne pas céder aux pressions et de faire appel à lui en cas de besoin, estimant que la situation est critique, notamment sur le plan sanitaire. Revenant sur les dernières protestations, il affirmé que certaines parties ont contribué à envenimer la situation pour profiter du climat de chaos. Makhlouf a commenté le boycott des médias de son bloc parlementaire, assurant que ces pratiques contribuent à son ascension dans les sondages. Finalement, il est revenu sur la dernières réunion du conseil de la sécurité nationale, estimant qu'il s'agit d'un véritable scandale. Dans ce contexte, il a fortement critiqué la lecture constitutionnelle du président de la République, l'invitant à charger un conseiller juridique de ces questions…
Walid Jalled (Tahya Tounes) : le député a estimé que le vote pour chaque ministre à part est une invention portant atteinte aux prérogatives du chef du gouvernement et une manière de faire pression sur lui. Par ailleurs, il a tenu à souligner l'absence des femmes de la nouvelle formation gouvernementale. Walid Jalled a estimé que les protestations des jeunes sont le fruit des politiques successives, soulignant la contradiction dans la position du président de la République qui se range du côté des protestataires, mais le chef du gouvernement qu'il a, lui-même, désigné.
13h: Abir Moussi (PDL) : La députée a épinglé toutes les lacunes du gouvernement Mechichi, notamment, dans la stratégie sanitaire et le traitement du dossier sécuritaire et les questions d'ordre économiques. Et d'ajouter que Hichem Mechichi ne s'est même pas présenté au Parlement après ces cent jours d'exercice. Revenant sur le remaniement ministériel, elle a estimé qu'il ne s'est basé sur aucun critère clair, tout comme la restructuration du gouvernement. Par ailleurs, elle a épinglé le traitement du gouvernement du dossier relatif au financement des associations. Elle a assuré qu'il s'agit d'un Etat parallèle qui profite des financements étrangers douteux. Dans ce sens, elle a indiqué avoir présenté un dossier au secrétaire général du gouvernement mais que ce dernier n'avait pas agi et ce afin de protéger les intérêts du mouvement Ennahdha qui se cache derrière la majorité de ces associations, considérant qu'il a été récompensé en décrochant le poste de ministre de l'Intérieur. Au final, elle a réitéré son appel au retrait de confiance à Rached Ghannouchi et à Hichem Mechichi. Elle a assuré qu'il s'agit de la principale revendication des Tunisiens qui protestent contre le régime politique actuellement en place.
Zouheir Maghzaoui (Bloc démocrate) : Il a estimé que les nouveaux membres du gouvernement ne sont pas indépendants et appartiennent à des partis politiques, outre les membres suspectés de corruption. Zouheir Maghzaoui s'est interrogé à propos de la stratégie du gouvernement pour lutter contre le chômage et la pauvreté soulignant que le pays fait face à une crise sans précédent et que Hichem Mechichi n'a entrepris aucune démarche pour la résoudre…
11h: A l'ouverture de la plénière, les députés ont récité la Fatiha en mémoire des députés Mabrouk Khachnaoui et Meherzia Laâbidi ainsi que le directeur général des affaires administratives et financières, Hatem Bayaoui, décédés il y a de cela quelques jours. La députée Yamina Zoghlami a, elle, saisi l'occasion pour réciter un éloge funèbre en la mémoire de sa collègue Meherzia Laabidi.
La plénière a commencé sous haute tension à la suite de l'intervention de Samia Abbou du bloc démocrate. Elle avait demandé un point d'ordre pour justifier sa présence à la réunion du conseil de sécurité nationale. Toutefois, son point d'ordre a été refusé par Rached Ghannouchi. Il a estimé que son intervention n'avait aucun lien avec le déroulement de la plénière.
Plusieurs députés sont intervenus, de leur côté, pour dénoncer les barrages policiers encerclant le bâtiment du Parlement jugeant le dispositif sécuritaire excessif. Devant l'insistance de Samia Abbou, Mohamed Ammar et Mongi Rahoui, la séance plénière a été suspendue par le président Rached Ghannouchi pour une demi-heure. En effet, les députés du bloc démocrate ont affirmé leur volonté de se concerter pour déterminer leur présence, ou pas à la plénière, suite à la mise en place dudit dispositif sécuritaire.