Le ministre auprès du chef du gouvernement, chargé de la Relation avec le Parlement, Ali Hafsi, est revenu, jeudi 28 janvier 2021, sur le litige qui oppose le président de la République Kaïs Saïed au chef du gouvernement Hichem Mechichi au sujet du remaniement ministériel approuvé mardi par le Parlement. Lundi, le chef de l'Etat a, rappelons-le, signifié son opposition au remaniement décidé par le locataire de la Kasbah le jugeant « inconstitutionnel » et un refus catégorique à la prestation de serment des nouveaux ministres dont certains seraient suspectés de corruption.
Invité de l'émission Prime sur Diwan FM, il a affirmé que Hichem Mechichi prendrait les bonnes décisions dès que la justice dira son mot concernant l'affaire des suspicions de corruption qui planent sur certains des ministres qu'il avait désignés dans le cadre du remaniement ministériel. Ali Hafsi a rappelé, dans ce sens, le cas du ministre des Affaires locales et de l'Environnement Mustapha Aroui lequel a été démis de ses fonctions et arrêté dans le cadre de l'affaire dite des déchets italiens.
Au sujet de la position du président de la République concernant la cérémonie de prestation de serment des nouveaux ministres, le politicien a rappelé que Kaïs Saïed était le seul garant de la Constitution en l'absence d'une cour constitutionnelle, assurant que le chef de l'Etat affiche du respect pour ce texte juridique.
Plusieurs constitutionnalistes, notamment, Kamel Ben Messaoud, ont affirmé que le président de la République était dans son tort en refusant la cérémonie de prestation de serment des nouveaux ministres désignés d'autant plus que ces derniers avaient obtenu la confiance du Parlement. Kamel Ben Messaoud a assuré, à ce sujet, qu'au cas où Kaïs Saïed camperait sur sa position, il pousserait le pays dans une véritable crise.