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Dans une lettre au président, Olfa Hamdi accuse l'UGTT et Youssef Chahed
Publié dans Business News le 01 - 03 - 2021

L'ancienne PDG de Tunisair, Olfa Hamdi, a adressé ce lundi 1ermars 2021, une lettre au président de la République, Kaïs Saïed, dans laquelle elle a lancé des accusations directes à l'encontre de l'UGTT et de l'ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed les jugeant responsables de la dégradation de la situation de la compagnie aérienne nationale.

Olfa Hamdi a commencé par préciser qu'elle avait déjà adressé une correspondance à la présidence de la République et au président de l'ARP, le 15 février dernier, soit une semaine avant son limogeage, toutes deux restées sans réponse. Elle a publié cette nouvelle lettre sur les réseaux sociaux.

Voici en substance le texte de la lettre :

« J'ai travaillé à la tête du Groupe Tunisair pendant une période de six semaines, et j'ai fait mon travail de manière scientifique comme j'avais l'habitude de le faire dans l'analyse de grands projets selon les priorités suivantes :
- La sûreté et la sécurité
- La flotte et la qualité des services de transport de passagers
- La situation financière et comment augmenter la productivité à tous les niveaux
- Les erreurs stratégiques pendant la dernière décennie
- Le plan de sauvetage

Sans entrer dans des détails qui nuiraient au prestige de l'Etat, permettez-moi de vous informer publiquement, devant le peuple et devant Dieu, tout d'abord des erreurs stratégiques majeures que je considère objectivement comme des grands dossiers de corruption au sein de Tunisair et d'autre part, des grandes lignes pour sauver cette institution.

Premièrement, l'avion présidentiel qui avait été acquis par feu le président Ben Ali et vendu au profit de la compagnie Turkish Airlines en 2016, il s'agit d'un avion appartenant à Tunisair et au peuple tunisien, et il a été cédé avec une perte énorme estimée à des dizaines de milliards, et c'est ce qui a creusé le problème financier de l'entreprise après la révolution. Cette perte ne peut être expliquée de manière objective et il n'y a aucune explication quant aux responsables qui ont engagé cette vente.
Deuxièmement, des millions de touristes ont bénéficié de vols Tunisair à des prix presque symboliques, ce qui a permis un soutien indirect au secteur du tourisme, des hôtels et des agences de voyages, et en cela il s'agit d'une mauvaise gestion de l'argent public si ce n'est de vol, les pertes sont estimées à des centaines de milliards.
Troisièmement, Tunisair a été privée de toute forme de soutien pendant la crise du Covid alors que c'est la compagnie qui a le plus souffert de la pandémie. D'autres secteurs tels que le secteur hôtelier ont reçu un soutien de l'argent du peuple, même s'il s'agit de secteurs qui ne sont pas considérés comme souverains. Je voudrais préciser que les procédures de confinement obligatoires dans certains hôtels ont aussi impacté Tunisair.
Quatrièmement, la plupart des accords entre les syndicats et précédentes directions générales au cours de la dernière décennie n'étaient pas équitables, et j'ai trouvé, lors de ma visite dans tous les centres de Tunisair à travers la république, un environnement social très tendu.
Cinquièmement, une partie des syndicalistes qui travaillent dans l'entreprise est impliquée dans des dossiers de corruption et de contrebande, et ils se tournent vers la violence verbale et matérielle contre tous ceux qui leur font barrage, ce qui rend presque impossible un travail honnête à Tunisair.
Sixièmement, les états financiers de Tunisair sont absents depuis trois ans, et ce n'est pas une erreur innocente, mais plutôt un acte prémédité. Je voudrais mentionner que nous étions sur le point de publier les états financiers de l'année 2018 le 24 février 2021, et cela est documenté dans les archives de Tunisair.

Dans ce contexte, je voudrais vous informer que, compte tenu de l'importance des dettes de Tunisair, qui est une compagnie qui a souffert d'une exploitation excessive au cours des dix dernières années, je fais porter aujourd'hui une grande partie de la responsabilité de la faillite de Tunisair et les principales erreurs stratégiques de la dernière décennie aux parties politiques suivantes :

L'UGTT, en raison de sa lutte contre toutes les tentatives de réforme et sa volonté d'entraver toutes les voies du sauvetage mais aussi son impact sur l'ambiance générale au sein de l'entreprise en plus de la corruption de certains de ses membres au sein de Tunisair et de l'absence de tout moyen de dissuasion au sein du syndicat contre ses membres corrompus.

Youssef Chahed et tous ceux qui sont impliqués avec lui de son gouvernement, y compris le mouvement Ennahda, en raison de leur exploitation outrancière de Tunisair sans contrôle ni transparence, et pour avoir vendu une partie des biens du peuple tunisien sans justification, surtout dans la période entre 2016 et 2019.

Les directeurs généraux et leurs équipes, notamment entre 2017 et 2019, en raison de leur mauvaise gestion au cours de cette période.

Et pour être honnête, Tunisair avait des problèmes et des dossiers de corruption avant la révolution du 14 janvier 2011 liés au RCD dissout qui a également pris l'initiative de céder Tunisair en entamant un programme de filialisation non maitrisé depuis 2005. Ce sont des problèmes qui n'ont pas été abordés et c'est ce qui a aggravé la situation et je tiens à saluer dans ce contexte le rôle des structures de contrôle, la Cour des comptes notamment, qui a pointé les responsabilités, des lacunes et des abus, ce qui a facilité mon travail et a accéléré ma compréhension de la situation dans son ensemble » a commencé par énumérer Mme Hamdi.

Elle a ensuite proposé les solutions qu'elle juge nécessaires pour sortir Tunisair de la crise :

« Premièrement : Transformer Tunisair en une société entièrement exportatrice et inscrire l'institution sous le couvert de la protection des établissements pour le ministère de l'Intérieur puis abolir la taxe sur la valeur ajoutée imposée à Tunisair et ses succursales depuis 2016, qui est une taxe illégale au regard du droit international.

Deuxièmement : Publier les états financiers des années 2018, 2019 et 2020 dans un délai n'excédant pas trois mois. L'Etat doit injecter un montant de 203 millions de dinars afin de réparer les avions et de payer certains fournisseurs pour éviter l'activation de la garantie de l'Etat et pour achever le paiement des nouveaux avions qui devraient arriver cette année et je peux assurer, après avoir étudié le budget de l'Etat, que le Parlement peut fournir ce montant, et ce qui nous manque seulement, c'est la volonté politique.

Troisièmement : licencier environ 1 333 employés pour augmenter la productivité, d'autant plus que la grille salariale au sein de Tunisair est inéquitable. Par exemple, un agent de nettoyage au sol de Tunisair à Monastir gagne un salaire mensuel de 1589 dinars, ce qui dépasse le salaire d'un ingénieur au sein de cette même compagnie. Je peux vous assurer que ce nombre d'employés est inutile et avec la baisse d'activité ils ne représentent qu'un groupe que les syndicats utilisent pour faire pression sur les administrations publiques et l'Etat, perturber les réformes de l'entreprise, et nuire à la sécurité de l'institution.

Quatrièmement : Transfert de Tunisair Handling qui est une filiale de Tunisair à l'Office des Ports et Aéroports (OACA), avec un réexamen du contrat de travail entre Tunisair et l'Office. Je peux attester par mes visites sur le terrain que j'ai observé de nombreuses violations liées à la sécurité, à la qualité des services et à l'équité dans les relations avec Tunisair et d'autres compagnies aériennes.

Cinquièmement: Transférer tous les vols vers l'aéroport d'Enfidha avant fin avril et avant le début de la saison estivale, avec quelques modifications apportées à l'aéroport, notamment en facilitant la liaison de l'aéroport avec les transports terrestres, en créant un passage pour les Tunisiens et un autre pour les autres nationalités, comme dans les pays voisins. Il faut aussi encourager les jeunes investisseurs à investir dans des terrains proches de l'aéroport, pour construire par exemple des hôtels, des cafés, des restaurants et des centres d'affaires de manière organisée et moderne, puis fermer l'aéroport de Tunis Carthage et en faire un aéroport privé uniquement pour vols gouvernementaux et présidentiels.

Sixièmement : recruter des jeunes dans certains services sensibles, y compris parmi le personnel naviguant et je pense qu'il est nécessaire de réduire aujourd'hui le nombre d'agents à bord des avions (environ 20%), des agents qui ont surtout perdu le sens et l'éthique et du professionnalisme et qui manquent de respect aux voyageurs et dont le nombre important est totalement inutile.

Huitièmement : Proposer à tous les actionnaires de Tunisair soit de contribuer au financement comme le fait l'Etat, soit de proposer leurs actions à la vente. Air France par exemple est actionnaire de Tunisair depuis des décennies et doit contribuer à sauver la compagnie ou quitter le Groupe.

Neuvièmement : Vendre 15% des actions de Tunisair au public afin que le peuple tunisien puisse acheter ces actions, en toute transparence. Il faudra aussi reconsidérer le programme de filialisation et envisager l'ouverture de nouvelles agences à valeur ajoutée susceptibles d'attirer de nouvelles sources de financement.

Enfin, réviser le système de recrutement, des droits des travailleurs au sein de Tunisair, mettre fin à l'hémorragie de l'utilisation du pouvoir politique de la compagnie nationale sans le moindre contrôle et mettre en place un système numérique moderne » a souligné l'ancienne PDG de Tunisair.
Olfa Hamdi a ensuite exhorté le chef de l'Etat à respecter ses promesses et à combattre la corruption. « Vous avez parlé des pièces obscures et vous devez les éclairer. J'ai accédé à la pièce obscure de Tunisair pour corriger les choses, sans conditions et sans avoir reçu le moindre millime. J'ai essayé d'éclairer cette chambre mais les lobbies de la corruption et les forces obscures ont été les plus forts. Le peuple vous a fait confiance et vous a donné les moyens de lutter contre la corruption alors faites-le, concrètement et pas seulement dans les discours » a-t-elle conclu.

M.B.Z





















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