Une semaine s'est écoulée depuis son limogeage de son poste de président directeur général à la tête du transporteur national, Tunisair, et pourtant, Olfa Hamdi ne semble pas encore prête à faire rentrer ses griffes acérées. Son éviction en un temps record a, vraisemblablement, laissé beaucoup d'amertume chez la jeune femme. Toute critique aussi petite soit-elle lui paraît une aubaine à ne pas rater pour rappeler ses exploits fictifs au sein de la Tunisair. En ce mardi 2 mars 2021, c'est au député Yassine Ayari et au présentateur télé Samir El Wafi qu'elle s'est attaqués. Après avoir rappelé, entre autres, qu'elle s'était opposée à l'accord conclu entre l'Etat et la Centrale syndicale au sujet du licenciement de mille employés de la compagnie aérienne en contrepartie d'un dédommagement de 25.000 dinars et l'équivalent de cinq ans en salaires pour chacun, Olfa Hamdi a tenu à avancer un ensemble de conseils au jeune député. L'ancienne PDG de Tunisair a appelé Yassine Ayari à boycotter « le bras médiatique du Système de la corruption » citant la chaîne Attassia et l'émission Wahch Al Chacha de Samir Al Wafi assurant que ce dernier n'est qu'un « clown médiatique à la solde d'agendas antipatriotiques ». Pour expliquer son propos, Olfa Hamdi a affirmé que le conseiller en communication du chef du gouvernement lui avait demandé d'accepter une apparition télévisée sur le plateau de Sami El Wafi afin de faire passer quelques messages et ce lors d'une visite à la Kasbah datant du 15 février. Une requête qu'elle a rejetée, selon ses dires. « Mon conseil est le suivant : éloignez-vous de ce système et évitez de l'encourager en lui accordant la crédibilité dont jouit un représentant du peuple (…) En tant représentant des jeunes, et de par l'immunité parlementaire dont vous disposez, il vous sera plus facile de lutter contre la corruption que tout autre jeune haut cadre de l'Etat », a-t-elle lancé rappelant, encore une fois, qu'elle a été victime d'un système gangréné qui lui refusé sa chance. Elle a, également, invité le député à se focaliser sur les affaires de corruption et à questionner le président du Parlement, Rached Ghannouchi, sur son absence de réactivité à la correspondance qui lui a été adressée au sujet du plan de sauvetage de la Tunisair « surtout qu'Ennahdha prétend avoir été derrière sa nomination à la tête de la compagnie ». Au long statut Facebook d'Olfa Hamdi rédigé en arabe littéraire, le député d'Amel et Amal a choisi de riposte en dialecte tunisien. « Mentir, c'est haram ! », a d'abord lancé Yassine Ayari assurant qu'il n'avait jamais pris contact avec Olfa Hamdi et encore moins salué ses efforts à la tête de la Tunisair. Il a révélé, également, que Olfa Hamdi avait sollicité une adhésion au parti Amel et Amal. Une demande qui est restée sans réponse dès que les membres du parti ont découvert « le manque de sérieux » de la jeune femme. Celle-ci a, selon le député, Olfa Hamdi a « offert ses services à tout monde ». Revenant sur les accusations de Olfa Hamdi au sujet du manque de soutien de la part de Yassire Ayari, celui-ci a avancé qu'il ne pourrait appuyer les tentatives de la jeune femme pour se construire une marque personnelle. « Pourquoi devrais-je vous appuyer ? Pour les photos ? Le cinéma que vous vous faites ? Le Catering que vous avez payé de votre poche ? Le chocolat que vous avez distribué ? Le fait que vous ayez transformé la page de la compagnie en une page de personal branding ? Si j'avais perçu le moindre sérieux de votre part, un programme, de la transparence, j'aurais soutenu le programme ! », a écrit Yassine Ayari. « Olfa, je comprends que vous cherchez à vous positionner, à faire la victime, (…) une nouvelle mission, mais je n'ai pas le temps pour vous ! (…) Vous n'étiez qu'une simple bulle de savon (…) Personne ne peux réussir à la tête de Tunisair mais vous auriez-pu échouer mieux que cela », a-t-il ajouté. Depuis sa nomination à la tête de Tunisair, Olfa Hamdi, a inondé la page de la Tunisair des photos de ses rencontres avec différentes personnalités et de ses activités au sein de la compagnie. Elle a, également, saisi chaque occasion pour rappeler ses origines (le milieu ouvrier du bassin minier de Gafsa), ses diplômés et de grands projets sur lesquels elle aurait travaillé quand elle était aux Etats-Unis. Aucun plan de sauvetage n'a, cependant, été communiqué pendant les quelques semaines qu'elle a passé à la tête du transporteur national.