Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Hfaiedh Hfaiedh, a annoncé, lors de son intervention, mardi 8 juin 2021, sur Mosaïque FM, la reprise imminente des négociations sociales relatives à la fonction publique et au secteur public. « Nous devions démarrer les négociations sociales en avril 2020 mais avons décidé de les reporter compte tenu de la crise sanitaire. Il est vrai que les choses n'ont pas beaucoup changé depuis mais il faut bien qu'on avance et il faut bien qu'on défende les intérêts des travailleurs et leur pouvoir d'achat. Cela dit avant d'engager les négociations sociales il faudrait d'abord qu'on arrive à garantir l'application des accords déjà conclus et une réunion 5+5 est prévue dans ce sens à la fin de la semaine », a déclaré le syndicaliste.
Hfaiedh Hfaiedh a précisé que la réunion du bureau exécutif élargi de l'UGTT, tenue hier matin, sera suivie d'une réunion de l'instance administrative nationale prévue en milieu de semaine prochaine et qui déterminera la marche à suivre pour la prochaine période. « C'est l'instance administrative qui est habilitée à prendre des décisions et dans le contexte actuel nous estimons qu'il est nécessaire d'agir dans l'intérêt des Tunisiens. L'Etat s'engage avec nous sur des choses puis va s'engager ailleurs sans nous prévenir. La récente augmentation des prix des denrées de base n'a pas été examinée avec nous, les engagements qui ont été présentés au FMI non plus. Le gouvernement s'est rendu aux Etats-Unis et s'est engagé à lever les subventions et à céder les entreprises publiques. Les Tunisiens doivent défendre leurs droits et assumer leurs responsabilités, nous le répétons encore le scénario du 3 janvier 1984 ne doit pas se reproduire, l'Etat ne doit pas consacrer les choix libéraux et les subventions sont une priorité car leur retrait va impacter toutes les classes sociales. Nous avons poussé un cri d'alarme dans ce sens en rappelant que nous n'allons pas rester les bras croisés ! », a-t-il poursuivi.
Le secrétaire général adjoint de l'UGTT a indiqué, par ailleurs, que l'initiative de la centrale syndicale pour un dialogue national n'a pas avancé, précisant que si les relations avec le président de la République, Kaïs Saïed ne sont pas tendues « elles ne sont plus les mêmes ». « Nous maintenons les contacts avec le chef de l'Etat mais à l'heure actuelle nous n'avons pas d'engagement concret quant à l'avancement de cette initiative », a-t-il confié. « Nous avons appelé à la création d'une commission conjointe entre le gouvernement et l'UGTT pour examiner le dossier des subventions et nos experts ont préparé leurs dossiers et leurs propositions mais de l'autre côté il n'y a eu aucune réaction. L'Etat n'a aucune donnée concernant les entreprises publiques, aucune vision et pas de chiffres ! Nous avons été surpris de le constater alors que nos experts ont des propositions et qu'elles devraient être posées sur la table du dialogue. Si on nous avait écoutés, Tunisair n'en serait pas là ! En 2014 nous avions soumis des propositions, pour le départ volontaire de 1200 employés notamment et d'autres étaient prêts à partir ! La réforme ne peut pas passer par la cession ! », a ajouté M. Hfaiedh.