L'ancien président de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et ancien chef du parti Ettakatol, Mustapha Ben Jaâfar, soutient le président de la République Kaïs Saïed et ses dernières décisions notamment de gel du parlement et de limogeage du chef du gouvernement. « Nous vous soutenons comme on l'a déjà fait lors du deuxième tour de la présidentielle (…) et nous continuerons à soutenir votre décision courageuse malgré les dangers », a-t-il affirmé en s'adressant au chef de l'Etat, mais en soulignant : « Nous ne donnons pas de chèque en blanc et nous attendons la mise en place d'une feuille de route claire par le chef de l'Etat qu'elle soit le départ pour un dialogue, loin de la logique d'exclusion et de vengeance, et l'intérêt du pays sera au-dessus de tout ». Concernant les craintes sur les droits et libertés, il a soutenu qu'il ne fait aucun doute que le président Saïed fournira des garanties suffisantes à cet égard. Pour lui, le président de la République est tenu de prendre les choses en main et d'approuver les procédures et de les mener à bien afin qu'on puisse rapidement revenir à un fonctionnement normal des institutions de l'Etat, envoyant de ce fait des messages nécessaires pour rassurer l'opinion publique nationale et internationale.
M. Ben Jaâfar a ainsi estimé que les jeunes qui sont sortis dans les rues bravant la chaleur et la grave situation sanitaire n'en pouvaient plus du système politique et de ses symboles qui ont échoué, refusant l'ensemble du système. Il considère que les décisions du chef de l'Etat sont un genre de réponse aux mouvements populaires et aux revendications du peuple suite à une dégradation de la situation du pays à tous les niveaux. Et de soutenir que « le pays vit depuis 2015, une crise politique et non pas constitutionnelle et que débattre de la constitutionnalité des décisions du président de la République est intéressant du point de vue théorique, mais n'aboutira à rien pas de pratique, surtout en l'absence de la Cour constitutionnelle, seule instance habilitée à mettre fin au débat ». En réponse à ceux qui critiquent la Constitution, le politicien a martelé : « Nous blâmons notre constitution, et le défaut est en nous - et notre constitution n'a d'autre lacune que nous ».
« En tant que militants politiques, nous croyons à la volonté du peuple, qui a le droit de décider de son devenir. Nous croyons que le peuple est souverain, et qu'il ne faut pas le mener en bateau ou ne pas entendre sa voix », a-t-il martelé.
Rappelons que le premier chef du gouvernement, choisi par Kaïs Saïed à l'issue de l'échec du gouvernement Jamli à obtenir le vote de confiance du parlement, est Elyes Fakhfakh un leader d'Ettakatol et un ancien ministre de la Troïka.