Depuis des mois, la Tunisie vit de multiples remous politiques. Suspension du Parlement le 25 juillet, décret-117 le 22 septembre, annonce du calendrier des échéances politiques et élections législatives anticipées le 13 décembre. Tous ces événements qui se sont succédé annoncent une célébration tendue de la fête de la révolution, fixée désormais au 17-Décembre par le président de la République. La scène politique est en pleine effervescence, divisée entre soutiens et critiques des décisions du président de la République. Ainsi, et sans grande surprise, la rue a aussi été divisée en ce 17-décembre. Les soutiens du président de la République se sont rassemblés devant le théâtre municipal à la Capitale pour exprimer leur appui au chef de l'Etat et aux décisions qu'il avait prises. L'initiative démocratique et le collectif "Citoyens contre le coup" étaient également au rendez-vous pour protester contre ce qu'ils estiment être un coup l'Etat. Le tout, au cœur d'une importante présence sécuritaire. Et si le collectif "Citoyens contre le coup d'Etat" est parvenu à atteindre l'autre partie de l'Avenue Habib Bourguiba, les partis Attayar, Al Joumhouri et Ettakatol ont été interdits d'y accéder par les forces de sécurités présentes en masse. Attayar a donné une conférence de presse pour exprimer sa colère contre l'oppression de Kaïs Saïed, estimant que l'interdiction d'accéder à l'avenue Habib Bourguiba que leur impose la sécurité est un crime contre les Tunisiens et une violation de leurs droits et de leurs libertés. La ville de Sidi Bouzid, considérée comme le foyer et l'origine de la révolution a été le théâtre de plusieurs manifestations. Les autorités ont organisé un festival international pour la révolution en présence des ministres du gouvernement Bouden. Parallèlement à cette célébration officielle, des diplômés chômeurs ont protesté revendiquant leur droit au travail et à une vie digne, une des principales revendications de la révolution de 2011. D'ailleurs, dans un geste symbolique, les protestataires ont placé le cercueil de la loi 38 relative au recrutement dans la fonction publique, dans la brouette emblématique de Mohamed Bouazizi. A l'heure actuelle, plusieurs observateurs s'interrogent de savoir si le président de la République compte se rendre à Sidi Bouzid pour y prononcer un discours comme c'était prévu. En effet, malgré les préparatifs, les conditions sociales et sécuritaires ne semblent pas réunies pour un tel déplacement.