Le mouvement Ennahdha a rendu public un communiqué, ce lundi 7 février 2022, à l'issue de la réunion de son bureau exécutif présidée par Rached Ghannouchi pour réagir à la décision prise par le président de la République de dissoudre le conseil supérieur de la magistrature (CSM). Le mouvement a rappelé, dans un premier temps, que la justice est un pouvoir indépendant précisant que le CSM veille à lui fournir les garanties de son impartialité. Ainsi, le pouvoir judiciaire constitue l'un des piliers du fondement démocratique.
Ennahdha a donc fait part de son refus catégorique de cette décision inconstitutionnelle, soulignant que le président de la République a mis la main sur le service de la justice pour le maitriser et l'exploiter afin d'éliminer ses adversaires politiques et consacrer son pouvoir absolu.
Le mouvement islamiste a exprimé, de ce fait, sa disposition inconditionnelle à militer à côté de toutes les composantes de la scène politique et de la société civile pour annuler cette décision injuste, appelant les forces de sécurité à assurer la sécurité du président du CSM et celle de tous les magistrats à la suite des campagnes d'incitantation menées à leur encontre. Ennahdha précise, dans ce sens, que le président du CSM fait l'objet de menaces de mort.
Le mouvement a assuré que la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice sont des acquis constitutionnels irréversibles, soulignant que la décision du président de la République est une violation flagrante de ce qui reste de la Constitution.