Le député et ancien membre du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a affirmé ne pas être au courant de la création d'un parti baptisé "parti de la joie". « Nous avons entamé une série de réunions afin de débattre de la création d'un nouveau parti… Le parti de la joie existe déjà, mais je ne connais pas ses fondateurs », a-t-il ajouté. Invité le 23 février 2022 par Khouloud Mabrouk sur les ondes de la radio IFM, Samir Dilou a précisé qu'il n'avait pas tranché sur la question de l'importance de la création d'un parti politique. « Quelle sera la valeur ajoutée par un nouveau parti ? Ce n'est pas évident de refaire sa carrière politique… Les priorités des citoyens sont économiques et sociales. Il y a des inquiétudes par rapport au maintien du niveau de vie », a-t-il déclaré. Samir Dilou a rappelé que même les coups d'Etat militaires se présentaient comme étant une correction de trajectoire et que le président s'était emparé de tous les pouvoirs. « On peut être en faveur d'un non-retour à la situation d'avant le 25 juillet afin de ne pas revivre une crise politique et les dépassements au sein des institutions. Néanmoins, nous devons respecter les choix du peuple en respectant la Constitution et les députés qu'il avait élus. Que veut dire mesures exceptionnelles ? Le président de la République, a-t-il eu une révélation divine ? Est-il le seul à pouvoir comprendre et assimiler cette volonté ? Cette volonté doit s'exprimer à travers les mécanismes définis par la Constitution. Les agissements de Kaïs Saïed ne représentent pas une révolution », a-t-il poursuivi. Samir Dilou a affirmé que le président de la République cherchait à monopoliser les pouvoirs et à avoir un contrôle absolu sur le pays. « Les magistrats ne le laisseront pas s'emparer du pouvoir judiciaire… Le président refuse de tenir la cérémonie de prestation de serment des membres de l'Instance de lutte prévention de la torture… Il harcèle le pouvoir local en révoquant un maire n'occupant plus cette fonction… Il s'en est, également, pris aux médias en parlant de média intègre et de média malhonnête… Le Syndicat national des journalistes tunisiens a indiqué que les opposants étaient interdits de passage sur les médias publics », a-t-il déploré. Concernant l'affaire Noureddine Bhiri, Samir Dilou, membre du comité de défense de ce dernier, a réaffirmé que son client avait été kidnappé et qu'il n'était pas assigné à résidence ou en état d'arrestation. Il a estimé que l'assignation à résidence dans un lieu non-communiqué représentait une disparition forcée. Samir Dilou a rappelé que son client ne faisait pas l'objet d'une enquête ou de poursuites judiciaires. « Noureddine Bhiri ne reçoit aucun traitement médical. Son corps n'accepte plus le sérum… Il se contente de boire de l'eau. Le ministre de la Santé est, également, responsable de la situation. Nous avons adressé un courrier à travers un huissier de justice à ce ministère », a-t-il déclaré.