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Kaïs Saïed victime du parti de l'administration
Publié dans Business News le 17 - 03 - 2022

Pêchant par naïveté et par inexpérience, le président de la République, Kaïs Saïed, ne se doutait pas que le fait d'accaparer tous les pouvoirs n'était pas suffisant pour exécuter ce qu'il a en tête. Le chef de l'Etat se heurte actuellement à une réalité : il ne suffit pas d'ordonner pour être obéi.

Le président de la République, Kaïs Saïed, n'a jamais eu à pratiquer l'administration tunisienne avant de devenir chef de l'Etat. Dans un premier temps, il a cru que les blocages et les entraves venaient des partis politiques et de leurs obscures manigances, mais il a oublié le parti le plus puissant de Tunisie, qui est celui de l'administration. Avec une naïveté certaine, Kaïs Saïed a cru qu'accaparer tous les pouvoirs officiels lui donnerait les moyens de mettre en place sa politique, de réformer la justice, d'assurer la pitance des plus faibles et autres idéaux. Toutefois, l'administration tunisienne ne suit pas complément ce mouvement. Il existe même des éléments qui font exprès d'entraver certains efforts au nom de la préservation de leur vision de ce que doit être l'Etat.
Le président de la République a eu au moins trois occasions pour s'en rendre compte. Une première fois, en plein conseil des ministres, il s'est tourné vers la ministre du Commerce en affirmant savoir que les efforts de la ministre, Fadhila Rebhi, sont entravés par des éléments à l'intérieur même de son administration. Il avait assuré la ministre de son soutien et promis de sévir contre ceux qui entravent les efforts de l'Etat. La deuxième fois fût illustrée par sa surprise en constatant que la campagne de lutte contre la spéculation et le monopole qu'il a lancée de manière spectaculaire à minuit depuis le ministère de l'Intérieur ne suffisait pas à régler le problème de l'approvisionnement. Il en a eu l'assurance lors de la visite effectuée dans une boulangerie du centre-ville. Il s'est rendu compte qu'il était mal informé –désinformé ?- et que les saisies, aussi spectaculaires soient-elles, n'étaient pas suffisantes. La troisième confrontation s'illustre dans le fait qu'une vieille affaire de 2018, concernant une femme vendant du pain dans la rue, soit ressortie et médiatisée en 2022, en pleine campagne de lutte contre la spéculation. Pour tenter de rattraper le coup, le chef de l'Etat a reçu la dame en question au palais de Carthage pour assurer que ses actions visent les gros poissons et non les petites gens. L'échec cuisant de la consultation nationale ou encore la Loi de finances 2022 dont le président n'était pas satisfait peuvent également être d'autres exemples de la résistance de l'administration tunisienne et de son pouvoir de nuisance à celui qui pense la contrôler et la mettre au pas.

Par ailleurs, il est clair que Kaïs Saïed a des ennemis qui n'hésitent pas à lui jeter des peaux de banane quel que soit le chemin qu'il décide de prendre. Ils peuvent utiliser plusieurs moyens dans cette optique dont celui des fake news, comme cette histoire selon laquelle la douane du port de la Goulette aurait saisi trois kilos de pâtes et des bouteilles de boissons gazeuses sur un Tunisien qui repartait à l'étranger. Ils peuvent même recourir à la falsification comme cette lettre attribuée à Kaïs Saïed et qui aurait pour destinataire son homologue algérien. Ces ennemis ont des relais au sein de l'administration tunisienne qui a été lourdement frappée par les nominations partisanes depuis plusieurs années. Tous les gouvernants ont tenté, avec plus ou moins de succès, d'implanter autant d'éléments que possible dans l'administration pour en tirer un maximum de profit.
D'un autre côté, l'administration tunisienne, indépendamment de l'identité des gouvernants, n'est pas spécialement connue pour sa souplesse et sa flexibilité. Avec un président iconoclaste qui souhaite bousculer les choses, il était prévisible que la sauce ne prendrait pas tout de suite. De plus, Kaïs Saïed n'entreprend aucun effort pour tenter de séduire cette administration ni pour l'inspirer. Pire encore, il n'hésite pas à lui faire porter la responsabilité de certaines décisions impopulaires comme l'augmentation des prix des hydrocarbures. En plus, la plus haute représentante de cette autorité qu'est l'administration tunisienne, Najla Bouden, est totalement effacée devant le président et ne communique pas avec l'opinion publique.

Entre ras-le-bol, résignation et volonté claire de mettre les bâtons dans les roues, l'administration tunisienne n'adhère pas au président de la République. Hormis les forces de l'ordre, soumis à une doctrine particulière, il semble que la machine de l'Etat a du mal à s'ébranler pour les projets, pas toujours pertinents, du président de la République. Face à cela, le chef de l'Etat a emprunté le chemin d'Ennahdha et de tous ceux qui ont gouverné : inonder l'administration de nominations. Dans le cas de Kaïs Saïed il ne s'agit pas de nominations partisanes, vu qu'il n'en a pas. Mais il s'agit de nominations basées sur l'allégeance et l'appartenance au chef de l'Etat et à son projet. Autant dire que les soucis avec l'administration sont loin d'être finis.


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