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Les mascarades judiciaires continuent
Publié dans Business News le 21 - 07 - 2022

Après neuf heures d'interrogatoire, le président de l'assemblée et président du parti islamiste Ennahdha Rached Ghannouchi a été relâché mardi 19 juillet 2022.
Entouré de plus de cent avocats, dont 19 ont plaidé, Rached Ghannouchi a pu défendre son dossier ne laissant au juge d'instruction aucune possibilité d'émettre un mandat de dépôt. Ce qui n'a pas plu au parquet, hiérarchiquement dépendant de la ministre de la Justice, qui a aussitôt interjeté appel vers 21 heures hier soir.
Rached Ghannouchi est-il innocent des charges que les réseaux sociaux et plusieurs personnalités politiques lui imputent, ou bien est-ce que le dossier présenté au juge est tellement léger et bâclé que le juge n'a pas trouvé sur quoi se baser pour l'arrêter ?

Il y a un fait qu'on ne peut plus nier, c'est que le régime de Kaïs Saïed est devenu spécialiste dans les affaires judiciaires mal montées. Les déclarations politiques spectaculaires sont peu suivies d'effets concrets sur le plan judiciaire.
Cela irrite le pouvoir au point qu'il a révoqué des dizaines de magistrats qui ont refusé d'exécuter les ordres reçus et transformer les déclarations politiques en décisions judiciaires.
L'épisode de Rached Ghannouchi n'est que le dernier de toute une série.
Avant lui, il y avait Noureddine Bhiri et Fathi Beldi qui ont été assignés à résidence plus de deux mois avant d'être libérés sans aucune charge contre eux. Pourtant, le ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine a lui-même indiqué, lors d'un point de presse, qu'ils étaient impliqués dans une affaire à caractère terroriste.
Précédemment, c'était l'ancien chef du gouvernement Hamadi Jebali qui était dans la ligne de mire du régime. Le 12 mai, la police fait une descente sur son entrepôt et interpelle son épouse. Le ministère de l'Intérieur parle d'un local suspect où l'on a trouvé des émigrés clandestins et des produits dangereux. Depuis, on n'a plus entendu parler de cette affaire. Un mois plus tard, bis repetita, M. Jebali est arrêté. Le ministère de l'Intérieur indique, le 24 juin, lors d'un point de presse, qu'il est le responsable d'une association impliquée dans une affaire de financement étranger douteux et de blanchiment d'argent. Traduit devant le juge, après quelques jours en prison, Hamadi Jebali est libéré.
Ce même 24 juin, lors de ce point de presse, le ministère de l'Intérieur parle de la mise en échec d'un attentat terroriste devant avoir lieu à l'avenue de la Liberté à Tunis et d'un complot visant l'assassinat du président de la République. Malgré la grande gravité des deux accusations, on n'a pas connaissance d'une quelconque suite judiciaire à ces sujets.
C'est ce même ministère de l'Intérieur qui a évoqué un nombre de complots visant Taoufik Charfeddine ou encore la résidence de l'ambassadeur de France à la Marsa. A ce propos, c'est le président de la République qui s'est déplacé en compagnie de la cheffe du gouvernement pour montrer aux caméras le soi-disant tunnel menant d'une maison abandonnée vers Dar El Kamila. Du pipeau, le tunnel en question n'était qu'un simple trou. L'affaire a été rapidement classée par un juge puisqu'il n'y avait pas d'affaire tout court.

Cette politique d'occuper l'opinion publique par de soi-disant grosses affaires judiciaires est devenue une véritable spécialité du régime de Kaïs Saïed. Les exemples se comptent par dizaines.
Dès son putsch du 25 juillet, le président de la République a ordonné une série de mises en résidence surveillée visant plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles nous citons l'ancien président de l'Instance de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, les conseillers de l'ancien chef du gouvernement Youssef Chahed, Lotfi Ben Sassi et Mofdi Mseddi, l'ancien ministre Anouar Maârouf, etc. Le ministre de l'Intérieur a ordonné puis levé la résidence surveillée sans qu'il n'y ait aucune charge contre ces personnes, ni même d'instruction judiciaire.
Outre ces résidences surveillées, on note les interdictions de voyage par centaines ordonnées contre des personnalités politiques et de chefs d'entreprise. Ici non plus, il n'y a aucune décision judiciaire derrière ces interdictions arbitraires.
Des annonces spectaculaires annonçant des complots visant le président de la République, il y en a eu un paquet. La plus célèbre reste celle de l'enveloppe empoisonnée. Une instruction judicaire a bel et bien été ouverte, mais il n'y a eu aucune suite.

Dans d'autres affaires, il y a bel et bien eu des suites judiciaires, mais celles-ci n'ont abouti à rien de concret, comme c'était le cas avec l'affaire de Rached Ghannouchi.
Ainsi, on note les arrestations des anciens ministres Samir Taïeb et Mehdi Ben Gharbia. Le premier a fini par être libéré, sans condamnation aucune. Le second croupit encore à la prison de Messâadine, bien que le juge d'instruction chargé de son affaire ait décidé de le libérer. Comme par hasard, ce juge figure parmi les 57 magistrats révoqués.
Autre emprisonnement sans suite judiciaire concrète, celle de l'ancien bâtonnier Abderrazek Kilani. Il a été accusé d'avoir défendu son client et confrère Noureddine Bhiri, alors en grève de la faim et détenu arbitrairement.
Une peine d'emprisonnement a, par ailleurs, été prononcée contre l'ancien président Moncef Marzouki. Il a été condamné à quatre ans de prison ferme pour complot contre l'Etat, mais la décision n'a aucun effet concret puisque M. Marzouki réside en France.
Dans d'autres affaires, il y a bien une ouverture d'instruction judiciaire, suivie d'une convocation des prévenus, mais on fait rapidement dormir le dossier dans les tiroirs sans donner de suite concrète. C'est le cas avec les 121 députés réunis virtuellement et qui furent accusés de complot contre l'Etat. Malgré la gravité de l'accusation, sanctionnée théoriquement par la peine capitale, on a interrogé les députés et on les a ensuite relâchés. Pour beaucoup d'autres, on a tout simplement annulé la convocation devant la brigade antiterroriste.
Tout cela outre les affaires qui occupent le devant de la scène sans passage obligatoire par la case judiciaire.
Dans ce registre, on note la révocation des 57 magistrats (dont un grand nombre clame son innocence et le complot politique les visant), la dissolution du conseil supérieur de la magistrature, le gel des activités et le limogeage du personnel de l'instance de lutte contre la corruption, le putsch sur l'Union de l'Agriculture et la pêche, les dizaines de descentes visant des grossistes (accusés d'être des spéculateurs) etc.

A chaque épisode, le régime de Kaïs Saïed mobilise l'opinion publique et les médias, il laisse entendre qu'il a mis la main sur un corrompu, un assassin, un terroriste ou un spéculateur. Crédule, une certaine opinion avale la couleuvre sans se douter qu'il n'y a rien de concret et que le pouvoir politique de Kaïs Saïed ne fait que de la propagande dont l'objectif unique est de le valoriser à ses yeux. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que Rached Ghannouchi ait été convoqué à la veille du référendum. Miracle, le magistrat instruisant l'affaire s'est illustré par son indépendance… Pourvu qu'il ne figure pas à son tour dans la future liste de magistrats à révoquer. Une liste qui circule déjà sur les réseaux sociaux.


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