Le secrétaire général du Parti des travailleurs, Hamma Hammami, a commenté, mercredi 24 août 2022, l'actualité politique notant que le président de la République, Kaïs Saïed, tenait à s'assurer la pérennité de son pouvoir car il est conscient des conséquences du putsch qu'il avait opéré. Après avoir promulgué une nouvelle constitution confectionnée par ses propres soins et adoptée par 1/3 des participants au référendum du 25 juillet 2022, le locataire de Carthage travaille actuellement à l'élaboration d'un nouveau Code électoral en prévision des législatives anticipées prévues en décembre. « Il sait qu'il finira en prison ou en cavale s'il lâche le pouvoir car il a opéré un putsch avec l'aide des institutions militaire et sécuritaire », a-t-il avancé dans une intervention sur Shems FM, rappelant que le président de la République avait déformé l'article 80 dans son application le 25 juillet 2021 en référence au gel des prérogatives du Parlement et la destitution du gouvernement Mechichi.
L'article 80 de la constitution de 2014 dispose, rappelons-le, « En cas de péril imminent menaçant l'intégrité nationale, la sécurité ou l'indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le président de la République peut prendre les mesures qu'impose l'état d'exception, après consultation du chef du gouvernement, du président de l'Assemblée des représentants du peuple et après en avoir informé le président de la Cour constitutionnelle (…) Ces mesures doivent avoir pour objectif de garantir, dans les plus brefs délais, le retour au fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Durant cette période, l'Assemblée des représentants du peuple est considérée en état de session permanente. Dans cette situation, le président de la République ne peut dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple et il ne peut être présenté de motion de censure contre le gouvernement (…) ». Enumérant les nombreuses dérives de Kaïs Saïed depuis le 25-Juillet, Hamma Hammami a affirmé que ce que le président de la République avait entrepris était passible de prison. « Il a élaboré une nouvelle constitution et jeté l'ancienne. Ceci est un crime ! », a-t-il lancé notant que Kaïs Saïed n'avait point le droit de dissoudre l'Instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi (IPCCPL) et l'Instance supérieure indépendante pour les élections, sans parler de la révocation, sans motif et sans décision de justice, de nombreux magistrats.
Le politicien a ajouté, dans ce même contexte, que le président de la République s'inspirait du juriste nazi Carl Schmitt et ses écrits sur la légalité et la légitimité. Il a, toutefois, signalé que Kaïs Saïed ne pourrait même pas prétendre être comme Hitler car il n'est qu'un « piètre populiste ».