« Toute tentative d'éliminer une des composantes politiques ne peut mener qu'à la guerre civile », a prétendu avec force, Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha, samedi lors d'une cérémonie marquée par plusieurs interventions des membres du Front du salut national, dans la soirée du samedi du 15 avril 2023. Le chef d'Ennahdha a été très virulent dans son intervention en réaffirmant que la Tunisie vit, désormais, sous un régime issu d'un coup d'Etat, exprimant son étonnement qu'il y ait des personnes et autres composantes politiques qui jubilent et font l'éloge du putsch. Rached Ghannouchi a enchaîné en comparant les gouvernants actuels, et à leur tête Kaïs Saïed, aux figures marquantes de l'ancien régime, tels les Ben Ali, Ali Seriati et Abdallah Kallel, tous considérés comme étant des « leaders de la contre-révolution », exclusionnistes et « coupables de crimes et de terrorisme… ». « Il est inconcevable d'imaginer la société tunisienne sans Ennahdha, sans Islam politique et sans gauche… », a t-il martelé en substance. Revenant à l'action du Front du salut national, Ghannouchi a estimé que les personnes emprisonnées par le régime de Saïed, représentent les vrais démocrates qui mènent une lutte de libération nationale. Et de conclure qu'on ne peut pas parler de prochaine élection présidentielle pour deux raisons principales. « D'abord, les dernières élections ont eu lieu selon la Constitution de 2014 qui n'existe plus. Ensuite, Kaïs Saïed, en personne, a indiqué qu'il ne cédera le pouvoir qu'à de vrais patriotes, selon ses propres dires et sa conception », a indiqué le leader islamiste.