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Parlez-vous de sexe à vos enfants ?
Publié dans Business News le 13 - 06 - 2023

Dans la culture tunisienne, le sexe est tabou. C'est même LE tabou. Non qu'on ne le pratique pas, mais on n'en parle pas.
Dans notre culture, un mélange d'inspiration arabo-musulmane, méditerranéenne, occidentale et autre, notre rapport à notre sexualité n'est pas très clair. Nous faisons des choses que nous n'assumons pas et nous nous cachons pour faire des choses dont il ne faut surtout pas parler. Nous avons le droit de le pratiquer, mais pas de le dire. Encore moins d'en parler aux enfants. « Non, mais vous avez perdu la tête ? »
Mais, expliquer la sexualité aux enfants est-ce leur retirer le peu d'innocence que la société des écrans leur a encore laissé ? Ou, au contraire, les protéger ?

La semaine dernière, un cas d'agression sexuelle sur mineurs a de nouveau fait parler. L'affaire date de plusieurs mois, mais neuf instructions ont été ouvertes hier contre un instituteur soupçonné, à Sfax, d'avoir commis des agressions sexuelles sur un groupe d'élèves. Seize enfants du primaire sont concernés et ont été entendus par la justice en mars dernier.
Dans cette affaire, certains parents de victimes se sont rétractés des poursuites engagées et ont préféré ne pas poursuivre le présumé-agresseur. On ignore leurs motivations, mais on pourrait supposer qu'ils l'ont fait dans le but de protéger leurs enfants des retombées d'une telle action en justice.
Il est en effet très laborieux de poursuivre en justice une personne pour agression sexuelle. Les procédures sont longues, les faits sont bien souvent difficiles à prouver et le processus est, psychologiquement, très éprouvant. D'autant plus lorsqu'il s'agit d'enfants qu'on a l'instinct de protéger. Ces procédures peuvent être traumatisantes pour les plus jeunes. Les parents, croyant bien faire, pensent qu'épargner leurs enfants cette longue traversée du désert pourrait leur être bénéfique. Ont-ils raison ?
La question qui se pose ici est de savoir si pour protéger un enfant, faut-il lui épargner ce parcours judiciaire éreintant ou, au contraire, l'accompagner afin de faire valoir ses droits ? Des droits qu'on devrait, déjà, bien commencer par lui expliquer.

L'éducation sexuelle ne fait pas partie du programme du primaire. On n'enseigne pas aux enfants, dès leur plus jeune âge, à connaitre leur corps et à le protéger. Très peu d'enfants savent nommer leurs organes sexuels autrement que par des mots « de bébés ». Ils ne savent pas à quoi ils servent et ignorent tout ou presque de leurs fonctions, de la reproduction, de la sexualité en général et, encore moins, des dangers qui y sont liés. Plusieurs d'entre eux, nombreux, ne savent rien du concept de consentement. Les premières informations que les plus jeunes apprennent sur leur sexualité leur viennent souvent d'internet ou de leurs camarades un peu plus informés. Les parents, eux, dans bien souvent des cas, préfèrent éviter de jouer ce rôle délicat.
Il est en effet très difficile d'aborder la sexualité avec son enfant. Il faut déjà être soi-même à l'aise avec ce sujet et être capable d'exprimer, par des mots simples et facilement compréhensibles par l'enfant. Sans le gêner ni le choquer. Un exercice très compliqué pour un parent qui lui-même n'a pas eu droit à cette éducation lorsqu'il était jeune.
Et pourtant, il est nécessaire d'expliquer à un enfant ce qu'il doit savoir à partir du moment où il se pose des questions. Mais, aussi de lui donner les moyens de se protéger, de réagir et de se sentir suffisamment en confiance et à l'aise afin de venir vous parler. « Quelle est la différence entre un garçon et une fille ? Comment fait-on les bébés ? A quoi sert mon sexe ? Qui a le droit de me toucher ? … »
L'âge d'accès à la première information sexuelle est très variable. Les pédiatres et les pédopsychiatres préfèrent le situer vers le moment où l'enfant vient spontanément vous poser la question. Généralement aux alentours de huit à neuf ans. Les spécialistes recommandent à ce moment de privilégier la simplicité, sans nécessairement entrer dans des détails qui pourraient être contre-productifs pour l'enfant.

Mais pour que l'enfant prenne cette décision de son propre chef, il est important qu'il se sente suffisamment en confiance et écouté pour le faire. Il faut instaurer un climat qui lui fasse comprendre que le sujet est naturel et non tabou. Qu'il ne s'attende pas à la, tristement très répandue, « ehchem » ou « comment oses-tu parler de ça avec ta mère-ton père ? » Tout un chantier.
Mais justement, que faire dans une société où parler de sexe est le grand tabou par excellence ? Comment protéger les enfants lorsqu'on préfère qu'ils ignorent les choses de la vie plutôt que de les apprendre « trop tôt » ? Que faire lorsque les parents préfèrent taire une agression et acculer l'enfant-victime au silence afin de lui éviter la « hchouma » ? Est-ce que faire comme si l'agression n'avait jamais eu lieu permettrait d'effacer le traumatisme qui en découle ?

Dans de nombreux témoignages, publiés sur le groupe d'entraide « Ena Zeda », des adultes et des adolescents racontent les agressions qu'ils ont subies, plus jeunes. Les histoires dures à lire d'attouchements et de viols subis par des enfants et des jeunes qui ne savaient pas au juste ce qui leur arrivait, qui n'avaient pas les moyens de se défendre ni une personne de confiance à qui s'adresser. Certains d'entre eux racontent avoir porté ce fardeau de longues années, sans jamais avoir osé en parler à quelqu'un et en subir, encore aujourd'hui, les lourds préjudices. D'autres, expliquent comment leurs proches, souvent leurs parents, ont refusé de les croire ou leur ont demandé de garder ce lourd secret pour eux, de ne plus le répéter pour éviter que leur vie soit marquée à jamais par le crime qu'ils ont subi.
Souvent, le poids du silence vient alourdir un traumatisme déjà bien pénible. Au final, qu'est-ce qui serait pire ?


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