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Saïed décide, Bouden exécute
Publié dans Business News le 31 - 07 - 2023

Miracle, les boulangeries ont de nouveau du pain dans les paniers. Si ce miracle a eu lieu, c'est parce que le ministère du Commerce a décidé de les approvisionner en quantités supérieures de farine. D'après la chambre syndicale du secteur, les quotas mensuels des boulangeries classées ont été augmentés de 20%. Et voilà, d'un seul coup de baguette magique, il n'y a plus de problèmes de baguettes dans pays.
À vrai dire, ce n'était pas un miracle. Ce qui s'est passé, c'est que le président de la République a tapé du poing sur la table jeudi 27 juillet en allant sermonner, à la Kasbah, sa cheffe du gouvernement Najla Bouden et la ministre des Finances Sihem Nemsia. D'un ton ferme, il leur a ordonné de résoudre le problème. Et le problème fut résolu !
Durant la même réunion, le président de la République a évoqué le problème de Snipe La Presse, société éditrice des quotidiens publics La Presse et Asshafa et de Dar Assabah, société éditrice des quotidiens Assbah et Le Temps. « Il suffit uniquement d'appliquer l'accord conclu, a tancé le président. Il n'est pas question de céder la Presse ou Dar Assabah. Ils font partie de notre histoire, qui n'est pas à vendre. »
Aussitôt ordonné, aussitôt exécuté. Najla Bouden a réuni dès le vendredi un conseil ministériel pour proposer la fusion des deux maisons d'édition. Nul besoin de débat. La cheffe du gouvernement dépasse même l'impossibilité technique de la fusion, puisque Dar Assabah appartient encore, en partie, à un privé faisant partie de la famille fondatrice des deux journaux. Et ne parlons même pas de la viabilité du projet en rappelant que l'audience cumulée des quatre titres est inférieure au nombre d'abonnés d'un journal électronique ou d'une instagrameuse.
Les relations entre Kaïs Saïed et Najla Bouden sont en parfaite conformité de ce qu'a dit l'ancien président français feu Jacques Chirac le 14 juillet 2004 en épinglant son ministre de l'Economie, alors très populaire, Nicolas Sarkozy : « Je décide et il exécute ».

Le problème, c'est qu'il arrive à la dame de devoir jeter à la poubelle les propres décisions de son gouvernement.
Pourquoi, par exemple, il a fallu attendre que le président de la République s'empare du problème du pain pour que ce dernier soit résolu ? Pourquoi n'a-t-elle pas approvisionné les boulangeries en quantités suffisantes de farine dès le début ?
Pourquoi n'a-t-elle pas convoqué dès le début un conseil ministériel pour plancher sur les problèmes de la Snipe-La Presse et Dar Assabah ?
Aujourd'hui, il y a lieu de s'interroger à quoi servent les planifications et les programmes de Mme Bouden. Rien de ce qu'elle prépare n'est mené à son terme.
Le meilleur exemple en mémoire est le dossier du FMI. Elle a mis plus d'un an pour préparer tout un plan de réformes et tout a été jeté à la poubelle quand le président de la République a dit refuser de se soumettre aux conditions du FMI. Le seul ministre qui continue encore à croire à ce projet est Samir Saïed, ministre de l'Economie et de la Planification.
La dame est tellement béni-oui-oui qu'elle peut prendre des décisions contraires aux accords bi et multilatéraux signés par l'Etat tunisien. Ainsi sa décision de restreindre, l'automne dernier, l'importation des produits de luxe. Décision prise quand son président s'est interrogé comment on continue à importer de la nourriture des animaux domestiques ou celle des produits de beauté des plus grandes maisons cosmétiques. Aussitôt décidé, aussitôt exécuté, la dame a mis en place immédiatement des mesures de restriction, ce qui a provoqué la réaction immédiate des Européens qui l'ont appelé à suspendre les mesures annoncées, puisque contraires aux accords.

Le problème avec les béni-oui-oui, c'est qu'ils se moquent éperdument de l'efficacité et de l'intérêt général. Leur seul et unique dada est de répondre favorablement à la partie à laquelle ils obéissent.
Ils sont toujours là pour opiner de la tête et ne pensent jamais à s'opposer en faisant valoir le bon sens quand ils font face à des ordres loufoques.
Si le ministère du Commerce a décidé de restreindre les quantités de farine, c'est bien pour respecter les équilibres budgétaires et réduire, un tant soit peu, le déficit. Approvisionner le marché de 20% de farine en plus va créer un déséquilibre supplémentaire dans les comptes publics.
Si le gouvernement a mis en place un plan de réformes qu'il a soumis au FMI, c'est parce que le pays a bien besoin de ces réformes et ne peut plus continuer avec cette politique de la cigale en consommant indéfiniment plus que ce qu'il produit. D'ailleurs, il n'y a aucune alternative au FMI, comme l'a si bien dit Samir Saïed devant les députés.
Si les problèmes de la Snipe La Presse et Dar Assabah n'ont pas été résolus, c'est parce que ce n'est pas à l'Etat de résoudre les problèmes de deux institutions dont les salariés n'ont rien fait de sérieux pour les résoudre. Que les journalistes et les commerciaux de ces deux institutions bougent et aillent chercher l'audience, les abonnements et la publicité au lieu de demander secours à l'Etat !

Kaïs Saïed fait de la politique et du populisme et ne voit les problèmes qu'à travers son prisme. Pour lui, il faut que le peuple ait du pain, quel que soit le prix de ce pain. Il ne faut pas qu'il y ait une politique d'austérité pour que le peuple ne souffre pas. Il faut préserver les institutions de presse ancestrales, même si elles n'ont pas d'audience et si elles sont déficitaires.
On ne peut qu'adhérer à la politique de Kaïs Saïed, elle est formidable. On ne demande pas mieux. On ne veut pas de la faillite de nos institutions de presse, on veut du pain à deux sous et on ne veut pas d'austérité.
Sauf que voilà, cette politique est valable au pays des merveilles. Quand on a les pieds sur terre et un peu de bon sens, il faut savoir qu'une telle politique a un prix et que la Tunisie n'a pas les moyens de cette politique.
Partant, on revient à ce qu'a dit Samir Saïed, l'unique ministre sensé de ce gouvernement, il n'y a pas d'autre alternative que les réformes et l'austérité. La politique de la cigale ne peut perdurer. Un jour ou l'autre, on va tous payer cette politique populiste et plus on retarde l'échéance, plus le prix sera onéreux et difficile à payer.
Najla Bouden n'ose pas dire cette vérité de La Palice à son président. Elle cherche à sauver sa tête en opinant éternellement et en subissant les ordres, souvent insensés, de son président. Il ordonne, elle exécute, point.


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