L'Institut Pasteur de Tunis s'est défendu contre les accusations de l'Organisation internationale pour la protection des enfants de la Méditerranée (OIPEM), selon lesquelles il achèterait des scorpions ramassés par des enfants du Sud du pays. En effet, l'OIPEM a exprimé, mardi 8 août 2023, sa préoccupation face à ce qu'elle considère comme un phénomène dangereux qui menace la vie des enfants, à savoir la chasse au scorpion au Sud tunisien par certains d'entre eux au profit de l'Institut Pasteur de Tunisie. Chose qui a été réfutée, le jour même, par le directeur de l'Institut Pasteur de Tunis, Hechmi Louzir. Dans un post Facebook, la présidente de l'OIPEM Rim Bel-khediri a affirmé : « Des enfants sont exploités en plein après-midi et tard dans la nuit, pour la chasse de scorpions, par l'institut en collaboration avec des intermédiaires sous la tutelle du délégué, du gouverneur, du commissaire de la région, ainsi que celle du ministre de la Santé et de la ministre de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Séniors ».
Dans une déclaration à la Tap, elle a indiqué que l'organisation s'est procuré une vidéo où des volontaires ont admis la propagation de ce phénomène dans le sud de la Tunisie. Une pratique courante où des enfants ne dépassant pas les onze années chassent dans le cadre de groupes dirigés par un adulte pour les guider vers les emplacements des scorpions sans aucun moyen de protection ou outils spéciaux. Le tout avec l'accord des parents. Et d'affirmer que : « les ventes sont au profit de l'Institut Pasteur, qui les utilise pour produire les sérums antiscorpioniques ». Elle a ajouté que les intermédiaires bénéficient de ces transactions et que les enfants sont maigrement payés.
Pour sa part, le directeur de l'Institut Pasteur de Tunis, Hechmi Louzir, a catégoriquement démenti ces accusations, dans une déclaration à la Tap. Et d'assurer que « l'institut n'a pas acquis de scorpions ou de serpents depuis plus d'un an et que son stock actuel est suffisant pour fabriquer des sérums antivenimeux contre les piqûres de scorpion et de serpent ». Le responsable a indiqué qu'il y a 3 ans, l'institut a acquis des scorpions et des serpents via une société et selon un cahier des charges spécifique. M. Louzir a spécifié que le contrat a été rompu après deux années lorsque l'institut s'est rendu compte de la médiocrité des services fournis. Il a assuré que depuis, l'institut n'a pas acheté de serpents ou scorpions. Il a souligné que les opérations d'achat et de vente sont régies par un cahier des charges et que l'institut n'a rien à voir avec le travail des enfants et n'en a aucune connaissance.